ROME, dimanche 24 juin 2007 (ZENIT.org) – « La vie des chrétiens en Irak devient toujours plus difficile ». C’est le cri désespéré lancé il y quelques jours par Mgr Louis Sako, archevêque de Kirkouk des chaldéens, face à la recrudescence des violences contre les communautés chrétiennes dans le pays.
Mgr Sako, qui n’a pu participer aux travaux du comité scientifique du Centre international des Etudes et recherches « Oasis », réuni les 20 et 21 juin à Venise, a fait parvenir un message, qui a été lu durant la conférence de presse, à la fin des travaux.
Dans son message, l’archevêque dit que « le gouvernement actuel ne parvient pas à garantir la sécurité et à appliquer la loi ; qu’il n’existe pas de milices chrétiennes pour défendre les chrétiens ; et qu’un chrétien est donc une personne vulnérable par excellence ».
Depuis deux ans, souligne-t-il, « attentats, menaces et enlèvements se multiplient et les chrétiens sont pris dans une spirale de violence qui ne semble pas vouloir s’arrêter ». Mgr Sako rappelle dans son message le récent assassinat d’un prêtre chaldéen et de trois sous-diacres, le 3 juin dernier à Mossoul, et l’attaque contre deux églises dans le quartier de Dora, la partie sud de Bagdad, où les chrétiens subissent une véritable « épuration religieuse ».
« Une situation, a poursuivi l’archevêque, qui pousse les chrétiens à quitter l’Irak pour la Jordanie, la Syrie, le Liban, dans l’attente d’un visa pour l’occident, ou vers le Nord-Kurdistan ».
Le centre « Oasis », dont l’intention première est depuis toujours d’aller au devant des communautés chrétiennes qui vivent dans des pays à majorité musulmane, a mis cette année, au centre des ses priorités, l’approfondissement de toutes les implications concernant le « métissage de civilisations et de cultures ».
Il s’agit d’un thème introduit il y a plusieurs années par le cardinal Angelo Scola, patriarche de Venise, qui, dans son intervention à l’ouverture des travaux de l’assemblée, expliquait avoir utilisé cette catégorie pour décrire « le processus complexe, et quelque peu insaisissable, de ce mélange entre les hommes et entre les peuples désormais en œuvre au niveau global sur la planète ».
Toujours dans son message, l’archevêque de Kirkouk des chaldéens estime que « le problème n’est pas un problème entre chrétiens et musulmans, mais le fondamentalisme qui exclut l’autre et le détruit pour des raisons religieuses, ethniques, etc. ».
« La solution, suggère-t-il, serait d’encourager la culture du pluralisme et de la coexistence. Il faudrait également aider les gens à reconnaître la valeur absolue (après Dieu) de l’autre en tant que personne humaine, et collaborer tous ensemble à la construction d’une société meilleure où la dignité de chacun serait respectée ».
A ce propos, Mgr Sako a proposé que l’on demande à la Ligue des Pays arabes et à l’organisation des pays musulmans de « faire leur possible pour protéger la vie des Irakiens et celle de la communauté chrétienne, qui est une réalité fondamentale dans l’histoire et dans la culture irakienne ».
Réunissant des personnalités du monde entier, dont l’Indonésie, le Pakistan, l’Inde, la Palestine, l’Arabie saoudite, l’Irak, la Tunisie, le comité scientifique international se réunit une fois par an, à Venise ou dans un pays du Moyen-Orient, pour favoriser les échanges d’expériences et d’opinions entre les différents membres, faire le point sur le parcours réalisé et tracer de nouvelles lignes d’action pour l’avenir.
Le Centre Oasis, depuis l’année de sa fondation (2004), a multiplié ses contacts dans le monde. Les instruments qu’il utilise aujourd’hui sont : la revue Oasis, un bimensuel en plusieurs langues (quatre éditions bilingues: anglais-arabe; italien-arabe; anglais-ourdou) diffusé en Europe et dans la plupart des pays d’Afrique et d’Asie; une newsletter online mensuelle (en Italie, anglais, français), à laquelle il est possible de s’inscrire gratuitement par le site ; une collection de livres, et un site internet (www.oasiscenter.eu).