Isabelle Cousturié
ROME, lundi 19 mars 2012 (ZENIT.org) – Le voyage de Benoît XVI au Mexique et à Cuba est un voyage « de l’espérance », estime le P. Lombardi.
Vendredi prochain, 23 mars, Benoît XVI entamera son 23ème voyage pastorale hors d’Italie qui le conduira d’abord au Mexique puis à Cuba, où les attentes sont très fortes.
« Toute l’Amérique latine est prête à écouter le message de Benoît XVI, déclare le P. Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, dans son éditorial pour « Octava Dies », le programme hebdomadaire du Centre de Télévision du Vatican (CTV) dont il est le directeur.
Il revient sur les raisons et les enjeux de cette visite qui aura lieu du 23 au 27 mars prochain et qu’il place sous le signe de « l’espérance » : pour les Mexicains, pour les Cubains et pour toute l’Amérique latine.
Pour les Mexicains, explique-t-il, qui est « un peuple aux grandes possibilités et ressources, mais tourmenté aujourd’hui par de graves problèmes qui pèsent sur son présent et sur son avenir, à commencer par une violence dramatique ».
Pour les Cubains,qui « se sentent aux portes d’une nouvelle ère possible, et où l’on espère que les paroles prophétiques de Jean-Paul II sur l’ouverture réciproque entre Cuba et le monde, puissent s’avérer dans un climat de développement, de liberté et de réconciliation ».
Et enfin, conclut le P. Lombardi, pour toute l’Amérique latine, où « une Église, engagée dans la ‘mission continentale’ lancée lors de l’Assemblée d’Aparacida, souhaite pouvoir continuer à mettre son inspiration au service du continent et faire en sorte que, malgré les difficultés et les risques de notre temps, les valeurs humaines et chrétiennes garantissent le développement intégral des personnes ».
Les motifs du prochain voyage de Benoît XVI au Mexique et à Cuba sont nombreux et bien connus, rappelle-t-il : le bicentenaire de l’indépendance des peuples latino-américains et le grand désir des Mexicains d’accueillir le Pape ; le 20ème anniversaire des relations diplomatiques entre le Mexique et le Saint-Siège ; le 4ème centenaire de la découverte de la statue de Notre-Dame de la Charité du cuivre, patronne de Cuba, et l’année jubilaire organisée à cette occasion.
Mais ce voyage au cœur du continent américain, ajoute-t-il, aura surtout un dénominateur commun propre à tous ses voyage, qui est celui d’ « accomplir sa mission de pasteur universel », mandat que lui a conféré le Christ et qui consiste à « affermir ses frères dans la foi ».
Comme il l’a par ailleurs rappelé, vendredi 16 mars, au cours d’un briefing pour les journalistes accrédités près le Saint-Siège, ce voyage intervient alors que depuis 2009, à tour de rôle, les pays d’Amérique latine célèbrent le bicentenaire de leur indépendance.
Il s’agit, sous tant d’aspects, d’une suite au travail pastoral déjà commencé par Jean Paul II, a-t-il souligné, puisque Benoît XVI se rendra dans beaucoup de lieux que son prédécesseur, malgré ses désirs, n’avait pu visiter.
La visite de Benoît XVI, était attendue dès le début de son pontificat et, selon le père Lombardi, compense en quelque sorte la déception des Mexicains qui n’ont pu bénéficier de sa présence lors de la rencontre mondiale des familles en 2009.
Revenant sur le programme de Benoît XVI au Mexique, il a précisé que celui-ci ne visiterait ni la capitale ni le sanctuaire de Guadalupe, que Jean Paul II avait visités, mais qu’il se rendrait à Leon, où il présidera un grand pèlerinage au sanctuaire du Christ Roi, sur le mont Cubilete, et à Guanajuato, située au centre exact du pays, où sa visite aura « une valeur symbolique très forte pour la population mexicaine entière », a-t-il ajouté.
Le P. Lombardi a rappelé que le pape ne se rendra pas à Mexico, parce qu’elle fut l’étape des précédents voyages de son bienheureux prédécesseur, et pour lui éviter, en raison de son âge avancé (85 ans dans un mois), d’aller à plsud e 2000 m d’altitude.
Sur place, les préparatifs à ce voyage vont bon train. A Cuba, 14 ans après la visite apostolique de Jean Paul II, la population attend beaucoup de la venue de Benoît XVI.
« Ici personne n’a oublié le voyage du Pape Wojtyla, a déclaré sur les ondes de Radio Vatican, le nonce apostolique à la Havane, Mgr Bruno Musaro, ni même le gouvernement qui, selon lui, avait apprécié les paroles de son slogan : « Que Cuba s’ouvre au monde et que le monde s’ouvre à Cuba».
Selon le représentant du Saint-Siège, ce vœu est le « désir secret » de toute la population qui souhaite « une réconciliation entre tous les Cubains ».
« Cuba a connu, ces dernières années, une ouverture surtout économique et cela a suscité et continue de susciter beaucoup d’espoir chez les Cubains qui souhaitent plus d’ouvertures encore et parvenir ainsi à un niveau de vie meilleur, un niveau de vie qui leur redonne confiance et les amène à s’engager et à travailler pour le bien commun de la société », a-t-il expliqué.
« Le Pape vient nous affermir dans la foi, il vient renforcer les valeurs chrétiennes », a souligné quant à lui l’archevêque de la Havane, le cardinal Jaime Ortega, à la veille de ce voyage dans l’ile.
Dans un vidéo message, diffusé mardi 13 mars par la télévision officielle « Cubavisio’n », l’archevêque s’est adressé aux Cubains avec passion, évoquant ses souvenirs de la visite à Cuba de Jean-Paul II en 1998, jusqu’à sa dernière rencontre avec Benoît XVI au Vatican, lors du Consistoire de février dernier, lorsque celui-ci, en le saluant avec beaucoup d’affection, lui a dit : « Nous nous reverrons à Cuba ».
Le Pape visitera l’île en « pèlerin de la charité » et dans la perspective « d’affermir dans leur foi des pays déjà christianisés mais qui ont besoin d’une nouvelle évangélisation » a-t-il ajouté. Une foi encore « un peu endormie » mais présente dans le cœur des personnes.
Vendredi, devant la presse internationale, dont une équipe de Zenit, le P. Lombardi a précisé que la délégation qui accompagnerait le Pape dans ce 23ème voyage apostolique hors d’Italie comprendra entre autres : le cardinal Marc Ouellet, président de la Commission pour l’Amérique latine ; le cardinal Robert Sarah, président du conseil pontifical « Cor Unum »; le cardinal cardinale Javier Lozano Barragan, président émérite du Conseil pontifical pour les opérateurs de santé, lui-même mexicain; le cardinal Antonio Canizares, préfet de la congrégation pour le culte divin; Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les Rapports avec les Etats.
Près de 250 évêques prendront part aux évènements prévus au cours de la visite , dont les présidents des conférences épiscopales du continent latino-américain, des représentants des Etats Unis et du Canada.