Jean XXIII © Wikimedia commons / domaine public

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56e anniversaire de la "naissance au ciel" de saint Jean XXIII

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Le « bon pape » Jean et le « discours à la lune »

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Ce 3 juin 2019 marque le 56e anniversaire de la « naissance au ciel » de saint Jean XXIII, au siècle Angelo Giuseppe Roncalli (25 novembre 1881-3 juin 1963), rappelle Radio Vatican.
Né à Sotto il Monte, dans la province de Bergame, le 25 novembre 1881, il fut élu pape le 26 octobre 1958, succédant à Pie XII.
Le pape du concile et de la paix
Dès le début, Jean XXIII révéla un style reflétant sa personnalité humaine et sacerdotale mûri par une série d’expériences significatives: en plus de restaurer le fonctionnement régulier des organismes curiaux, il prit soin de donner une empreinte pastorale à son ministère, en soulignant sa nature épiscopal comme évêque de Rome.
Convaincu que l’implication directe du diocèse était un élément essentiel du ministère pontifical, il multiplia les contacts avec les fidèles grâce à des visites dans des paroisses, des hôpitaux et des prisons.
Par la convocation du synode diocésain, il souhaitait assurer le fonctionnement régulier des institutions diocésaines par le renforcement du vicariat et la normalisation de la vie paroissiale.
La plus grande contribution de saint Jean XXIII à la vie de l’Eglise est certainement représentée par le Concile Vatican II, dont il a annoncé la convocation dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs le 25 avril 1959. Il a pris cette décision après des consultations privées avec des amis proches et avec le secrétaire d’État, le cardinal Domenico Tardini.
Les objectifs assignés à l’Assemblée conciliaire, définis de manière complète dans le discours liminaire du 11 octobre 1962, étaient originaux: il ne s’agissait pas de définir de nouvelles vérités, mais de reformuler la doctrine traditionnelle d’une manière plus adaptée à la sensibilité moderne.
Dans la perspective d’une mise à jour concernant toute la vie de l’Église, Jean XXIII a invité à privilégier la miséricorde et le dialogue avec le monde plutôt que la condamnation et l’opposition dans une prise de conscience renouvelée de la mission ecclésiale englobant tous les hommes.
Dans cette ouverture universelle, les différentes confessions chrétiennes ne pouvaient être exclues. Elles ont également été invitées à participer au Concile pour entamer un processus de rapprochement.
Au printemps de 1963, il reçut le prix « Balzan » pour la paix en tant que témoignage de son engagement en faveur de la paix avec la publication des encycliques Mater et Magistra (1961) et de Pacem in Terris (1963), ainsi que de son intervention décisive à l’occasion de la crise de Cuba à l’automne de 1962.
Il meurt dans la soirée du 3 juin 1963, deux mois après avoir achevé Pacem in terris.
Béatifié par Jean-Paul II le 3 septembre 2000, dans le cadre du Grand jubilé, il a été canonisé par le pape François en même temps que Jean-Paul II, le 27 avril 2014.
Il avait été successivement délégué apostolique en Bulgarie (1925-1934), en Grèce (1934-1944), en Turquie (1934-1944), nonce apostolique en France (1944-1953), et patriarche de Venise (1953-1958).
Créé cardinal par le pape Pie XII en 1953, il sera élu pape le 28 octobre 1958, à 76 ans. Il mourra à 81 ans. Son pontificat aura duré 4 ans, 7 mois et 6 jours.
Le « discours à la lune »
En Italie, on lui donne le surnom affectueux de « Il Papa Buono » (« Le Bon Pape » ou « Le Gentil Pape »).
Son discours le plus connu des Romains est le discours « à la lune » du 11 octobre 1962.
Après la procession aux flambeaux organisée par l’Action catholique italienne, place Saint-Pierre, le pape Jean XXIII, attiré par la prière de la foule, était apparu à sa fenêtre, improvisant une allocution connue aujourd’hui comme le «  discours à la Lune ».
« Le monde entier est rassemblé ici. Il semble que la lune elle-même s’est hâtée ce soir de regarder ce spectacle que même la basilique Saint-Pierre qui a quatre siècles d’histoire n’a jamais pu contempler », a dit le pape au soir de l’ouverture de Vatican II, sous les applaudissements de la foule.
Il a ajouté : « Ma personne ne compte pas : c’est un frère qui vous parle, devenu père par la volonté de notre Seigneur. Mais ensemble, paternité et fraternité sont une grâce de Dieu. Faisons honneur à l’impression de ce soir. Que nos sentiments soient toujours comme nous les exprimons ce soir, devant le ciel et devant la terre : foi, espérance, charité, amour de Dieu, amour des frères. Et puis, tous ensemble, aidons-nous ainsi, dans la sainte paix de Dieu, à faire le bien ».
Le passage qui a fait éclater les applaudissements est celui de la larme d’un enfant : « En rentrant chez vous, vous trouverez vos enfants. Donnez une caresse à vos enfants, et dites-leur : c’est la caresse du pape. Vous trouverez quelque larme à essuyer. Dites une bonne parole: « Le pape est avec nous. Spécialement dans aux heures de tristesse et d’amertume ». »
Le 28 octobre, jour de la conclusion du synode, ce sera aussi le jour anniversaire de l’élection de Jean XXIII, le 28 octobre 1958. Benoît XVI était allé se recueillir sur la tombe du bienheureux, en la basilique Saint-Pierre, à l’occasion du 50e anniversaire de cette élection, le 28 octobre 2008.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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