« Il est temps de donner de vraies réponses aux familles et aux jeunes », a déclaré le pape François. Il a demandé que « des politiques concrètes visant à relancer la natalité et la famille » soient « privilégiées, améliorées et mises en œuvre » « à tous les niveaux : institutionnel, médiatique, culturel, économique et social ».
C’est ce que le pape a écrit dans un message adressé aux participants aux États généraux de la natalité, un événement qui a eu lieu à Rome les 12 et 13 mai 2022. Ce message a été lu à l’ouverture des travaux.
Dans son texte, le pape souligne que « le thème de la natalité représente une véritable urgence sociale ». « Ce n’est pas immédiatement perceptible, comme d’autres problèmes qui occupent l’actualité, mais c’est très urgent, insiste-t-il : de moins en moins d’enfants naissent et cela signifie appauvrir l’avenir de chacun ; L’Italie, l’Europe et l’Occident sont en train d’appauvrir leur avenir. »
Le pape parle d’un phénomène d’une « périphérie existentielle en Occident ». Ce phénomène, « peu visible », « c’est celle des femmes et des hommes qui ont le désir d’un enfant, mais qui ne peuvent le réaliser ». « De nombreux jeunes ont du mal à réaliser leur rêve familial », explique le pape François. Alors ils « se contentent de substituts médiocres, comme les affaires, la voiture, les voyages, la garde jalouse du temps libre… La beauté d’une famille pleine d’enfants risque de devenir une utopie, un rêve difficile à réaliser. »
« C’est une nouvelle pauvreté qui me fait peur », avoue le pape et il ajoute que « c’est une pauvreté tragique » : « elle touche l’être humain dans sa plus grande richesse: mettre des vies au monde pour en prendre soin, transmettre avec amour l’existence qu’il a reçue à d’autres ».
Le pape met en garde ceux qui ne voient pas « le problème de la dénatalité » : il s’agit d’« une attitude myope; c’est renoncer à voir loin, à regarder devant soi », dit-il. « C’est se détourner en pensant que les problèmes sont toujours trop complexes et qu’on n’y peut rien. C’est, en un mot, l’abandon », constate-t-il.
C’est pourquoi il « aime bien » le titre de l’événement, organisé par la Fondation pour la natalité et promu par le Forum des Familles : Ça peut être fait. « C’est le titre de ceux qui n’abandonnent pas », note le pape. « C’est le titre de ceux qui espèrent contre toute espérance, face à des chiffres qui empirent inexorablement d’année en année. »
Le pape François invite à « ne pas accepter passivement que les choses ne peuvent pas changer ». Il invite à un travail « concret », car « les données, les prévisions, les chiffres sont désormais connus de tous : nous avons besoin de concret ». « Les choses peuvent changer si sans crainte, au-delà des intérêts partisans et des barrières idéologiques, nous nous engageons ensemble », déclare le pape.