Ennio Morricone et sa femme Maria, page facebook du maestro

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Ennio Morricone, la victoire de l'amour

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L’oscar, à sa femme Maria

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C’est à sa femme, Maria Travia, que le compositeur italien Ennio Morricone a dédié son oscar  de Los Angeles pour la meilleure musique de film, dimanche dernier, 28 février, pour la musique des « Huit salopards » : une dédicace qui témoigne d’un amour né en 1950. Il avait aussi dédié à Maria sa Messe de 2015.
Le fameux compositeur italien de 87 ans est l’auteur de plus de 500 musiques de films et d’une centaine de chefs-d’œuvre classiques. Mais c’est à sa femme qu’est allée sa gratitude en ce moment de gloire.
« Nous nous sommes connus à Rome au cours de l’Année sainte 1950. Elle est née en Sicile, mais elle venue dans la capitale à l’âge de trois ans”, confie Ennio Morricone à Aldo Cazzullo qui a joint le compositeur au téléphone pour le quotidien italien le «Corriere della Sera» du 1er mars 2016.
Il ajoute : « C’était une amie de ma soeur Adriana. Et elle m’a tout de suite beaucoup plu. »
Mais c’est un accident de voiture qui a fait cristalliser l’amour: « Ils l’ont mise dans le plâtre de la taille jusqu’au cou, comme on le faisait à l’époque. Elle souffrait beaucoup. Je suis resté auprès d’elle. Et ainsi, jour après jour, goutte à goutte, elle est tombée amoureuse. Parce qu’en amour comme dans l’art, le tout, c’est la constance! »
Effectivement, leur mariage dure depuis bientôt soixante ans: il a été célébré le 13 octobre 1956. Il confie encore: « Le succès vient du talent, certes, mais plus encore du travail, de l’expérience et de la fidélité, à l’art comme à sa femme. »
A l’occasion de la première mondiale de la Messe de la Compagnie de Jésus et du pape, le 10 juin 2015, en l’église romaine du Gesù, Ennio Morricone confiait alors au quotidien italien Avvenire que dans « toute » sa musique il y a « toujours quelque chose de sacré » : « Je trouvais toujours quelque chose de sacré et de mystique, même s’il s’agit des bandes sonores que j’ai écrites pour les westerns de Sergio Leone. »
Le compositeur a aussi écrit des « pages sacrées » : en 1966, un « Requiem », au début des années quatre-vingt-dix, j’ai écrit un « Chemin de la Croix » ; en 1995 – « Salut, Reine des Cieux» et en 2008, « Le vide de l’âme comblée» pour la Cathédrale de Sarsina ».
Il a été reçu par le pape François pour la présentation de la partition de la Messe : « Nous avons gardé un long silence.  Je lui ai montré la première page de la partition où les notes dessinent une croix: une ligne dirigée par les cors et les trompettes forme le bras vertical de la croix; sur cette ligne à un certain point s’engage tout l’orchestre qui désigne l’autre bras. Le pape François a été immédiatement conquis. »
Le projet de cette Messe est né « un matin » où le compositeur avait rencontré le père Daniele Libanori, recteur de l’Église de Gesù, dans le quartier où habite Ennio Morricone, et qu’il « fréquente souvent ».
« Le jésuite m’a demandé d’écrire une partition pour célébrer le bicentenaire de la reconstitution de la Compagnie de Jésus, explique le compositeur. C’était en 2012. J’ai pris un peu de temps pour réfléchir. Pendant ce temps, le pape François,  premier pontife jésuite, a été élu. Je lui ai dit oui et je pensais que je la lui consacrerais. Et aussi à ma femme Maria », a-t-il confié.
Il ajoute: « Il y a une double citation au début et à la fin du chant confiée au chœur : vous pouvez entendre les échos de la bande originale du film ‘Mission’ ». Le film évoque les événements des années 1750, « juste avant qu’en 1773 la suppression de la Compagnie de Jésus ait été décidée. Je suis heureux que cette messe ferme un cercle, parce qu’elle célèbre le bicentenaire de la restauration de la Société qui a eu lieu en 1814 », explique le compositeur.
Il a publié ses mémoires, intitulées « Life Notes« , le 27 février dernier, à la veille de l’oscar.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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