Les organes d´un Palestinien sauvent aussi des Israéliens

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« Un geste humanitaire », déclare le père de la victime

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ROME, Mardi 5 juin 2001 (ZENIT.org) – La famille d´un jeune Palestinien, Mazen Jouali, 32 ans, tué dans la banlieue est de Jérusalem, à Beit Hanina, a donné ses organes aux malades de l´hôpital israélien de Hadassa, où le jeune homme est décédé. « Un geste humanitaire », déclare le père de la victime.

Mazen Joulani laisse une femme et trois enfants. Ses organes (poumons, reins, cœur, pancréas et foie) ont été transplantés pour sauver les vies d´un enfant palestinien, d´un Arabe israélien et de trois Juifs israéliens.

« Un geste humanitaire », commente son père, Lufti Joulani, un paysan palestinien de 75 ans, pour le Corriere della Sera. Il ajoute: « Lorsqu´il s´agit de sauver une vie on ne doit pas se demander si c´est un Juif, un Musulman ou un Chrétien ».

Des paroles d´autant plus fortes étant donné le contexte actuel de violences dans la région depuis octobre dernier. Le propriétaire d´un bar, à l´entrée du camp de réfugiés de Shuafat, soupçonne que des colons Juifs soient responsables de la mort de Mazen, – une balle dans la nuque -, la nuit de l´attentat suicide de Tel Aviv: une « vengeance », dit-il. La police israélienne soutient la thèse d´un « règlement de compte », ce que nie la famille Joulani.

Lorsque Mazen Joulani est mort, à l´hôpital Hadassa, de Jérusalem, son père souhaitait que ses reins servent à l´un de ses plus jeunes enfants, malade. Mais ils n´étaient pas « compatibles ». Les médecins ont demandé à Lufti Joulani s´il acceptait de donner les organes de Mazen. Il a demandé quelques heures pour réfléchir. Il explique: « J´ai voulu consulter les autorités musulmanes, qui m´ont assuré que la chose n´était pas seulement faisable selon le Coran, mais que c´est aussi un geste méritant et juste, indépendamment de la religion de qui reçoit les organes. Et c´est ainsi que j´ai donné mon accord ».

Des cas semblables avaient été enregistrés lors de la première intifada des années ´80 et des graves affrontements de septembre 1996.

Des groupes de pacifistes Israéliens ont proposé des rencontres à la famille Joulani, pour que ce geste ait une plus grande résonance en faveur de la paix. Et Lufti Joulani a accordé un entretien à la radio militaire israélienne: il se dit prêt à une rencontre. Comme pour faire mentir les sondages qui font état du manque d´espérance des populations dans la possibilité d´un accord de paix.

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ZENIT Staff

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