Arméniens : Continuer à « guérir les blessures de la séparation »

Visite du pape au patriarche Mesrob II

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ROME, Vendredi 1er décembre 2006 (ZENIT.org) – Se félicitant des relations fraternelles entre l’Eglise arménienne apostolique et l’Eglise catholique, le pape Benoît XVI a souhaité redoubler d’efforts pour « guérir les blessures de la séparation et hâter le travail de reconstruction de l’unité chrétienne », afin que « le monde croie ».

A sa sortie de la Mosquée Bleue d’Istanbul, jeudi soir, le pape Benoît XVI s’est rendu à la cathédrale arménienne apostolique, dédiée à la Mère de Dieu, où il a été accueilli par Sa Béatitude le patriarche Mesrob II Mutafian. Le patriarche a rendu la visite au pape en assistant à la messe en la cathédrale du Saint-Esprit ce matin.

A l’arrivée à la cathédrale, on a apporté au pape du pain, du sel, de l’eau de rose, et l’encensoir, en signe de bienvenue. Le patriarche a accueilli le pape et ils se sont rendus en procession dans la cathédrale qui peut contenir un millier de personnes.

Au cours de la célébration de la parole, et après le discours du patriarche, le pape s’est adressé à lui en anglais : « Cher frère dans le Christ », disait-il, en rappelant d’emblée la rencontre de ses prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II en cette même cathédrale avec le patriarche Kalustian.
« C’est avec une grande affection, ajoutait le pape, que je salue toute la communauté arménienne apostolique, que vous présidez en tant que berger et en tant que père. Ma salutation fraternelle s’adresse aussi à Sa sainteté Karékine II, catholicos de la sainte Etchmiadzine, ainsi que la hiérarchie de l’Eglise arménienne apostolique ».

« Je remercie Dieu, disait le pape, pour la foi et le témoignage chrétiens du peuple arménien, transmis de génération en génération, souvent dans des circonstances très tragiques comme celle dont il a fait l’expérience au siècle dernier ».

« Notre rencontre est plus qu’un simple geste de courtoisie et d’amitié oecuméniques, soulignait Benoît XVI. C’est le signe de notre commune espérance dans les promesses de Dieu et de notre désir de voir s’accomplir la prière que Jésus a offerte pour ses disciples la veille de sa passion et de sa mort : ‘Qu’ils soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’ils soient un pour que le monde croie que tu m’as envoyé’ (Jn 17, 21). »

« Jésus, continuait le pape, a donné sa vie sur la croix pour rassembler les enfants de Dieu dispersés, pour abattre les murs de la division. Par le sacrement du Baptême, nous avons été intégrés dans le Corps du Christ, qui est l’Eglise. Les tragiques divisions qui, au cours des temps, ont surgi entre les disciples du Christ, contredisent ouvertement la volonté du Seigneur, sont source de scandale pour le monde et nuisent à une cause très sainte, la prédication de l’Evangile à toute créature (cf. Vatican II, Unitatis Redintegratio, 1) ».

« C’est justement par leur témoignage de foi et d’amour, expliquait le pape, que les chrétiens sont appelés à offrir à ce monde tellement marqué par les conflits et les tensions, un signe rayonnant d’espérance et de consolation. C’est pourquoi nous devons continuer à faire tout notre possible pour guérir les blessures de la séparation et hâter le travail de reconstruction de l’unité chrétienne. Puissions-nous être guidés par la lumière et la force de l’Esprit Saint ».

C’est dans ce contexte que le pape disait remercier Dieu pour « l’approfondissement des relations fraternelles » entre l’Eglise arménienne apostolique et l’Eglise catholique.

Il mentionnait Nersès de Lambron, « l’un des grands docteurs de l’Eglise arménienne », qui a écrit, au XIIIe s. : « Maintenant, puisque nous avons tous besoin de paix avec Dieu, que son fondement soit l’harmonie entre frères. Nous avons prié Dieu pour la paix et nous continuons à le faire. Regarde, il est en train de nous en faire le don : accueillons-le ! Nous avons demandé au Seigneur de rendre solide son Eglise, et il a bien voulu entendre notre supplication. Montons donc à la montagne de la foi de l’Evangile (Le Primat de la Charité, Ed. Qiqajon, p. 81). »

« Ces mots de Nersès, concluait le pape, n’ont rien perdu de leur force. Continuons à prier ensemble pour l’unité de tous les chrétiens, de sorte qu’en recevant ce don d’en haut avec des cœurs ouverts, nous soyons des témoins encore plus convaincants de la vérité de l’Evangile et de meilleurs serviteurs de la mission de l’Eglise ».

A sa sortie de la cathédrale, le pape a béni une pierre en forme de croix arménienne (la Khamtchak), avec une inscription en arménien et en latin, rappelant les visites des trois pontifes romains, Paul VI, Jean-Paul II, et Benoît XVI.

Le patriarche a ensuite accompagné le pape dans le salon des audiences pour la rencontre officielle et la présentation mutuelle des délégations.

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ZENIT Staff

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