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Castel Gandolfo : les Villas pontificales, de l’Antiquité à nos jours (1)

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Entretien avec le directeur dans L’Osservatore Romano

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Les Villas pontificales à Castel Gandolfo ont « une longue histoire », raconte Osvaldo Gianoli, directeur du domaine. Elle est liée aux pontificats de plusieurs papes : les papes Pie XII et Paul VI y sont morts, saint Jean-Paul II y a passé de longues périodes, tout comme le pape Benoit XVI, tandis que le pape François n’y vient jamais pour les vacances et a ouvert les Villas au public.
L’Osservatore Romano en italien du 31 août 2018 publie une grande interview accordée par Osvaldo Gianoli, qui retrace l’histoire du lieu et explique les changements qui y ont eu lieu avec l’arrivée du pape François.
Histoire des Villas
« L’endroit où se trouvent les Villas a une longue histoire, raconte le directeur. La zone actuelle sur laquelle se trouve le palais papal était le cœur d’Albalonga, la ville historique qui a donné naissance à Rome. Peu après, dans l’ordre chronologique, il s’est agi du centre de la villa construite par l’empereur Domitien. »
Il ne reste que « peu de traces » de ce « passé impérial » : « le théâtre personnel de l’empereur, qui pouvait accueillir une centaine de personnes », et « un cryptoportique » où Domitien « a exercé le pouvoir politique ».
« Pensons à l’immensité de cette villa, invite Osvaldo Gianoli : elle s’étendait sur quatorze kilomètres carrés, de la Via Appia au lac de Castel Gandolfo. Le noyau central, cependant, était l’endroit où se trouve le palais papal actuel. »
« Après Domitien, vers le 4e siècle, la villa a été complètement abandonnée », poursuit le directeur. Il faut attendre le XIe siècle, quand les Gandolfi, « une famille génoise » venue à Rome « pour servir le pape », ont décidé de construire le château. Puis, « une autre famille pontificale – les Savelli – « le conserva jusqu’en 1596 ».
« En 1623, avec l’élection du pape Urbain VIII, le sort des Villas a changé », explique Osvaldo Gianoli : le cardinal Maffeo Vincenzo Barberini – futur pape Urbain VIII – « adorait » cet endroit. Dès le début de son pontificat, « Urbain VIII a favorisé une importante rénovation du palais et des jardins. Et le 10 mai 1627, il a inauguré les Villas papales comme résidence d’été du pape ».
Osvaldo Gianoli souligne une autre « date importante » : « le 20 septembre 1870, la fin du pouvoir temporel ». « Depuis lors, explique-t-il, le pape reste au Vatican », malgré la loi de Garantie « qui lui garantissait la sécurité et la liberté de mouvement ». « C’est pourquoi les villas ont connu 60 ans d’abandon et de fermeture. Elles reprennent leur vie en 1929 avec le pape Pie XI. »
Les papes à Castel Gandolfo
« L’histoire nous apprend que, du XVIIe siècle à aujourd’hui, moins de la moitié des papes sont venus à Castello », explique le directeur des Villas : « Comme il s’agit d’une résidence d’été, donc d’un lieu de repos et de vacances, le choix s’inscrit dans la sphère personnelle du pape ». Parfois, ajoute-t-il, les Villas étaient « un lieu de rencontre entre le pape et les grandes personnalités. C’est pourquoi le bâtiment a été organisé comme une résidence officielle ».
« Pour cela, poursuit-il, l’appartement est divisé en deux : une partie est strictement privée et une autre est publique. » Aujourd’hui, cinquante-cinq personnes y travaillent : « vingt-deux employés pour les jardins, vingt-trois pour la partie technique, huit pour la ferme et deux pour l’administration ».
Pendant la Seconde Guerre mondiale, raconte le directeur, les Allemands ont fait une ligne de défense sur les collines d’Albani : elle « passait juste par Castello ». « Le 22 janvier 1944 a eu lieu le débarquement des alliés à Anzio. Les Villas pontificales ont été les premières à repérer les soldats sur les plages et à donner immédiatement les nouvelles au pape : rappelons que Marconi a installé la première radio pour les communications entre le château et le Vatican. À cette époque, le pape Pie XII avait ouvert les portes des Villas accueillant tout le monde sans distinction. Il y avait environ douze mille réfugiés. »
« Puis il y a eu des bombardements : dans celui du 7 février, des clarisses sont mortes, tandis que dans ceux du 10 février, les dégâts (matériels) étaient bien plus importants. D’autre part, les Allemands avaient placé le commandement sous les murs du bâtiment de Propaganda Fide, qui a été touché et à l’intérieur duquel sont mortes environ cinq cents personnes. »
Une nouvelle étape pour les Villas a commencé dès le début du pontificat du pape François : il a visité Castel Gandolfo à de rares occasions et seulement pendant quelques heures. « Le manque du pontife a été ressenti », affirme Osvaldo Gianoli. « Rien ne peut remplacer la présence du pape. »
A suivre

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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