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Intervention du Cardinal Ricard, président de la Conférence des évêques de France

J’arrive d’un voyage de dix jours au Vietnam et je suis un peu étonné de la polémique qui s’est développée en France autour du Téléthon.

Je tiens tout d’abord à dire que l’Église catholique n’appelle pas au boycott du Téléthon. Il faut reconnaître à cette initiative et à l’association qui la porte le mérite d’avoir fait connaître à l’opinion publique le drame de la myopathie et d’avoir mobilisé la solidarité de tous.

Dans la lutte contre cette maladie, je pense d’abord aux malades, à leurs familles, aux médecins et aux chercheurs.

Plusieurs évêques ont attiré l’attention, à juste titre, sur un point qui nous fait problème : l’utilisation de cellules embryonnaires pour la recherche. C’est une question grave sur laquelle je me suis déjà plusieurs fois prononcé, en particulier au moment du vote des lois sur la bioéthique en 2004, et encore récemment en juin dernier.

Je suis inquiet de voir que tous les garde- fous que l’on met dans ce domaine pour encadrer la recherche sont sujets à remise en question les uns après les autres. La question est redoutable : où allons- nous ? C’est l’avenir de l’homme qui est en jeu.

Mais je crois que ce serait un mauvais procès de faire porter tout le poids de cette interrogation au Téléthon qui ne consacre, malgré tout, que moins de 2 % des dons reçus à cette recherche. Il serait bon que le débat sur ces questions soit repris plus largement, au moment de la révision des lois sur la bioéthique. Ceci dit, il est légitime qu’à l’occasion du Téléthon, beaucoup de catholiques s’interrogent sur l’affectation de leurs dons. Je suis moi- même prêt à rencontrer les responsables de l’Association du Téléthon dans les semaines qui viennent, s’ils le désirent. »