Bilan du voyage du pape François au Sri Lanka et aux Philippines

Print Friendly, PDF & Email

Audience générale du mercredi 21 janvier (texte intégral)

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Le pape François a offert un bilan de son voyage au Sri Lanka et aux Philippines (12-19 janvier 2015) lors de l’audience générale de ce mercredi 21 janvier, en la Salle Paul VI du Vatican.

« Le voyage a surtout été une joyeuse rencontre avec les communautés ecclésiales qui, dans ces pays, rendent témoignage au Christ : je les ai confirmées dans la vie et dans la mission », a confié le pape.

Voici notre traduction intégrale de la catéchèse donnée par le pape en italien, puis deux appels, un en italien pour le Niger, un en arabe pour les chrétiens persécutés.

 A.B.

Catéchèse du pape François

Chers frères et sœurs, bonjour !

Je m’arrêterai aujourd’hui sur le voyage apostolique au Sri Lanka et aux Philippines, que j’ai effectué la semaine dernière. Après la visite en Corée d’il y a quelques mois, je me suis de nouveau rendu en Asie, continent aux riches traditions culturelles et spirituelles. Le voyage a surtout été une joyeuse rencontre avec les communautés ecclésiales qui, dans ces pays, rendent témoignage au Christ : je les ai confirmées dans la vie et dans la mission. Je garderai toujours au cœur le souvenir de l’accueil festif de la part des foules – dans certains cas, carrément océaniques – qui ont accompagné les moments saillants du voyage. J’ai aussi encouragé le dialogue interreligieux au service de la paix, tout comme le cheminement de ces peuples vers l’unité et le développement social, spécialement avec les acteurs que sont les familles et les jeunes.

Le moment culminant de mon séjour au Sri Lanka a été la canonisation du grand missionnaire Joseph Vaz. Ce saint prêtre administrait les sacrements, souvent en secret, aux fidèles, mais il aidait indistinctement tous ceux qui étaient dans le besoin, quelle que soit leur religion ou leur condition sociale. Son exemple de sainteté et d’amour du prochain continue d’inspirer l’Église au Sri Lanka dans son apostolat de charité et d’éducation. J’ai donné saint Joseph Vaz comme modèle pour tous les chrétiens, appelés aujourd’hui à proposer la vérité salvifique de l’Évangile dans un contexte multireligieux, avec respect envers les autres, avec persévérance et humilité.

Le Sri Lanka est un pays d’une grande beauté naturelle, et dont le peuple cherche à reconstruire l’unité après un long et dramatique conflit civil. Dans ma rencontre avec les Autorités gouvernementales, j’ai souligné l’importance du dialogue, du respect de la dignité humaine, de l’effort pour impliquer tout le monde afin de trouver des solutions adéquates en vue de la réconciliation et du bien commun.

Les différentes religions ont un rôle important à jouer sur ce plan. Ma rencontre avec les représentants religieux a été une confirmation des bons rapports qui existent déjà entre les diverses communautés. Dans ce contexte, j’ai voulu encourager la coopération déjà entreprise entre les disciples des différentes traditions religieuses, dans le but de pouvoir guérir avec le baume du pardon tous ceux qui sont encore sous le coup des souffrances de ces dernières années. Le thème de la réconciliation a aussi caractérisé ma visite au sanctuaire de Notre Dame de Madhu, très vénérée par les populations tamoules et cingalaises, et but de pèlerinage pour les membres d’autres religions. En ce lieu saint, nous avons demandé à Marie, notre Mère, d’obtenir pour le peuple sri-lankais tout entier le don de l’unité et de la paix.

Du Sri Lanka, j’ai poursuivi aux Philippines, où l’Église se prépare à célébrer le cinquième centenaire de l’arrivée de l’Évangile. C’est le principal pays catholique d’Asie et le peuple philippin est bien connu pour sa foi profonde, sa religiosité et son enthousiasme, même dans la diaspora. Lors de ma rencontre avec les Autorités nationales, comme lors des moments de prière et pendant la messe de clôture à laquelle participait une immense foule, j’ai souligné la constante fécondité de l’Évangile et sa capacité à inspirer une société digne de l’homme, où il y a place pour la dignité de chacun et pour les aspirations du peuple philippin.

L’objectif principal de la visite, et la raison pour laquelle j’ai décidé d’aller aux Philippines – c’était la raison principale – était de pouvoir exprimer ma proximité aux frères et sœurs qui ont subi la dévastation du typhon Yolanda. Je me suis rendu à Tacloban, dans la région la plus touchée, où j’ai rendu hommage à la foi et à la capacité de reprise de la population locale. À Tacloban, malheureusement, les conditions climatiques défavorables ont fait une autre victime innocente : la jeune bénévole Kristel, blessée et tuée par une structure balayée par le vent. J’ai aussi remercié ceux qui, de tous les coins du monde, ont répondu à leurs besoins par une généreuse profusion d’aides. La puissance de l’amour de Dieu, révélé dans le mystère de la Croix, a été manifestée dans l’esprit de solidarité démontré par les multiples actes de charité et de sacrifice qui ont marqué ces jours sombres.

Les rencontres avec les familles et avec les jeunes, à Manille, ont été des moments saillants de la visite aux Philippines. Les familles en bonne santé sont essentielles à la vie de la société. Cela console et donne de l’espérance de voir tant de familles nombreuses qui accueillent les enfants comme un vrai don de Dieu. Elles savent que chaque enfant est une bénédiction. J’ai entendu dire par certains que les familles avec beaucoup d’enfants et que la naissance de tant d’enfants étaient une des causes de la pauvreté. Cela me paraît une opinion simpliste. Je peux dire, nous pouvons tous dire, que la principale cause de la pauvreté réside dans un système économique qui a enlevé la personne du centre et y a mis le dieu argent – un système économique qui exclut, exclut toujours : il exclut les enfants, les personnes âgées, les jeunes, les chômeurs… – et qui crée la culture du rebut que nous vivons. Nous nous sommes habitués à voir des personnes rejetées. C’est la cause principale de la pauvreté, et non les familles nombreuses. En évoquant de nouveau la figure de saint Joseph, qui a protégé la vie du « Santo Niño » si vénéré dans ce pays, j’ai rappelé qu’il faut protéger les familles qui sont confrontées à différentes menaces, afin qu’elles puissent témoigner de la beauté de la famille dans le projet de Dieu. Il faut aussi défendre la famille des nouvelles « colonisations idéologiques » qui menacent son identité et sa mission.

Cela a été une joie pour moi d’être avec les jeunes des Philippines, pour écouter leurs espérances et leurs préoccupations. J’ai voulu leur offrir mon encouragement pour leurs efforts et leur contribution au renouveau de la société, en particulier à travers le service des pauvres et la protection de l’environnement naturel.

Le soin des pauvres est un élément essentiel de notre vie et de notre témoignage chrétien – j’ai aussi indiqué cela pendant ma visite ; cela comporte le refus de toute forme de corruption, parce que la corruption vole aux pauvres et demande une culture de l’honnêteté.

Je remercie le Seigneur pour cette visite pastorale au Sri Lanka et aux Philippines. Je lui demande de toujours bénir ces deux pays et de confirmer la fidélité des chrétiens au message évangélique de notre rédemption, de notre réconciliation et communion avec le Christ.

Appel du pape pour le Niger

Chers frères et sœurs,

Je voudrais maintenant vous inviter à prier ensemble pour les victimes des manifestations de ces derniers jours dans le bienaimé Niger. Des violences brutales à l’encontre des chrétiens, des enfants et des églises se sont produites. Demandons au Seigneur le don de la réconciliation et de la paix, pour que
jamais le sentiment religieux ne devienne occasion de violence, de vexation et de destruction. On ne peut faire la guerre au nom de Dieu ! J’espère qu’un climat de respect réciproque et de cohabitation pacifique pourra être rétabli dès que possible, pour le bien de tous. Prions la Vierge Marie pour la population du Niger. (Ave Maria…)

Salutation aux visiteurs de langue arabe

J’adresse une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue arabe, en particulier à ceux qui viennent du Moyen-Orient. Chers frères et sœurs, pendant mon voyage apostolique au Sri Lanka et aux Philippines, ma pensée est allée aussi jusqu’à vous et tous les chrétiens persécutés dans le monde. Je vous assure de ma paternelle proximité et j’invoque sur vous la bénédiction divine.

Traduction de Zenit, Constance Roques

Share this Entry

Francis NULL

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel