Nations Unies : Prix Nansen, à une avocate du Service Jésuite des Réfugiés

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Pour « son courage et de son engagement » à défendre leurs droits

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ROME, Mercredi 19 septembre 2007 (ZENIT.org) – La position du Docteur Katrine Camilleri, une avocate du Service Jésuite des Réfugiés (SJR), en faveur des réfugiés et de la tolérance, a été récompensée par le Prix Nansen des Nations Unies, indique le SJR.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) a récompensé la juriste du JRS, le Docteur Katrine Camilleri qui défend les droits des réfugiés à Malte.

Elle a reçu le Prix Nansen en récompense de son courage et de son engagement dans la défense des droits des réfugiés.

Chaque année, l’UNHCR remet le Prix Nansen à des personnes ou à des organisations qui se sont distinguées dans le travail auprès des réfugiés.

« J’espère que cette récompense attirera l’attention sur les souffrances qu’endurent des milliers de personnes innocentes, à Malte et dans de nombreux pays du globe, et qu’elle générera une véritable recherche en faveur de solutions alternatives qui respecteront la dignité et les droits des personnes » a déclaré Mme Camilleri.

Le SJR souligne que, depuis 1997, le Docteur Camilleri a offert des services juridiques à des centaines de personnes placées en centre de rétention, les aidant à déposer leur demande d’asile ou à faire appel de leur mise en rétention. Elle s’est tout particulièrement souciée des plus vulnérables, comme les personnes atteintes de maladies chroniques, les personnes ayant un handicap, les personnes souffrant de maladies mentales. En réponse à l’augmentation significative du nombre d’arrivants et de la mise en centre de rétention des demandeurs d’asile, le JRS a augmenté ses services aux réfugiés, suscitant des visiteurs bénévoles, mettant en œuvre des projets à caractère social, et facilitant l’accès aux soins de santé.

La jeune juriste, mère de deux enfants, assure des formations sur les lois relatives aux réfugiés, pour les étudiants de l’université, organisant des stages et permettant aux jeunes Maltais d’aider les demandeurs d’asile. Ceci fait partie de la politique du JRS en matière de sensibilisation de l’opinion publique aux problèmes des réfugiés et à leurs droits, ce qui est une manière de lutter contre la xénophobie. C’est peut-être ce qui a motivé l’attaque contre la maison et la voiture de Katrine Camilleri. Mais elle continue à se battre pour ce en quoi elle croit.

Cette récompense rend également hommage au travail des membres du JRS de par le monde, continue le communiqué de cet organe international. Un travail souvent rude, peu gratifiant voire dangereux. Un travail d’accompagnement des personnes déplacées les plus vulnérables. S’ils n’étaient pas là, et si l’organisation n’existait pas, de nombreux réfugiés n’auraient pas accès à l’aide juridique dont ils ont cruellement besoin, ils croupiraient en centre de rétention, ou pire, ils seraient renvoyés dans leur pays d’origine au risque d’y être persécutés », a ajouté Katrine Camilleri.

Les Etats doivent assumer les responsabilités que leur confère la Convention des Nations Unies sur les Réfugiés de 1951. Les deux exemples qui suivent – celui d’Ali et celui de Sivaswary – témoignent de l’importance de l’aide juridique.

Ali, du Soudan à la Libye
Ali a fui le Soudan. A son arrivée en Libye, il a payé 1 200 dollars pour passer en Italie. Au terme d’un voyage horrible – 16 de ses compagnons y ont laissé la vie -, Ali s’est vu refuser l’accès à la demande d’asile par les fonctionnaires gouvernementaux. Plus tard, il a été placé en rétention administrative. Grâce à l’aide du JRS Italie, il a pu faire appel de la mesure d’expulsion et il a reçu la permission de rester dans le pays au titre de l’humanitaire.

Sivaswary, du Sri Lanka à la Belgique
Sivaswary a fui la persécution au Sri Lanka et cherché l’asile en Belgique. Au bout de quatre années sa demande a été refusée et il a été mis en centre de rétention administrative. C’est là qu’il a rencontré des membres du JRS Belgique qui l’ont mis en contact avec un avocat. Au terme d’un mois de rétention, il a été libéré car les autorités n’ont pu se résoudre à le renvoyer dans un pays où il risquait la torture.

Créé en 1954, le Prix Nansen est nommé d’après Fridtjof Nansen, célèbre explorateur norvégien et premier défenseur international des réfugiés. Parmi les récipiendaires du Prix on trouve Eleanor Roosevelt et « Médecins Sans Frontières ». Le Prix sera remis à Katrine Camilleri le 1er octobre à Genève à l’occasion de la Rencontre Annuelle du Comité Directeur de l’UNHCR.

Rappelons que le JRS travaille dans plus de 50 pays répartis sur les cinq continents. Il emploie plus de 1 000 personnes : laïcs, Jésuites, religieux et religieuses d’autres congrégations, qui travaillent dans les domaines de l’éducation, de la santé, du social, au service de plus de 450 000 réfugiés et déplacés. Le JRS offre ses services à tous les réfugiés, quelles que soient leur race, leur origine ethnique ou leur appartenance religieuse.

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ZENIT Staff

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