Le chiffre : 100 millions, c’est ce que la JMJ doit rapporter à l’Espagne

Le directeur financier des JMJ tord le cou aux rumeurs

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ROME, Vendredi 19 août 2011 (ZENIT.org)– Dès le 7 mai 2011, le directeur financier de la JMJ de Madrid,Fernando Giménez Barriocanal, a annoncé, lors d’une conférence de presse, à Madrid, que les Journées mondiales de la Jeunesse 2011 à Madrid ne coûteraient « absolument rien » au contribuable espagnol, mais au contraire, le retour économique devrait être de « cent millions d’euros ».

Communication sur les coûts

Fernando Giménez Barriocanal est né à Madrid en 1967. Il est administrateur de la conférence des évêques d’Espagne, président et conseiller délégué de la chaîne de radios « Cope », et, depuis deux ans environ, il est le directeur financier de la JMJ de Madrid. Ses mots d’ordre : « efficacité », « transparence », « austérité ».

Le 8 août dernier, le quotidien espagnol ABC publiait une interview dans laquelle M. Giménez Barriocanal réaffirmait les décisions prises par l’Eglise pour ne pas peser sur l’économie du pays, mais au contraire la stimuler.

Il confirmait la prévision de 50 millions d’euros pour l’organisation de la JMJ : entrées et dépenses s’équilibrant.

Il précisait que trois euros sur quatre sont apportés par les pèlerins eux-mêmes, ce qui suppose « un coût zéro pour le contribuable », le reste étant couvert par différents sponsors et dons privés : « L’important, insistait-il, est que tout est de l’argent privé, il n’y a pas d’argent public dans le financement de la JMJ ».

Austérité voulue de la JMJ

Début août, donc, 80 % des frais étaient couverts par les inscrits, et 85 % des frais totaux étaient couverts : restaient 15 % demandant des dons de privés et des sponsors et que les inscriptions continuent de couvrir.

On ne saura que dimanche prochain le nombre total de participants.

A propos des critiques adressées à l’Eglise sur le coût des JMJ en pleine crise économique, Fernando Giménez Barriocanal explique qu’au contraire « la JMJ est une énorme opportunité du point de vue économique : beaucoup de gens viennent de l’extérieur et apportent des rentrées ».

Il cite les milliers d’hôteliers de Madrid et des activités liées à l’hôtellerie qui font faire des bénéfices grâce à tous ceux qui vont venir à la JMJ.

Volonté de transparence et de contrôle

Surtout, il insiste sur le fait que dans la JMJ « il n’y a pas de dépenses somptuaires », ni de « gaspillage », mais une « énorme transparence » dans la gestion et le contrôle.

Et de préciser à ce propos que le budget prévisionnel est très précis : il va « jusqu’au nombre de fleurs » employé sur chaque site.

Ensuite, « beaucoup des grands contrats ont fait l’objet d’un concours public » et ils ont été « publiés sur Internet », pour que les entreprises qui le voulaient puissent y participer.

Troisième point : « Pour les contrats mineurs, on a eu recours à des spécialistes pour avoir des devis », et l’on a refusé des entreprises qui n’auraient pas été « en harmonie » avec les valeurs de la JMJ.

Enfin, les comptes seront contrôlés par une firme internationale que les organisateurs ont chargé de faire ce travail : ce sera la première fois que les JMJ feront l’objet de ce type de vérification, pour que « chaque euro dépensé pour la JMJ soit justifié ».

Il salue les efforts des sponsors, en pleine crise et le rôle de la « Fundación Madrid Vivo », et la « multitude » des petits dons anonymes.

Quinze événements, dont 8 % pour la JMJ

Pour ce qui est de la question des aides publiques, il précise : « L’Etat et les administrations publiques contribuent en garantissant l’ordre public comme il le font pour n’importe quel autre événement, parce que c’est un mandat constitutionnel. Ils offrent ensuite des installations et des services comme les collèges et les centres sportifs, mais tous les coûts que cela engendre sont à la charge de l’organisation de la JMJ ».

Il insiste sur un troisième point : la JMJ ne représente que 8% des coûts de 15 événements approuvés par l’Etat espagnol : « L’événement a été déclaré, avec 15 autres, comme d’un intérêt « exceptionnel », dans le cadre de la Loi de Présupposé, qui implique que les entreprises qui annoncent et placent le logo des JMJ ou donnent de l’argent peuvent en déduire une partie de leurs impôts. Pour se faire une idée, la JMJ va consommer quelque 8 % des fonds que l’Etat va perdre pour cette raison, tandis que les 92 % correspondent aux autres événements déclarés également d’intérêt exceptionnel et à propos desquels les gens ne protestent pas ».

Coût « zéro » pour le contribuable

Mais il le répète : « L’important, c’est que la JMJ aura un coût « zéro » pour le contribuable ».

Plus encore, il estime que grâce à la JMJ le déficit public sera moindre cette année : « Les rentrées que cela va apporter à l’Etat par le moyen de la TVA, du fait des rentrées touristiques, des impôts sur la facturation et des bénéfices sont immensément supérieurs aux bénéfices fiscaux qui peuvent s’élever à 15 ou 30 millions d’euros ».

Car, en échange, « les rentrées » de la TVA, les sociétés, etc, pourraient atteindre « le double » : « Il ne va donc pas y avoir de coût pour le contribuable, mais grâce à la JMJ il y aura plus de rentrées cette année pour les administrations publiques. C’est un bon plan pour les administrations publiques et les entreprises ».

On ne paye pas pour voir le pape

A Sydney ou à Cologne, les organisateurs de la JMJ n’avaient pas non plus demandé de subvention directe des administrations publiques estimant que ce qu’elles mettaient à leur disposition était suffisant, mais ce qui caractérise la JMJ de Madrid, c’est une certaine « austérité » qui empêche toute « retombée du coût sur la société civile ».

Enfin, conclut-il, il n’a jamais fallu « payer pour voir le pape » : « Les événements de Cibeles et Recoletos sont ouverts. Et à Cuatro Vientos, on a habilité des parcelles pour que les inscrits – en premier ceux qui viennent de pays avec moins de moyens – soient le plus près possible du pape. Mais nous avons aussi habilité de grandes zones pour tous ceux qui voudront venir. Tous ceux qui voudront voir le pape seront les bienvenus. Plus encore, il faut encourager tout le monde à venir écouter ce que le pape veut nous dire ».

Le pape parle de la crise

Sur l’avion qui le conduisait à Madrid, le pape Benoît XVI lui-même a demandé un retour de l’éthique dans l’économie :« L’homme doit être au centre de l’économie et l’économie ne doit pas se mesurer en fonction d’un plus grand profit mais en fonction du bien commun. Elle inclut la responsabilité de l’autre et ne fonctionne vraiment bien que si elle agit de façon humaine dans le respect de l’autre », a expliqué Benoît XVI (cf. Zenit du 18 août 2011). Le pape décrit ensuite les différentes formes de « responsabilité » dans le domaine économique.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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