Ce "quelque chose de sacré" dans l'oeuvre d'Ennio Morricone

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Ennio Morricone dirige la « Première » de sa Messe de la Compagnie de Jésus et du pape François. Il évoque ce « quelque chose de sacré » qui habite toute son oeuvre.

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A l’occasion de la première mondiale de la Messe de la Compagnie de Jésus et du pape, le compositeur Ennio Morricone a été reçu par le pape. Ennio Morricone affirme que dans « toute » sa musique il y a « toujours quelque chose de sacré ».  

« Le pape François a été immédiatement conquis » par la partition de la messe, raconte le compositeur, « parce qu’elle caractérise son ministère  qui a donné un tournant à l’Église ». Une Messe consacrée au bicentenaire de la restauration de la Compagnie de Jésus et personnellement au pape a été jouée pour la première fois en l’église romaine de Gesù, mercredi 10 juin. Le quotidien italien Avvenire publie une interview avec Ennio Morricone.

Le fameux compositeur italien de 86 ans, auteur « de plus de 500 musiques de films et d’une centaine de chefs-d’œuvre classiques », a été reçu par le pape François pour la présentation de la partition de la Messe : « Nous avons gardé un long silence.  Je lui ai montré la première page de la partition où les notes dessinent une croix: une ligne dirigée par les cors et les trompettes forme le bras vertical de la croix; sur cette ligne à un certain point s’engage tout l’orchestre qui désigne l’autre bras. Le pape François a été immédiatement conquis ».

Le projet de cette Messe est né « un matin » où le compositeur avait rencontré le père Daniel Libanori, recteur de l’Église de Gesù, dans le quartier où habite Ennio Morricone, et qu’il « fréquente souvent ». « Le jésuite m’a demandé d’écrire une partition pour célébrer le bicentenaire de la reconstitution de la Compagnie de Jésus, explique le compositeur. C’était en 2012. J’ai pris un peu de temps pour réfléchir. Pendant ce temps, le pape François,  premier pontife jésuite, a été élu. Je lui ai dit oui et je pensais que je la lui consacrerais. Et aussi à ma femme Maria ».

Le célèbre auteur de la musique du film « Mission » cite dans sa Messe la musique de ce film sur l’histoire dramatique des missionnaires jésuites en Amérique du Sud : « Il y a une double citation au début et à la fin du chant confiée au chœur : vous pouvez entendre les échos de la bande originale du film « Mission », raconte  Ennio Morricone. Le film évoque les événements des années 1750, « juste avant qu’en 1773 la suppression de la Compagnie de Jésus a été décidée. Je suis heureux que cette messe ferme un cercle, parce qu’elle célèbre le bicentenaire de la restauration de la Société qui a eu lieu en 1814 », explique le compositeur.

« Toute ma musique a toujours eu quelque chose de sacré », avoue  Ennio Morricone : « Je trouvais toujours quelque chose de sacré et de mystique, même s’il s’agit des bandes sonores que j’ai écrites pour les westerns de Sergio Leone », continue-t-il. Le compositeur a aussi écrit « des pages sacrées » : en 1966, un « Requiem », au début des années quatre-vingt-dix, j’ai écrit un « Chemin de la Croix » ; en 1995 – « Salut, Reine des Cieux» et en 2008, « Le vide de l’âme comblée» pour la Cathédrale de Sarsina ».

 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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