Les évêques de Chine prennent congé du pape François © Synod2018

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Message au Corps diplomatique: la Chine, décryptage d'Andrea Tornielli

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Pour « unique objectif l’unité de l’Église »

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« Un chemin pour le bien de l’Église »: sous ce titre, le directeur éditorial du Dicastère du Vatican pour la communication, Andrea Tornielli, propose un décryptage de l’action du Saint-Siège en faveur de l’unité de l’Eglise en Chine continentale, évoquée par le pape François dans son discours annuel au Corps diplomatique, ce lundi 7 janvier 2019.
En effet, le pape François y souligne les objectifs de l’Accord provisoire signé le 22 septembre dernier entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine. Tornielli y voit « un premier pas historique fondamental d’un chemin qui n’est pas conclu, et qui exigera encore du temps ».
Andrea Tornielli redit la sollicitude du Saint-Siège pour les évêques reconnus par Rome mais pas encore par le gouvernement chinois: « À propos des nominations des nouveaux évêques, comme cela a été annoncé en septembre, une entente a été trouvée. Mais il faut encore travailler concrètement pour résoudre diverses questions délicates encore ouvertes, comme c’est le cas des évêques « clandestins » non encore reconnus par le gouvernement chinois : une activité qui engage le Saint-Siège et qui a pour unique objectif l’unité de l’Église et la possibilité pour des millions de citoyens chinois catholiques de professer leur foi en pleine communion avec le pape. »
Le pape n’en oublie pas les progrès envisagés pour plus de liberté religieuse: « Il faut aussi souligner les dernières lignes du paragraphe consacré à la Chine dans le discours du pape aux diplomates : « Nous espérons que la poursuite des contacts sur l’application de l’Accord provisoire qui a été conclu contribuera à résoudre les questions ouvertes et à assurer les espaces nécessaires pour une jouissance effective de la liberté religieuse ». Il faut en déduire encore une fois ce qui est inhérent au titre même de l’accord : le fait qu’il s’agisse d’un premier pas historique fondamental d’un chemin qui n’est pas conclu, et qui exigera encore du temps. »
« Dans son discours sur l’ « état du monde », vu avec les yeux du Saint-Siège, le pape François a consacré quelques lignes significatives à la signature de l’Accord provisoire avec la République populaire de Chine, explique Andrea Tornielli, nouvellement nommé à ce poste créé par le pape au sein du Vatican. C’est un passage important pare qu’il souligne une fois encore l’intention qui a poussé le Saint-Siège à s’engager pendant des années dans un « dialogue institutionnel long et pondéré » dont le premier fruit significatif est représenté par l’Accord souscrit à Pékin le 22 septembre 2018 par le sous-secrétaire pour les Relations du Saint-Siège avec les États, Mgr Antoine Camilleri, et par le vice-ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, Wang Chao. »
Il s’inscrit en faux contre une interprétation politique de cet accord qui redonne la main au pape sur les nominations d’évêques et il souligne la continuité de l’action des papes pour favoriser l’unité des catholiques: « Les derniers pontifes et leurs collaborateurs se sont engagés non pas dans un but politique ou diplomatique, mais pour favoriser l’unité de l’Église catholique en Chine et l’unité entre les évêques chinois et le Successeur de Pierre, c’est-à-dire pour garantir les éléments essentiels à la vie des communautés catholiques. »
Le discours du pape revient sur la communion des évêques entérinée par l’accord, souligne Tornielli qui rappelle – après les échecs lors des synodes convoqués par Jean-Paul II en 1998 et Benoît XVI en 2005 -, le premier fruit de cet accord qu’a été la participation d’évêques chinois au synode d’octobre dernier : « Le pape François a voulu rappeler dans son discours au Corps diplomatique qu’il avait déjà précédemment admis à nouveau dans la pleine communion ecclésiale les derniers évêques « officiels » ordonnés sans mandat pontifical , « en les invitant à œuvrer généreusement à la réconciliation des catholiques chinois et pour un nouvel élan d’évangélisation ». Pour la première fois après tant d’années, tous les pasteurs de l’Église catholique chinoise sont en communion avec l’évêque de Rome. Un signe de cette pleine communion a été la participation significative de deux évêques de Chine continentale au synode sur les jeunes et on se souviendra de l’émotion du pontife lorsqu’il les a salués au cours de la célébration de la messe inaugurale sur le parvis de la Bbasilique Saint-Pierre. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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