L’Année de l’Eucharistie : Redécouvrir les sacrements de la guérison

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CITE DU VATICAN, Jeudi 14 octobre 2004 (ZENIT.org) – Pendant l’Année de l’Eucharistie (octobre 2004-octobre 2005), les fidèles pourront en particulier redécouvrir les deux sacrements de la guérison, explique Mgr Piero Marini, Maître des célébrations liturgiques pontificales, qui a présenté aux côtés du cardinal Francis Arinze, de Mgr Sorrentino et de Mgr Parmeggiani, la lettre apostolique du pape « Mane nobiscum Domine » (Cf. Zenit, 8 octobre)

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Mgr Marini rappelle que le pape a promulgué son encyclique « Ecclesia de Eucharistia » le 27 avril 2003, dans le cadre de sa 25e année de pontificat, Jeudi Saint de cette année-là, en disant : « Je ne puis laisser passer ce Jeudi saint 2003 sans m’arrêter devant le « visage eucharistique » du Christ, montrant plus fortement encore à l’Église la place centrale de l’Eucharistie. C’est d’elle que vit l’Église » (EdE 7). Nous traduisons de l’italien cette deuxième partie de l’intervention (nous publierons prochainement la dernière partie).

Le Jeudi Saint

Le Saint-Père a toujours présidé les deux célébrations eucharistiques propres au Jeudi Saint : le matin, la messe chrismale à la basilique Saint-Pierre ; l’après-midi, la messe In Cena Domini, habituellement en la basilique Saint-Jean-du-Latran, cathédrale de Rome.

Dans la messe chrismale remise en vigueur, la liturgie de la bénédiction des huiles présente certains accents significatifs. Certains catéchumènes qui recevront le baptême au cours de la Veillée pascale, accompagnent les diacres qui apportent à l’autel l’huile des catéchumènes; certains fidèles malades accompagnent les diacres qui apportent l’huile de l’onction des malades; certains candidats au sacrement de la confirmation et certains diacres qui vont être ordonnés prêtres accompagnent les diacres qui apportent le Saint-Chrême.

La messe du soir In Cena Domini commémore l’institution de l’Eucharistie, la veille de sa passion. Le Missel romain indique: “Qu’on explique aux fidèles dans l’homélie les principaux mystères que l’on commémore au cours de cette messe, c’est-à-dire l’institution de la Très Sainte Eucharistie et du Sacerdoce ministériel, comme les commandements du Seigneur sur l’amour fraternel” (n.5). En suivant cette tradition liturgique le Saint-Père a prononcé des homélies mémorables. Il a accompli personnellement chaque année le rite du Lavement des pieds à douze prêtres de l’Eglise de Rome. En outre, dans une vision universaliste, il a disposé que le fruit des collectes de ce jour, à laquelle concourent les représentants de nombreuses Nations, soit attribué en faveur de populations victimes de la guerre et frappées par des calamités particulières.

La messe In Cena Domini est suivie de l’Adoration eucharistique. Le Très Saint Sacrement, conservé au reposoir orné comme il convient de lumière et de fleurs est l’objet de l’adoration des fidèles jusqu’à minuit. Une célébration cohérente de l’Année de l’Eucharistie impliquera que l’on mette en relief la loi de l’amour – “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés” (Jn 15, 12) – promulguée par Jésus justement lors de la Dernière Cène, et que l’on mette en lumière le lien très étroit existant entre la célébration de l’Eucharistie et l’Adoration du Très Saint Sacrement.

L’Epiphanie du Seigneur

“L’Epiphanie du Seigneur” est une expression qui désigne différentes manifestations du dessein de salut de Dieu dans la personne du Seigneur Jésus: la manifestation primordiale dans sa naissance du sein de la Vierge Marie; la manifestation aux sages venu de l’Orient (cf. Mt 2, 1-12); la manifestation au Jourdain (cf. Mt 3, 16-17; Mc 1, 9-11; Lc 3, 21-22); celle aux disciples au Noces de Cana (cf. Jn 2, 11).

D’une part, la manifestation aux sages venus de loin, et d’autre part, le commandement du Ressuscité aux Apôtres d’annoncer la Bonne Nouvelle à toutes les nations (cf. Mt 28, 19-20) ont conféré à la solennité du 6 janvier une dimension missionnaire. Ce jour-là, Jean-Paul II a l’habitude d’ordonner de nouveaux évêques. Il introduit la célébration par ces paroles: “Dans la cité sainte de Jérusalem, et dans la maison où les Mages « ont vu l’Enfant avec sa Mère » est aujourd’hui symbolisée l’Eglise appelée à manifester à tous les hommes le mystère du salut. Les nouveaux évêques ordonnés ce jour-là aussi, sont envoyés dans le monde entier pour appeler les peuples de la terre à former une seule famille”.

Le Quatrième dimanche de Pâques

Le Quatrième dimanche de Pâques, dimanche du Bon Pasteur, est devenu le jour où le Saint-Père ordonne habituellement les prêtres et les diacres du diocèse de Rome et des autres Eglises particulières.

Célébrer l’Année de l’Eucharistie voudra aussi dire approfondir le rapport essentiel des évêques et des prêtres avec l’Eucharistie, dont ils sont les ministres ordinaires; prier le Seigneur “pour qu’il envoie des ouvrier à sa moisson” (Lc 10, 2; cf. Mt 9, 37-38); instaurer avec les évêques et les prêtres un rapport empreint de respect, d’amitié et de collaboration.

Le sacrement des noces

Dans l’Ancien Testament, le rapport entre Dieu et son peuple, Israël, est exprimé en termes nuptiaux: le Seigneur Dieu est l’Epoux, Israël est l’Epouse, dont la venue réjouit les amis (cf. Mt 9, 15; Gv 3, 29), un Epoux qui sera cependant enlevé violemment. Sur le lit nuptial de la Croix, ses noces seront des noces de sang. L’apôtre Paul enseigne: “Vous, maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est donné lui-même pour elle, pour la rendre sainte, en la purifiant par le bain de l’eau accompagné de la parole, afin de présenter son Eglise toute glorieuse, sans tache ni ride ou rien de tel, mais sainte et immaculée” (Ep. 5, 25-27).

Comme ses prédécesseurs, Jean-Paul II a dédié une attention particulière, affectueuse, aux jeunes mariés. Il a voulu à différentes occasions également, au cours de l’année du grand jubilé du bimillénaire de la naissance du Christ, et au cours de l’année de la Famille, bénir, le jour saint du dimanche, de nombreux couples d’époux.

L’Eglise sait que dans différentes régions du monde l’institution du mariage et de la famille est gravement menacée. Elle a par conséquent confiance que la célébration de l’Année de l’Eucharistie constituera une occasion propice pour comprendre à nouveau la valeur des noces et de la famille à la lumière de l’enseignement de Jésus.

Les sacrements de la guérison

Le catéchisme de l’Eglise catholique synthétise en ces termes la doctrine de l’Eglise sur les sacrements de la guérison: “Le Seigneur Jésus Christ, médecin de nos âmes, et de nos corps, celui qui a remis les péchés du paralytique et lui a rendu la santé du corps (cf. Mc 2, 1-12), a voulu que son Eglise continue, dans la force de l’Esprit Saint, son œuvre de guérison et de salut aussi auprès de ses propres membres. C’est le but des deux sacrements de la guérison: des sacrements de la Pénitence et de l’Onction des malades” (n. 1421).

Au cours de son pontificat, Jean-Paul II a souvent exalté la miséricorde de Dieu, spécialement dans l’encyclique “Dives in Misericordia” (30 novembre 1980), dans laquelle il a présenté comme la révélation et l’incarnation même de la miséricorde divine: Jésus “non seulement parle d’elle et l’explique en usant de comparaisons et de paraboles, mais surtout, lui-même l’incarne et la personnifie. Il est, dans un certain sens, la miséricorde” (DM 2).

Dans la même encyclique, le Saint-Père, en méditant sur la parabole du Fils prodigue (cf. Lc 15, 11-32) a décrit de façon admirable le chemin qu’à travers le repentir ramène le fils pécheur dans les bras miséricordieux du Père et [le conduit] à retrouver sa dignité perdue.

Sacrement de l’Eucharistie: mémorial du sang versé sur la Croix pour “l’alliance nouvelle et éternelle […] en rémission des péchés” (formule de la consécration du vin offert pour la célébration eucharistique). Sacrement de la Pénitence: bain dans le sang de l’Agneau rédempteur, qui enlève les péchés du monde. Dans l’Apocalypse, les rachetés sont ceux qui “ont lavé leurs vêtements bl
ancs dans le sang de l’Agneau” (Ap 7, 14).

Chaque année, le Saint-Père, le vendredi saint, considérant que le Christ nous a réconciliés avec Dieu par le sacrifice de la Croix, célèbre le sacrement de la réconciliation dans la “prima forma” traditionnelle.

L’Eglise croit et confesse qu’il existe un sacrement destiné de façon spéciale à réconforter ceux qui sont éprouvés par la maladie: l’Onction des malades (cf. CEC n. 1511). A notre époque, dans le sillage de l’enseignement du Concile de Trente (cf. Denz. – Schönm., 1695) et de Vatican II (cf. SC 73), Paul VI, par la constitution apostolique “Sacram unctionem infirmorum”, a insisté pour que soit redonnée à la célébration du sacrement sa physionomie communautaire (cf. Jc 5, 14-15) et afin que l’on comprenne que le sujet du sacrement ce ne sont pas seulement les moribonds, mais “tous ceux qui souffrent d’une maladie ou d’une infirmité graves” (CEC n 152).

A plusieurs reprises, à Rome et en dehors de Rome, le Saint-Père a administré le sacrement de l’onction des malades, en montrant sa compassion et sa solidarité avec ses frères et sœurs et la nature authentique de ce sacrement.

On affirme souvent que les deux sacrements de la guérison sont en situation de crise: de nombreux fidèles négligent de se réconcilier avec Dieu et avec leurs frères par le sacrement de pénitence, et de nombreux autres ont une idée déformée du sacrement de l’onction des malades.

La célébration de l’Année de l’Eucharistie, médecine d’immortalité, devra être, même en allant parfois à contre-courant, une occasion à ne pas perdre, pour une catéchèse éclairante sur ces deux sacrements et pour une pratique pastorale cohérente.

(à suivre)

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ZENIT Staff

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