Chemin néocatéchuménal : évangéliser aussi "les non-chrétiens baptisés"

Le pape envoie en mission 220 familles

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Aujourd’hui, il fait évangéliser « les non-chrétiens qui n’ont jamais entendu parler de Jésus-Christ » mais aussi « les nombreux non-chrétiens qui ont oublié qui était Jésus-Christ : des non-chrétiens baptisés, à qui la sécularisation, la mondanité, ont fait oublier la foi », déclare le pape François en rencontrant des milliers de membres du Chemin néocatéchuménal, ce 6 mars 2015, en la salle Paul VI du Vatican.

Le pape a en effet envoyé 220 familles du mouvement, avec 600 enfants, en « mission ad gentes », « au nom du Christ, dans le monde entier ». Ces familles vivront en communautés de quatre ou cinq familles, avec un prêtre, pour évangéliser sur les cinq continents.

Il les a exhortées à « réveiller la foi » chez les baptisés éloignés de l’Église et à « donner les signes de la foi pour attirer les hommes à la beauté de l’Évangile ».

« C’est, avant même la parole, par votre témoignage de vie que vous manifestez le cœur de la révélation du Christ : que Dieu aime l’homme jusqu’à se livrer à la mort pour lui et qu’il a été ressuscité par le Père pour nous donner la grâce de donner notre vie aux autres », a souligné le pape.

Il s’agit essentiellement de rendre visible ce message : « Le Christ est ressuscité, le Christ est vivant parmi nous ! », dans un monde où « l’homme a besoin, sur toutes les latitudes, d’entendre que Dieu l’aime et que l’amour est possible ».

Le pape a exprimé à nouveau « la nécessité pour l’Église de passer d’une pastorale de simple conservation à une pastorale résolument missionnaire » : « Si souvent, dans l’Église, nous avons Jésus à l’intérieur et nous ne le laissons pas sortir… ».

Au terme de la rencontre, il a béni les crucifix des 31 prêtres – agenouillés devant lui – qui seront à la tête des missions. Quelque 1.100 familles du Chemin néocatéchuménal sont déjà en mission dans le monde.

Les nouvelles missions sont déployées en France, Serbie, Chine, Japon, Vietnam, Venezuela, Inde, Thaïlande, Cambodge, Moldavie, Roumanie, Ukraine, Estonie, Suède, Islande, Italie, Belgique, Autriche, Etats-unis, Jamaïque, Papouasie-Nouvelle Guinée et Australie.

A.K.

Discours du pape François

Chers frères et sœurs,

Bonjour à tous ! Et merci, merci beaucoup d’être venus à cette rencontre.

La tâche du pape, la tâche de Pierre, est de confirmer ses frères dans la foi. Ainsi, vous aussi, vous avez voulu, par ce geste, demander au Successeur de Pierre de confirmer votre appel, de soutenir votre mission, de bénir votre charisme. Et moi, aujourd’hui, je confirme votre appel, je soutiens votre mission et je bénis votre charisme. Je le fais, non pas parce qu’il [indiquant Kiko Argüello] m’a payé, non ! Je le fais parce que je veux le faire. Vous irez au nom du Christ dans le monde entier apporter son Évangile : que le Christ vous précède, que le Christ vous accompagne, que le Christ réalise ce salut dont vous êtes porteurs !

Je salue avec vous tous les cardinaux et les évêques qui vous accompagnent aujourd’hui et qui, dans leurs diocèses, soutiennent votre mission. Je salue en particulier les fondateurs du Chemin néocatéchuménal, Kiko Argüello et Carmen Hernández, ainsi que le père Mario Pezzi : à eux aussi j’exprime ma satisfaction et mes encouragements pour ce qu’ils font pour l’Église à travers le Chemin. Je dis toujours que le Chemin néocatéchuménal fait beaucoup de bien dans l’Église.

Comme l’a dit Kiko, notre rencontre de ce jour est un envoi en mission, dans l’obéissance à ce que le Christ nous a demandé et à ce que nous avons entendu dans l’Évangile. Et je suis particulièrement content que votre mission se déroule grâce à des familles chrétiennes qui, réunies en communautés, ont la mission de donner les signes de la foi pour attirer les hommes à la beauté de l’Évangile, selon les paroles du Christ : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples » (Jn 13,34), et « soyez un pour que le monde croie » (cf. Jn 17,21). Ces communautés, appelées par les évêques, sont formées d’un prêtre et de quatre ou cinq familles, avec des enfants parfois grands, et elles constituent une « mission ad gentes », avec un mandat pour évangéliser les non-chrétiens. Les non-chrétiens qui n’ont jamais entendu parler de Jésus-Christ et les nombreux non-chrétiens qui ont oublié qui était Jésus-Christ : des non-chrétiens baptisés, mais à qui la sécularisation, la mondanité et beaucoup d’autres choses ont fait oublier la foi. Réveillez cette foi !

C’est donc, avant même la parole, par votre témoignage de vie que vous manifestez le cœur de la révélation du Christ : que Dieu aime l’homme jusqu’à se livrer à la mort pour lui et qu’il a été ressuscité par le Père pour nous donner la grâce de donner notre vie aux autres. Le monde d’aujourd’hui a un immense besoin de ce grand message. Que de solitude, que de souffrance, que d’éloignement de Dieu dans toutes les périphéries d’Europe et d’Amérique et dans tant de villes d’Asie ! Combien l’homme d’aujourd’hui a besoin, sur toutes les latitudes, d’entendre que Dieu l’aime et que l’amour est possible ! Grâce à vous, familles missionnaires, ces communautés chrétiennes ont pour tâche essentielle de rendre visible ce message. Et quel est ce message ? « Le Christ est ressuscité, le Christ est vivant ! Le Christ est vivant parmi nous ! »

Vous avez reçu la force de tout quitter et de partir pour des terres lointaines grâce à un chemin d’initiation chrétienne, vécu en petites communautés, où vous avez redécouvert les immenses richesses de votre baptême. C’est cela, le Chemin néocatéchuménal, un véritable don de la Providence à l’Église de notre temps, comme l’ont déjà affirmé mes prédécesseurs, en particulier saint Jean-Paul II lorsqu’il vous a dit : « Je reconnais le Chemin néocatéchuménal comme un itinéraire de formation catholique, est valide pour la société et pour les temps actuels » (Epist. Ogniqualvolta, 30 août 1990 : AAS 82 [1990], 1515). Le Chemin repose sur les trois dimensions de l’Église que sont la Parole, la liturgie et la communauté. C’est pourquoi, l’écoute obéissante et constante de la Parole de Dieu, la célébration eucharistique en petites communautés après les premières vêpres du dimanche, la célébration des laudes en famille le jour du dimanche avec tous les enfants et le partage de sa foi avec les autres frères sont à l’origine des nombreux dons que le Seigneur vous a accordés, comme les nombreuses vocations au sacerdoce et à la vie consacrée. Voir tout cela est une consolation, parce que cela confirme que l’Esprit de Dieu est vivant et agissant dans son Église, aujourd’hui encore, et qu’il répond aux besoins de l’homme moderne. En maintes occasions, j’ai insisté sur la nécessité pour l’Église de passer d’une pastorale de simple conservation à une pastorale résolument missionnaire (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, 15). Si souvent, dans l’Église, nous avons Jésus à l’intérieur et nous ne le laissons pas sortir… Si souvent ! C’est ce qu’il y a de plus important à faire si nous ne voulons pas que les eaux stagnent dans l’Église. Depuis des années, le Chemin remplit cette mission ad gentes parmi les non-chrétiens, pour une implantation de l’Église (« implantatio Ecclesiae »), une nouvelle présence d’Église là où l’Église n’existe pas ou n’est plus en mesure de rejoindre les personnes. « Quelle joie vous nous donnez par votre présence et par votre activité ! », vous a dit le bienheureux pape Paul VI lors de sa première audience avec vous (8 mai 1974 : Enseignements de Paul VI, XII [1974], 407). Moi aussi, je fais mienne
s ces paroles et je vous encourage à aller de l’avant, en vous confiant à la Sainte Vierge Marie qui a inspiré le Chemin néocatéchuménal. Qu’elle intercède pour vous auprès de son divin Fils.

Chers amis, que le Seigneur vous accompagne. Allez, avec ma bénédiction !

Traduction de Zenit, Constance Roques

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Francis NULL

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