Espagne : Déclaration des évêques sur le projet de loi sur l’avortement

ROME, Lundi 22 juin 2009 (ZENIT.org) – La Commission Permanente de la Conférence Episcopale Espagnole (CEE), réunie à Madrid les 16 et 17 juin derniers, a consacré une grande partie de ses travaux à l’analyse du « projet de loi sur l’avortement », que le Conseil des ministres a rendu public en mai dernier, a annoncé l’Agence Fides le 19 juin.

Le gouvernement espagnol a approuvé, le 14 mai, l’avant projet de loi visant à libéraliser l’avortement. Cette réforme permettrait à des femmes d’avorter jusqu’à leur 14e semaine de grossesse et dès l’âge de 16 ans.

L’avortement est actuellement autorisé en Espagne en cas de viol (dans un délai de 12 semaines de grossesse), de malformation du fœtus (22 semaines) ou en cas de danger pour la santé physique ou psychique de la mère (sans limitation de temps). 

Selon l’Agence Fides, les évêques d’Espagne ont récemment publié une « Déclaration sur le projet de loi sur l’avortement : l’attentat à la vie de ceux qui vont naître, convertis en ‘droit’ ».

Les évêques ont mis en garde contre ce projet de loi qui, s’il devient une loi, comporterait « un grave retour en arrière dans la protection de la vie d’où surgirait un abandon plus grand des femmes enceintes, et en définitive un dommage très sérieux pour le bien commun ».

L’aspect peut-être le plus obscur du projet « est le prétexte de qualifier l’avortement comme un droit qui devrait être protégé par l’Etat », soulignent les évêques. En effet, durant les 14 semaines du terme qu’établit la loi, « la volonté de la mère se transforme en arbitre absolu de la vie et de la mort de l’enfant qu’elle porte en elle ».

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Toutefois « le droit à la vie n’est pas une concession de l’Etat, c’est un droit qui précède l’Etat lui-même, et que celui-ci a toujours l’obligation de protéger », affirment-ils avec force.

On pose l’argument de la santé comme une excuse pour éliminer ceux qui vont naître, ce qui est une grave erreur parce qu’« avorter n’a jamais été un soin, c’est toujours un meurtre », dénoncent encore les évêques.

Au contraire « une politique de santé authentique doit toujours tenir compte de la santé de la mère enceinte, mais aussi de la vie et de la santé de l’enfant qui va naître ».

Dans ce projet, « on nie et on dévalue l’être humain pour chercher à justifier son élimination », en soutenant « l’affirmation irrationnelle que pour un temps déterminé, l’être vivant produit par la fécondation humaine ne serait pas un être humain », soulignent-ils encore.

Les évêques déplorent aussi le fait que « ce projet de loi ne manifeste pas d’intérêt réel pour le bien des femmes tentées par l’avortement, en particulier les plus jeunes. On se limite à leur ouvrir un chemin vers un abîme moral et vers le syndrome post-avortement ».

La déclaration se termine en rappelant que chaque être humain « est un don sacré pour ses parents et pour toute la société », et que par conséquent « sa vie ne peut pas être laissée à l’arbitraire de quelqu’un, encore moins celui de l’Etat dont le devoir premier est exactement celui de garantir le droit de tous à la vie, comme élément fondamental du bien commun ».

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ZENIT Staff

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