Le voyage du pape en Turquie sera surtout « oecuménique », car il se déroule à l’invitation du patriarche Bartholomaios Ier, à l’occasion de la fête de saint André, patron du patriarcat oecuménique de Constantinople, explique le P. Lombardi. Parmi les autres dimensions : la préoccupation pour la situation du Moyen-Orient, le dialogue interreligieux et l’encouragement à la petite communauté catholique.
Le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a présenté ce lundi matin, 17 novembre, le voyage apostolique du pape François en Turquie (28-30 novembre).
Il a situé ce voyage « dans la tradition des voyages des papes en Turquie et de leurs relations avec le patriarcat de Constantinople ». Le pape François sera en effet le quatrième pape à fouler le sol turc, après Benoît XVI (28 novembre -1er décembre 2006), saint Jean-Paul II (28-30 novembre 1979) et le bienheureux Paul VI (25-26 juillet 1967).
Cette visite de trois jours aura plusieurs axes, précisé le P. Lombardi : d’abord le pays hôte et sa situation au Moyen-Orient, au nord de la Syrie et de l’Irak, à l’ouest de l’Iran ; puis le dialogue interreligieux, dans un pays à majorité musulmane (98%). Il s’agira « d’encourager la petite communauté catholique ».
Mais la tonalité du voyage sera surtout oecuménique, car il se déroule à l’invitation du patriarche Bartholomaios Ier, avec lequel le pape entretient « un dialogue amical » fait de relations fréquentes. Il se sont entre autres rendus ensemble en Terre Sainte en mai dernier (24-26 mai) et ont vécu côte à côté la prière pour la paix du 8 juin dans les Jardins du Vatican.
Le pape quittera Rome le 28 novembre à 9h, pour arriver à Ankara aux environs de 13h, après un vol de trois heures durant lequel il déjeunera. Accueilli officiellement à l’aéroport, il visitera le Mausolée d’Atatürk, pour un « hommage simple » à cet homme d’État (1881-1938) considéré comme le père de la Turquie moderne.
Puis il se rendra au palais présidentiel – à 8 km de distance, a précisé le P. Lombardi – où aura lieu une cérémonie de bienvenue avec le président de la République Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre Ahmet Davutoglu et les autorités du pays. Le pape prononcera son premier discours, en italien.
A 16h, il rencontrera la présidence des affaires religieuses (Diyanet), qui est une autorité « d’État », conduite par M. Mehmet Görmez. Le pape prononcera un deuxième discours.
Le lendemain matin, 29 novembre, il rejoindra en avion l’aéroport international Atatürk d’Istanbul aux environs de 10h30. Il visitera le Musée de Sainte-Sophie – l’ancienne basilique de la Sainte-Sagesse, inaugurée par Justinien en 585 – et la Mosquée du sultan Ahmet connue sous le nom de Mosquée bleue. Il sera accueilli par le grand Mufti d’Istanbul Mustafa Cagrici.
A la nonciature apostolique, le pape rencontrera une cinquantaine de représentants des quatre rites catholiques principaux présents en Turquie – latin, arménien, syriaque, chaldéen – avec lesquels il vivra une célébration liturgique.
A 15h, est prévue une messe en la cathédrale du Saint-Esprit, en présence du patriarche Bartholomaios et d’autres représentants orthodoxes. Puis le pape participera à une brève prière oecuménique dans l’église patriarcale de Saint-Georges, à l’issue de laquelle il sera reçu en privé par le patriarche Bartholomaios Ier au palais patriarcal.
Dimanche 30 novembre, troisième jour du voyage, il célébrera la messe en privé à la délégation apostolique. Il recevra également le grand rabbin de Turquie Isak Haleva.
A 9h30, une Divine Liturgie aura lieu dans l’église patriarcale de Saint-Georges, pour la fête de saint André. Après la célébration à laquelle le pape assistera, il sortira vers 12h, accompagné par le patriarche Bartholomaios, et tous deux béniront la foule depuis le balcon. Puis le pape signera une déclaration oecuménique conjointe avec le patriarche comme l’avaient fait ses prédécesseurs, Benoît XVI et saint Jean-Paul II, dans une salle du patriarcat.
Le pape déjeunera avec le patriarche à 12h30 avant de rejoindre aux environs de 14h la résidence pontificale. Son dernier rendez-vous sera pour les jeunes élèves de l’oratoire salésien, vers 15h45. Son départ de la Turquie est prévu à 17h (16h à Rome), et l’atterrissage aux environs de 18h40 à Rome Ciampino.
Tout au long du voyage, le pape sera accompagné notamment par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État, par le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la congrégation pour les Églises orientales, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
Le P. Lombardi a expliqué qu’aucune rencontre avec des réfugiés irakiens ou syriens n’était spécifiquement prévue mais que lors du rendez-vous avec les jeunes de l’oratoire salésien, ou encore lors de la messe en la cathédrale, il se pourrait qu’il y ait aussi des représentants en ce sens.
Ce sera le sixième voyage international du pape François – hors Italie – après le Brésil (22-29 juillet 2013), la Terre Sainte (24-26 mai 2014), la Corée du Sud (13-14 août 2014), l’Albanie (21 septembre 2014) et le Parlement européen (25 novembre 2014).