France : Recherche sur les cellules souches embryonnaires issues d’IVG

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Par Marc Peschanski, directeur d’I-Stem

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ROME, Mardi 18 décembre 2007 (ZENIT.org) – Au lendemain de la 5ème « Journée Nouvelles Structures » organisée le 17 décembre au CNIT à La Défense (Paris), par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) d’Ile de France, la synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune (« Gènéthique ») fait le point.

Marc Peschanski, directeur d’I-Stem, l’Institut des cellules souches pour le traitement et l’étude des maladies monogéniques, spécialisé dans la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines, intervenait sur le thème « les cellules souches embryonnaires, des outils pour la recherche thérapeutique », explique « Gènéthique ».

Dans son introduction, Marc Peschanski a précisé : « Je ne suis pas marié aux cellules souches embryonnaires. J’essaie de faire de la thérapie avec des cellules souches adultes aussi ».

« Les cellules souches adultes, de façon démontrée et les cellules souches embryonnaires, de façon théorique sont des outils thérapeutiques. Elles peuvent être imaginées en tout cas, comme étant un outil thérapeutique », a-t-il précisé à propos des cellules embryonnaires.

Revenant sur les cellules souches embryonnaires, il a expliqué leur capacité d’auto-renouvellement et de différenciation. Il travaille sur des embryons de 5 jours 1/2 à 7 jours 1/2 qui sont au stade blastocyste de 40 à 60 cellules.

Il a souligné le partenariat direct de l’Inserm avec l’Association française contre les myopathies (AFM), pour la création d’I-Stem.

Il a expliqué ensuite les difficultés logistiques pour travailler sur les cellules fœtales obtenues sur des fœtus issus d’interruption volontaire de grossesse (IVG) : les avortements doivent être pratiqués de façon particulière avec des contrôles des centres de thérapie cellulaire ; les cellules doivent être délivrées dans les 24h ; ce qui suppose un dispositif lourd, elles ne peuvent être congelées et ne sont disponibles qu’en quantité limitée.

De là, sa volonté de travailler sur des cellules embryonnaires. Aujourd’hui, les travaux portent principalement sur la nécessité de maîtriser leur prolifération afin d’éviter les tumeurs et leur différenciation pour obtenir les cellules que l’on souhaite. « Trois équipes chez nous travaillent actuellement sur ces cellules embryonnaires : Anselme Perrier, Michel Pucéat et Christelle Monville », explique Marc Pechanski.

M. Pechanski regrette que l’article L. 2151-5 de la loi de bioéthique de 2004 stipule que « les recherches peuvent être autorisées sur l’embryon et les cellules embryonnaires lorsqu’elles sont susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs et à la condition de ne pouvoir être poursuivies par une méthode alternative d’efficacité comparable en état de connaissances scientifiques. »

Pour lui, on insiste beaucoup trop sur l’aspect « thérapeutique » de ces recherches sur les cellules embryonnaires, car précise-t-il  : « Il faut démontrer l’utilité thérapeutique ce que personne aujourd’hui n’est capable de faire ».

M. Peschanski a aussi évoqué les cellules provenant des embryons obtenus par dépistage pré-implantatoire (DPI) dont il souhaite faire des lignées pour explorer leurs mécanismes et éventuellement faire du criblage à haut débit.

Décrivant le fonctionnement de I-Stem, Marc Pechanski a rappelé que l’établissement avait été lancé le 1er janvier 2005. Aujourd’hui 70 personnes y travaillent et le but est d’atteindre 150 personnes. Il souhaite y accueillir des équipes académiques et des équipes d’industriels qui pourraient utiliser leurs ressources.

Aujourd’hui il est impossible pour les industriels d’avoir accès aux cellules embryonnaires. I-Stem leur offre cette possibilité.

 © genethique.org

Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont précisées. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction.

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ZENIT Staff

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