ROME, Mercredi 12 décembre 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI a adressé un message aux jeunes qui se rassembleront à Genève à la fin de l’année autour de la communauté de Taizé. Il les invite à l’espérance, qui permet de « changer le monde », au pardon, et à se faire artisans de paix.
Le 30e rassemblement européen de Taizé rassemblera quelque 40.000 jeunes du continent, au Palaexpo de Genève, du 28 décembre 2007 au 1er janvier 2008, Journée mondiale de la Paix. Ce sera une nouvelle étape du « Pèlerinage de confiance sur la terre » lancé en 1978 par le fondateur de Taizé, frère Roger Schutz.
« En allant à la rencontre du peuple de Dieu qui vous accueille, comme dans les temps de prière ou de rencontre, vous êtes invités à ouvrir des chemins nouveaux d’espérance », écrit Benoît XVI.
Mais le pape précise aussi : « Seul le Christ nous offre la clef d’une véritable espérance, d’une espérance qui surpasse toutes les petites espérances que nous pourrions avoir ».
Seul le Christ en effet, ajoute le pape, oriente vers « le bonheur éternel » vers lequel nous « marchons chaque jour, personnellement et comme Eglise ».
« Puisse votre confiance en Dieu susciter en vous l’espérance et vous aider à changer le monde, en vous fondant sur les valeurs évangéliques, en particulier sur le pardon, pointe extrême de l’amour ».
Car si la paix est « fruit de la justice », elle est « encore davantage » le fruit « du pardon », qui « sème véritablement la réconciliation entre ceux qui, hier, se défiaient et s’opposaient, en leur permettant de faire route ensemble ».
Le secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon, le patriarche Bartholomée de Constantinople, le patriarche Alexis II de Moscou, l’archevêque de Canterbury, Rowan Williams, le président de la Commission européenne, M. José Manuel Barroso, ont également adressé des messages de soutien à la communauté de Taizé et aux jeunes. Ces messages et d’autres se trouvent en ligne sur le site de Taizé.
Le patriarche Bartholomée souligne que « la place des jeunes qui désirent vivre l’Évangile dans la société contemporaine n’est pas facile (…). Fréquemment les jeunes sont confrontés au mensonge, au mépris de la dignité humaine, à l’injustice et à l’inégalité sociale, à la dureté de l’exploitation, à la violence par laquelle un groupe d’hommes s’impose à l’autre, une nation à l’autre ».
L’archevêque de Cantorbéry, le Dr Rowan Williams, rappelle les paroles d’Etty Hillesum, cette jeune intellectuelle juive, tuée à Auschwitz à l’âge de vingt-sept ans. « Alors qu’elle affrontait la probabilité de la déportation et de la mort, elle écrivait ressentir que sa tâche était de « témoigner que Dieu était vivant » dans les circonstances terribles qui l’environnaient. Elle devait vivre de manière à persuader les gens que Dieu était réel, même au milieu de l’horreur et de la folie de l’époque nazie ».
« Ces mots, poursuit le primat de la communion anglicane, me hantent encore, parce qu’ils donnent l’une des plus authentiques et exigeantes définitions de la foi à l’époque moderne. Avoir la foi, c’est vouloir vivre de façon à montrer que Dieu est vivant. Et cela signifie vivre de manière à montrer qu’il existe plus de possibilités que celles que le monde reconnaît : la possibilité du pardon, de la réconciliation, de l’espérance, la possibilité de s’oublier soi-même et de se laisser absorber par les besoins de l’autre ».
La lettre de frère Alois, prieur de Taizé, intitulée « Lettre de Cochabamba », qui servira de base pour la réflexion des groupes à Genève est maintenant elle aussi en ligne.
Anita S. Bourdin