Edith Stein @ Domaine public

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Affronter «la question de la femme à l’intérieur de l’Église», par María Teresa Compte Grau

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“Dix choses que le pape François propose aux femmes”

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« La question de la femme à l’intérieur de l’Eglise devait être affrontée », affirme la théologienne espagnole María Teresa Compte Grau qui publie son livre : “Dix choses que le pape François propose aux femmes” (Diez cosas que el papa Francisco propone a las mujeres). « Nous devons le faire à partir de l’Évangile, à partir de l’expérience communautaire de la foi et de la théologie », précise-t-elle dans une introduction du livre publiée par L’Osservatore Romano en italien, ce vendredi 2 mars 2018. Elle cite notamment Edith Stein.
Le pape François a écrit une lettre de remerciement qui ouvre le volume de María Teresa Compte Grau. Il se dit “préoccupé” par le fait que “dans l’Église elle-même, le rôle de service auquel tout chrétien est appelé, glisse parfois, dans le cas des femmes, vers des rôles de servitude plus que de vrai service”.
L’idée d’écrire un livre est venue à la théologienne espagnole après la conférence de presse du pape François dans l’avion Rio de Janeiro-Rome le 28 juillet 2013. Le pape a dit: “Il faut faire une profonde théologie de la femme”. Vingt jours plus tard, raconte l’auteure, lors d’une interview à Sainte-Marthe, le pape a réaffirmé : « Il faut travailler davantage pour élaborer une théologie approfondie du féminin. »
« L’Eglise n’a pas seulement le droit, mais aussi le devoir de dire une parole et d’offrir des propositions d’actions » sur les questions « liées aux femmes », affirme María Teresa Compte Grau dans l’introduction de son livre. « Et nous devons le faire en dialogue avec le monde, avec les théories élaborées depuis des décennies sur la base de l’expérience et avec les mouvements des femmes », ajoute-t-elle.
La question de la femme, poursuit la théologienne, « ne peut se réduire à des aspects ministériels de type intra-ecclésial, aussi important que soit la réflexion sur le diaconat, ni se limiter à une plus grande ou plus petite présence de femmes éminentes dans le travail théologique, ni se mesurer en fonction du nombre de femmes qui occupent les différentes charges ».
« Je crois, plutôt, écrit-elle, qu’il faille affronter le problème à partir de l’humanité de la femme et de ses manifestations, et de la fonction que les conditions matérielles et spirituelles de l’existence exercent dans le fait de promouvoir ou entraver le plein développement humain des femmes. »
« Cette perspective », affirme Compte Grau, perçue par Edith Stein (une philosophe et théologienne allemande d’origine juive, devenue une religieuse carmélite) dans ses Conférences sur la femme (1928-1933), « peut aider à clarifier le sens ultime des demandes toujours controverses de libération de la femme ».
La théologienne invite au « dialogue franc et sincère » : « C’est le bon moment », note-t-elle. « Les exhortations Evangelii gaudium (24 novembre 2013) et Amoris Laetitia (19 mars 2016), l’encyclique Laudato si’ (24 mai 2015), les réformes de l’académie pontificale pour la vie (18 décembre 2016) et de l’institut Jean-Paul II (19 septembre 2017), ainsi que la création du dicastère pour le service du développement humain intégral (17 août 2016), ont beaucoup à offrir aux justes aspirations d’égalité, liberté et droits des femmes », conclut María Teresa Compte Grau.
Avec une traduction d’Océane Le Gall
 
 
 
 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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