ROME, Vendredi 5 février 2010 (ZENIT.org) - Pour l'archevêque émérite de Rio de Janeiro, le cardinal Eugenio Sales, le problème de la violence ne saurait se résoudre « dans une vision purement humaine, temporelle », mais doit être affrontée « dans une perspective de foi ».  

Dans un article paru sur le portail de l'archidiocèse de Rio, le cardinal Sales soulève en premier lieu « le principe fondamental » de la « primauté de la justice et du droit ».

« Toute transgression de la loi, d'où qu'elle vienne, constitue un germe nocif, qui compromet la lutte contre cette plaie qui nous afflige tant. La personne attaquée dans la vie publique ou dans tant d'autres situations est blessée dans sa dignité ». 

Le crime, affirme le cardinal, doit être « sévèrement puni ».  

« Tout criminel doit payer sa dette avec la communauté, et le faire d'une telle façon qu'une fois libéré, il pourra être réinséré. Croire en Jésus Christ nous conduit à accepter la possibilité d'une réintègration ». 

Le cardinal pense qu'« une action répressive adaptée est nécessaire », même si « à elle seule elle ne suffit pas ».  

« A la base de ce mal il y a le progrès matériel sans le progrès spirituel. Caractérisé par la recherche indéfinie du bien être, il porte à une valorisation indiscriminée du plaisir, ouvre grand les portes au libertinage ». 

A l'origine de toute violence, poursuit le cardinal Sales, se pose la question « du choix que l'on fait entre les valeurs et les contre-valeurs ».

« On utilise des moyens illicites pour satisfaire des désirs, sans les soumettre au critère de l'éthique et du bien commun. Le fléau de la violence sociale est souvent du à un manque de dialogue, à des disparités économiques déchirantes, à de graves négligences et déficiences dans le secteur de la santé, à la consommation et au trafic de drogues, à la corruption ». 

Pour le cardinal Sales, aller à la racine de la lutte contre la violence, c'est « valoriser la vie et exalter sa dignité ».

Dans la mesure où grandit le respect de la vie, « on crée un environnement où l'autre aurait moins de possibilités de se faire agresser ». « Une force contraire jaillit à l'intérieur de chaque créature,  même chez celle que les pratiques criminelles ont endurcie ». 

Cette conception repose, à  la base, sur les principes religieux, car il existe des valeurs et des droits essentiels, liés à la dignité et au destin suprême de la personne humaine, à commencer par le droit fondamental à la vie, qui doivent être respectés ».

« L'Evangile est exigeant, mais il est la voie à suivre pour vaincre la violence. Chercher des remèdes pour corriger une situation intolérable doit toujours tenir compte de l'enseignement du Sauveur », a-t-il conclu. 

Alexandre Ribeiro