Audience à des élus de Rhône-Alpes, France © L'Osservatore Romano

Audience à des élus de Rhône-Alpes, France © L'Osservatore Romano

«La France vit une année électorale: elle nécessite des artisans de paix», par le card. Barbarin

Allocution à l’audience du pape François, 30 nov. 2016 (texte complet)

Share this Entry

« La France vit une année électorale: elle nécessite des artisans de paix », souligne le cardinal Barbarin.
La « newsletter » du diocèse de Lyon publie ce 1er décembre 2016, le discours de son archevêque, le cardinal Philippe Barbarin, devant le pape François, mercredi 30 novembre, à l’occasion d’un pèlerinage d’élus de la région Rhône-Alpes. Nous avons publié hier le discours du pape François. Voici celui du primat des Gaules.
Il y cite le document de la Conférence des évêques de France que le pape cite aussi : « Cette année, la Conférence des Evêques de France a choisi d’adresser une lettre à tous les habitants de notre pays, pour les inviter, Dans un monde qui change, à retrouver le sens du politique. Puisse cette audience y contribuer! »
Ce document récent intitulé « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique », s’inscrit dans la ligne du document de 1999 également cité par le pape et intitulé « Réhabiliter la politique ».
AB
Allocution du card. Barbarin
Palais apostolique, 30 novembre 2016.
Très Saint Père,
Cher Pape François,
Qui aurait pu imaginer, quand est venue l’idée de ce pèlerinage, que nous serions aujourd’hui avec vous, plus de 260 élus des diocèses de Rhône-Alpes ?
Ils sont là, élus municipaux, départementaux, régionaux, députés, sénateurs, maires … accompagnés par sept évêques des huit diocèses de la Province ecclésiastique de Lyon. Merci, grand merci de nous accueillir avec cette attention particulière !
Si leurs engagements sont divers, si leurs étiquettes sont différentes, tous nos élus cherchent à concilier leurs réflexions et leurs actions politiques avec ce qui fonde leur foi et leur espérance.
Pour certains, au regard de la laïcité française aux visages multiples et complexes, c’est un acte de courage d’être ici. Pour tous, c’est l’occasion d’une prise de recul dans un quotidien surchargé et parfois blessé par les luttes inhérentes à la vie politique et au système électif.
Très Saint Père, c’est une chance pour chacune et chacun de vous rencontrer. Je suis témoin que nombre d’entre eux écoutent vos paroles, lisent vos textes – et je ne pense pas seulement à votre encyclique sur l’écologie ! Ils suivent vos engagements et sont attentifs à vos recommandations : la priorité aux pauvres, l’accueil des migrants, le respect de la vie, la défense du mariage, les avertissements relatifs à l’idéologie du gender, le respect de la création, le dialogue interreligieux. Oui, « tout est lié », comme vous le rappelez souvent. Peut-être ne le savez-vous pas, mais l’actualité vous place fréquemment, cher Pape François, au cœur de bien des débats français !
Très Saint-Père, la France vit une année électorale : elle nécessite des artisans de paix. Vous avez demandé aux évêques d’être devant le troupeau pour indiquer la route, au milieu du troupeau pour le garder uni, et surtout derrière pour que nul ne se sente oublié ou abandonné. Cette recommandation, nous la voyons concrètement chez beaucoup d’élus, hommes et femmes de terrain, d’écoute, de service, de compagnonnage, souvent loin des médias, mais jamais très loin des critiques ! L’occasion m’est donnée ici de les remercier publiquement pour leur manière d’accomplir leur mission. Cette année, la Conférence des Evêques de France a choisi d’adresser une lettre à tous les habitants de notre pays, pour les inviter, Dans un monde qui change, à retrouver le sens du politique. Puisse cette audience y contribuer !
Comme l’épitre à Diognète le précise au sujet des chrétiens, on peut dire des élus chrétiens qu’« ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle ». Parmi elles, il y a et il y aura toujours une attention aux plus pauvres parce qu’ils savent que sous le visage des plus démunis se cache la figure même du Christ !
Bien sûr, ils ne sont pas toujours d’accord sur les modalités de cette priorité. Mais qu’importe ! Aujourd’hui, laissant de côté les querelles médiatiques et les polémiques, nous sommes heureux de vous entendre. Nous vous demandons de bénir ces personnes, leurs familles et tous leurs engagements car, comme vous l’avez dit : « À partir d’une ouverture à la transcendance pourrait naître une nouvelle mentalité politique et économique » (Evangelii gaudium, 205). C’est cette naissance, ce renouveau qu’ils sont venus chercher à Rome, auprès du successeur de Pierre !
Cardinal Philippe Barbarin

Share this Entry

Rédaction

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel