Messe internationale du 11 février à Lourdes : homélie du card. Ricard

Journée mondiale du Malade. Texte intégral

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ROME, Vendredi 12 Février 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous l’homélie prononcée par le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux (France), lors de la messe internationale qu’il a célébrée à Lourdes, le 11 février, fête de Notre Dame de Lourdes et Journée mondiale du malade.

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Chers frères et sœurs, chers amis pèlerins,

« Faites tout ce qu’il vous dira ». S’il y a un lieu où s’actualise aujourd’hui avec force cette parole de Marie à Cana, c’est bien ici, à Lourdes. Cette parole, Marie l’adresse à tous ceux et celles qui viennent en pèlerins sur le lieu-même de ses apparitions à Bernadette. Elle nous accueille et nous conduit vers Jésus. Elle ouvre son cœur maternel tout particulièrement aux malades et à tous ceux qui vivent difficilement les épreuves de la vie. Elle les invite à se tourner vers le Christ, vers celui qui dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous donnerai le repos » (Mt 11, 28). En cette 18ème Journée mondiale du Malade, il est bon d’entendre Marie inviter à se mettre à l’écoute de son Fils.

En effet, loin de centrer toute l’attention vers elle, la Vierge Marie renvoie toujours à son Fils Jésus. Elle nous invite à nous convertir, à retourner vers lui, à retrouver son amitié, à écouter sa parole, à vivre de son Esprit, à faire la volonté du Père dans chacune de nos journées. Combien de témoignages pourraient être donnés de cet accompagnement maternel de Marie vers Jésus ! Je pense à cette jeune fille qui me disait ne pas pouvoir prier le Christ, sans doute à cause d’un problème psychologique personnel, et qui avait pu y arriver, grâce à Marie, ici, à Lourdes. Je pense également à cette femme, d’une autre tradition religieuse qui était venue prier ici Myriam, Marie, et qui s’était convertie en découvrant son Fils Jésus et avait demandé à être baptisée.

(En italien) Je m’adresse maintenant plus particulièrement aux pèlerins de langue italienne.

«  Faites tout ce qu’il vous dira  ». Marie peut nous adresser ces paroles, parce qu’elle, la première, les a mises en pratique, et de quelle façon ! Marie est bien celle qui écoute et qui fait la volonté de Dieu.

Marie fait partie du peuple de l’écoute, de ces juifs fidèles qui redisent aujourd’hui encore, plusieurs fois par jour, la grande prière d’Israël : «  Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force.  » (Dt 6, 4). Marie écoute la Parole de Dieu. Elle la garde, elle la médite, elle s’en nourrit. Aussi est-elle tout spontanément à l’écoute, du message de l’ange tout d’abord, des paroles de son Fils ensuite. Son écoute est accueil, confiance et obéissance dans la foi. On comprend qu’Elisabeth, sa cousine ait pu dire d’elle : « Heureuse celle qui a cru dans les paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » (Lc 1, 45). On est parfois surpris de la réponse que Jésus fait à cette femme qui lui disait : «  Heureux le ventre qui t’a porté et  les seins qui t’ont allaité » (Lc 11, 27) : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent » (Lc 11, 28). En fait, loin d’être un reproche à sa mère, c’est le plus beau compliment que Jésus ait pu lui faire : Marie est vraiment l’image, l’icône, de ce disciple qui écoute la Parole de Dieu et qui la garde. Marie, donne-nous d’avoir toujours faim et soif de la parole de ton Fils, de savoir l’écouter et la garder avec confiance ! Marie, aide nos frères malades à garder confiance.

Mais Marie est aussi  celle qui met en œuvre cette Parole. Au jour le jour, elle fait la volonté de Dieu : «  Je suis la servante du Seigneur. Qu’il m’advienne selon ta parole.  » (Lc 1, 38). Marie cherche la volonté de Dieu, parfois à tâtons ou dans la nuit. Elle veut la faire au quotidien, accomplir ce que Dieu attend d’elle. Elle s’offre à Lui. Elle, qui a  été choisie pour être la mère de Jésus, elle accepte, au pied de la croix, d’être la mère du disciple bien-aimé, et à travers lui de tous les disciples de son Fils. Elle s’unit au sacrifice de son Fils unique. Comme lui, elle a son cœur transpercé par la douleur. Les paroles du vieillard Syméon se réalisent alors pour elle : «  Toi-même, un glaive te transpercera l’âme.  » (Lc 2, 35).

Marie, apprends-nous à chercher la volonté de Dieu, à l’accomplir jour après jour, à entrer dans la dynamique même de l’amour. Montre nous comment nous offrir à Dieu notre Père. Marie, aide les malades à offrir leur souffrance, leur épreuve, leur amour, en union profonde avec le sacrifice même de ton Fils.

En cette année sacerdotale, nous te confions, Marie, tous nos frères prêtres, les prêtres malades, éprouvés ou découragés. Conduis-les toujours plus près de ton Fils, eux qui en sont les frères souffrants.

Ecoutons en terminant cet appel que le pape Benoît XVI adresse dans son Message pour la Journée d’aujourd’hui : «  Je m’adresse enfin à vous, chers malades, et je vous demande de prier et d’offrir vos souffrances pour les prêtres, afin qu’ils puissent demeurer fidèles à leur vocation et que leur ministère soit riche en fruits spirituels, au bénéfice de toute l’Eglise  » (Message pour la 18ème Journée mondiale du Malade). Marie, Salus Infirmorum, Salut des malades, priez pour nous.

(En français) Notre Dame de Lourdes, Salut des malades, priez pour nous. Amen.

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ZENIT Staff

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