L’Année de l’Eucharistie : "Année liturgique" intense, pas une "Année parallèle"

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« L’année des vérifications »

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CITE DU VATICAN, Vendredi 15 octobre 2004 (ZENIT.org) – Pendant l’Année de l’Eucharistie (octobre 2004-octobre 2005),  » il ne s’agit pas d’organiser une Année parallèle, mais de participer intensément au mystère du Christ par lequel l’Eglise nous fait vivre dans les célébrations de l’Année liturgique », explique Mgr Piero Marini, Maître des célébrations liturgiques pontificales, qui a présenté aux côtés du cardinal Francis Arinze, de Mgr Sorrentino et de Mgr Parmeggiani, la lettre apostolique du pape « Mane nobiscum Domine ». Et pour cette raison ce sera « l’année des vérifications ».

Nous traduisons de l’italien cette dernière partie de l’intervention (cf. Zenit 8 octobre pour la première partie et Zenit 14 octobre pour la deuxième partie).

La solennité du « Corps et Sang du Seigneur »

Dans l’histoire de la piété eucharistique, il faut relever l’institution, en 1264, par le pape Urbain IV, de la solennité du Corpus Domini, à la suite du miracle eucharistique de Bolsena. « La fête […] constituait d’une part une réponse de foi et de culte à des doctrines hérétiques sur le mystère de la présence réelle de l’Eucharistie, et d’autre part, ce fut le couronnement d’un mouvement d’ardente dévotion envers l’auguste sacrement de l’autel ».

Une telle solennité, célébrée selon le calendrier romain le jeudi suivant la solennité de la Très Sainte Trinité, constitue en un certain sens la fête de l’Eucharistie.

Le Saint-Père, en dépit du changement de la situation dans la ville de Rome – le jeudi n’y est plus un jour festif – a été très fidèle à la célébration de l’année de l’Eucharistie sur le parvis de la basilique Saint-Jean-du-Latran et à la participation à la procession eucharistique qui se déroule le long de la Via Merulana, jusqu’à la basilique Sainte-Marie Majeure, où à la conclusion de la célébration, est donnée la bénédiction du Saint-Sacrement.

La Journée mondiale de la Jeunesse 2005

Au cours de l’Année de l’Eucharistie, la Journée mondiale de la Jeunesse aura lieu à Cologne du 16 au 21 août 2005. La célébration de l’Eucharistie a toujours été le cœur de toutes les célébrations précédentes des Journées mondiales de la Jeunesse. A Cologne, selon le désir du pape, un tel aspect sera encore plus accentué: « L’Eucharistie est le centre vital autour duquel je désire que les jeunes se recueillent pour nourrir leur foi et leur enthousiasme » (MND, 4).

L’Adoration eucharistique

L’Adoration du Très Saint Sacrement est une expression particulièrement répandue et aimée du culte de l’Eucharistie, à laquelle l’Eglise exhorte vivement les pasteurs et les fidèles. Elle est hautement expressive du lien existant entre la célébration du mémorial du Sacrifice du Seigneur et sa présence permanente sous les espèces consacrées.

La consécration des Espèces consacrées, motivées surtout par la nécessité de disposer d’elles à tout moment pour administrer le viatique aux malades, a fait jaillir chez les fidèles -l’habitude louable de se recueillir devant le tabernacle pour adorer le Christ présent dans le Sacrement.

Durant le pontificat de Jean-Paul II, l’adoration quotidienne du Très Saint Sacrement s’est intensifiée dans les différentes églises du diocèse de Rome. En particulier dans la basilique vaticane après la messe de 8 h 30 du matin, dans la chapelle du Saint-Sacrement, où l’Eucharistie est exposée jusqu’à 16 h 30, heure de la bénédiction du Saint-Sacrement. Le troisième samedi du mois, toujours dans la chapelle du Saint-Sacrement de la basilique, a lieu une Heure particulière d’adoration avec des chants des lectures bibliques, des prières et des moments de silence sacré.

L’Année de l’Eucharistie, les différents diocèses, selon les habitudes locales, sont invitées à augmenter l’adoration du Saint-Sacrement de jour et de nuit (MND, 18).

Conclusion

On ne demande pas de choses extraordinaires

En l’Année de l’Eucharistie, écrit le pape Jean-Paul II en conclusion de sa Lettre apostolique Mane nobiscum Domine (MND, 29), je ne demande pas que l’on fasse des choses extraordinaires, mais que tout soit empreint d’une profonde intériorité.

L’année liturgique

L’Année de l’Eucharistie n’est donc pas une occasion de célébrations particulières, il ne s’agit pas d’organiser une Année parallèle, mais de participer intensément au mystère du Christ par lequel l’Eglise nous fait vivre dans les célébrations de l’Année liturgique: incarnation, naissance, bienheureuse passion, résurrection des morts, ascension, pentecôte et attente de la parousie de Notre Seigneur et Sauveur.

Le dimanche

Pour vivre avec une plus grande intériorité les mystères du Seigneur, il est nécessaire avant tout, dit le pape, de vivre l’Eucharistie dominicale, et le dimanche même comme le jour de la foi, du don de l’Esprit, comme Pâque de la semaine (MND, 8).

Sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre, disaient les premiers martyrs chrétiens.

Vérifier les célébrations

« Quarante ans après le Concile Vatican II, la Lettre apostolique Mane nobiscum Domine est une invitation à faire, au cours de l’Année de l’Eucharistie, quelques vérifications:

– vérification de la Messe dominicale comme célébration de toute la communauté paroissiale (MND, 23) ; à propos de la communion qui s’édifie avec les frères et avec le Seigneur Jésus, le pape parle de « spiritualité de communion » (MND, 21);

– vérification de l’écoute de la parole de Dieu et du contenu de l’homélie (MND, 13);

– vérification de l’étude des livres liturgiques et la réforme [liturgique] et en particulier des Prémisses du Missel romain (MND, 17);

– vérification de la qualité de nos célébrations: le pape parle du ton de la voix, des gestes et des mouvements, du comportement dans son ensemble, du sens du respect, des moments de silence (MND, 18);

– vérification de l’éducation à la prière en lien avec la célébration de la Liturgie des Heures (MND, 8);

– vérification du témoignage chrétien: l’envoi de la fin de la messe, dit le Saint-Père, constitue l’invitation du chrétien pour à l’engagement (MDN, 24), à la solidarité (MND, 27) et au service des laissés-pour-compte (MDN, 28).

Invitation aux ministres sacrés et aux différents offices

L’exhortation à mieux vivre l’Eucharistie est adressée à toutes les communautés chrétiennes et, de façon particulière, à tous les ministres sacrés et aux différents offices et ministères: évêques, prêtres, diacres, lecteurs, acolytes, ministres extraordinaires de la communion (MND, 30).

L’icône d’Emmaüs

Dans la Lettre apostolique « Mane nobiscum Domine », le Saint-Père présente l’épisode des disciples d’Emmaüs comme une icône aide bien à orienter une Année qui verra l’Église particulièrement attentive à vivre le mystère de la Sainte Eucharistie  » (MND 2).

Tout l’épisode d’Emmaüs renvoie à l’Eucharistie: le « premier jour après le sabbat » (Lc 24, 1), jour de la résurrection du Christ, du Dies Domini à venir (cf. Ap 1, 10); la route faite avec le voyageur diurne; l’interprétation des Ecritures, qui conduit à la compréhension des mystères de Dieu; l’hospitalité, la table, la fraction du pain – antique nom de la célébration eucharistique -, la disparition à l’improviste, mais le cœur qui brûle; le retour à Jérusalem, la joie, la communication de la bonne nouvelle des évangiles.

Comme le Saint-Père le suggère, nous devrons prendre l’icône des disciples
d’Emmaüs en tant que référence constante et joyeuse de l’Année de l’Eucharistie.

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ZENIT Staff

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