Kazakhstan: "L´islam, ce n´est pas le terrorisme : nous souhaitons bienvenue au Pape"

Entretien avec M. Wungar Haj Omirbeg, porte-parole de la grande mosquée de Alma-Ata

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CITE DU VATICAN, Vendredi 21 septembre 2001 (ZENIT.orgFIDES) – « Nous comptons beaucoup sur cette visite, et nous pensons que nous en recevrons beaucoup de choses. Tous ceux qui travaillent pour la concorde et pour la paix dans le monde, sont les bienvenus », affirme, dans les colonnes de Fides, M. Wungar Haj Omirbeg, secrétaire du grand muphti de Alma-Ata pour les relations avec la presse.

La grande mosquée de Alma-Ata, ancienne capitale du Kazakhstan, est la première du pays, indique Fides. Par son importance et par sa beauté, elle est même la principale mosquée de toute l´Asie centrale. Chaque vendredi, elle accueille quelque cinq mille fidèles. C´est un édifice en marbre blanc. Sa coupole en forme d´oignon est de couleur bleu ciel. « Nous l´avons construite avec les contributions de la population. Mais nous avons été aidés également par les gouvernements de Malaisie et de Turquie », explique M. Wungar. Il a 59 ans, et il a travaillé pendant 35 ans comme journaliste au « Kazakhstan Jegemen » (« Le Kazakhstan Indépendant »). L´an dernier, il a accepté la charge de porte-parole du muphti. La mosquée, commencée il y a sept ans, est aussi un symbole de la liberté de religion conquise avec l´indépendance du pays en 1991. « Au temps de l´URSS, la conscience de Dieu était à zéro. Même les meilleurs, les savants, les professeurs d´académie, les sages, ne le connaissaient pas. Mais 70 ans après, le pays s´est ouvert à toutes les religions. Les gens avaient besoin du spirituel. Maintenant, c´est comme si une lumière s´était allumée dans une chambre obscure, et les gens, comme des papillons, se dirigent vers elle. Parfois, nous avons des difficultés avec les sectes, mais c´est compréhensible », explique-t-il à Fides.

F – La visite du pape sera-t-elle un obstacle ou une aide pour la rencontre entre les religions ?

WHO – Le pape de Rome a été invité par le président, et nous sommes un peuple accueillant. En tant que musulmans, nous comptons beaucoup sur cette visite, et nous pensons que nous en recevrons beaucoup de choses. Tous ceux qui travaillent pour la concorde et pour la paix dans le monde, sont les bienvenus. Toutes les religions ont une base commune : Dieu, la foi, la paix. Les attentats à New York et à Washington, il y a une semaine projettent une sombre lueur sur les rapports avec l´islam… C´est une question très difficile. Si un homme suit la religion, elle le porte au spirituel et à la paix. Mais on doit la suivre vraiment. Et les hommes sont différents, comme les cinq doigts de la main. Tous écoutent, puis chacun fait des choix différents. Ici, au Kazakhstan et à la mosquée, nous sommes très peinés par ce qui s´est passé aux Etats-Unis. Mon coeur est avec le peuple américain en cette peine. Mais il faut préciser aussi que si l´attentat a été fait par un musulman, cela ne veut pas dire que tout l´islam, en bloc, est coupable. Une mère, quand son enfant fait le mal, le corrige, le bat, et pourtant, elle lui a donné une éducation comme à ses autres enfants. C´est la même chose pour l´islam : il y a des enfants qui écoutent, mais qui ne suivent pas. Je connais très bien les extrémismes présents ici en Asie, le fondamentalisme, le terrorisme : mais l´Occident ne doit pas faire retomber la faute sur l´islam pour cela.

F – Qu´attendez-vous de la visite du pape ?

WHO – La visite du pape Jean Paul II est la première d´un chef du Vatican. Le pape est connu comme une personne bonne, gentille. Il est le Père de nombreuses personnes et de nombreux peuples. Au Kazakhstan, nous considérons que nous avons de la chance de le recevoir. Sa visite nous aidera à reconnaître que nous sommes tous enfants d´un Dieu unique. Au fond, le seul but de la vie est de servir Dieu et de construire la paix sur la terre. Nous sommes tous comme des petites graines dans une seule pomme.

F – Le grand muphti rencontrera-t-il le pape ?

WHO – Le grand muphti sera présent à la cérémonie de bienvenue, et adressera un discours au pape. Nous préparons aussi un cadeau pour le pape. Mais je ne puis vous dire ce que c´est : c´est un secret.

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ZENIT Staff

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