Visite du président Macri au Vatican © Telam

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Argentine: le pape François désamorce les polémiques

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Il livre un second entretien à La Nacion

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Relations avec le président Mauricio Macri, argent public, dictature… Dans un entretien publié le 4 juillet 2016 par le quotidien argentin La Nacion, le pape François clarifie différents sujets le concernant, qui ont fait couler de l’encre dans le pays. Il rend aussi hommage à Benoît XVI, un pape « révolutionnaire ».
Le pape est interrogé notamment sur le réseau d’éducation Scholas Occurentes, né à Buenos Aires sous son impulsion et basé aujourd’hui au Vatican. Après avoir invité les responsables de cette fondation à ne pas accepter de dons financiers de la part de l’Argentine, le pape assure que ce n’était pas une « décision à l’encontre du gouvernement de Mauricio Macri ». Il s’agissait plutôt, ajoute-t-il, d’une mise en garde contre de « potentielles erreurs dans la gestion » de la structure, qui n’a « pas le droit de demander de l’argent au gouvernement argentin qui a tant de problèmes sociaux à résoudre ».
« Je n’ai aucun problème avec Mauricio Macri », insiste le pape alors que certains commentateurs l’avaient jugé froid lors de la visite du président argentin au Vatican, le 27 février dernier. « Je n’aime pas les conflits », confie-il avait d’ajouter : « [Le président] Macri me semble être une personne de bonne famille, noble ».
De même, la récente audience accordée à Hebe de Bonafini, présidente des « Mères de la place de Mai », avait suscité l’incompréhension de certains. Cette femme qui se bat pour retrouver la trace des enfants enlevés et disparus sous la dictature, a en effet par le passé accusé le cardinal Bergoglio d’avoir collaboré avec le régime. « Elle m’a demandé pardon et je ne le lui ai pas refusé, déclare le pape. Le pardon ne se refuse à personne ».
Le pape François rappelle aussi qu’il n’a qu’un « porte-parole », à savoir le Bureau de presse du Saint-Siège, après que certains de ses proches à Buenos Aires ont pris la parole en son nom.
Benoît XVI, un révolutionnaire
Le pape François rend aussi hommage à son prédécesseur Benoît XVI, qui est « un révolutionnaire ». « Sa générosité est inégalable, assure-t-il. Sa renonciation (…) est un acte de gouvernement. Son dernier acte de gouvernement ».
Quant à la santé du pape émérite de 89 ans, il affirme que si sa mobilité s’est amoindrie, sa tête et sa mémoire sont « intactes, parfaites ». Une semaine plus tôt, le pape émérite a livré une méditation magistrale lors d’une cérémonie pour ses 65 ans d’ordination sacerdotale en présence de son successeur.
Enfin, le pape François évoque « les ultra conservateurs de l’Église » : « Je désire une Église ouverte, compréhensive qui accompagne les familles blessées. Ils disent non à tout. Je continue tout droit sur ma route, sans regarder de côté. Je ne coupe pas des têtes. Je n’ai jamais aimé faire cela. Je le répète : je refuse le conflit. »
Il s’agissait du second entretien du pape argentin avec le quotidien, après celui de décembre 2014.
Avec une traduction de Radio Vatican

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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