Chine: libération d'un évêque "clandestin" du Jiangxi

Mais il ne peut pas exercer son ministère librement

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Les autorités chinoises de la province du Jiangxi (sud-est de la Chine) ont remis en liberté Mgr John Peng Weizhao, évêque « clandestin » de Yujiang, annonce « Eglises d’Asie« , l’agence des Missions étrangères de Paris,  ce 19 novembre 2014.

Mgr Peng paraît relativement libre de ses mouvements, mais il reste l’objet d’une étroite surveillance policière et il ne semble pas être en mesure d’exercer son ministère épiscopal.

La libération de l’évêque est intervenue le 14 novembre. Mgr Peng a dû accepter de ne pas quitter la province du Jiangxi au cours des trois prochains mois. Les autorités, qui le détenaient depuis six mois, le préfèrent aujourd’hui libre mais nient son autorité d’évêque de Yujiang.

Agé d’une quarantaine d’années, Mgr John Peng avait été nommé par le pape Benoît XVI administrateur apostolique de Yujiang, en 2012. Celui qui était alors l’évêque « clandestin » du diocèse, Mgr Thomas Zeng Jingmu, âgé de 92 ans, prenait sa retraite. Celui-ci refusait toute affiliation avec les structures « officielles » de l’Eglise en Chine: il avait passé vingt-trois ans en détention. 

C’est en avril 2014 que le P. John Peng a été nommé évêque de Yujiang: il a été arrêté, le 30 mai suivant. Les catholiques de Yujiang n’ont eux-mêmes eu connaissance de la nomination épiscopale de Mgr Peng qu’après son arrestation.

Au Jiangxi, les responsables des Affaires religieuses ont entrepris dès 1985 de regrouper les cinq diocèses que compte cette province en un seul et unique diocèse, celui de Nanchang. L’objectif est de faire coïncider les délimitations des circonscriptions ecclésiastiques avec celles des circonscriptions administratives.

Mgr John Li Suguang, l’actuel évêque « officiel » de Nanchang, capitale du Jiangxi, est reconnu par le Saint-Siège, mais il a accepté de prendre part à la messe d’ordination épiscopale du P. Qu Ailin le 25 avril 2012 à Changsha, dans le Hunan, messe dont le déroulement avait été marqué par la présence d’évêques illégitimes (reconnus par Rome). Au Jiangxi, qui compte 100 000 catholiques, ceux qui appartiennent aux communautés « clandestines » refusent l’autorité de Mgr Li.

Les raisons de l’arrestation de Mgr Peng, le 30 mai, semblent claires: « sanctionner » une ordination épiscopale menée sans leur consentement, et pressions pour que l’évêque accepte de rejoindre les structures « officielles ». Les raisons de sa libération le sont moins.

Si la décision de libérer Mgr Peng a été prise à Pékin, cependant,, au moment où les contacts entre Rome et Pékin progressent en vue d’une éventuelle normalisation de leurs relations, d’autres figures encore plus emblématiques restent à libérer : Mgr Ma Daquin, évêque « officiel » de Shanghai, en résidence surveillée depuis près de deux ans et demi ; Mgr Su Zhimin, évêque « clandestin » de Baoding (Hebei), dont on est sans nouvelles depuis son arrestation le 8 octobre 1997, il y a plus de dix-sept ans, rappelle la même source.

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ZENIT Staff

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