Le pape François a invoqué la « consolation de l’Esprit Saint » sur le monde dans un message vidéo en espagnol, diffusé lors de la veillée de prière de Pentecôte, ce samedi 30 mai 2020: une veillée mondiale dans l’unité des chrétiens promue par « Charis » depuis et dans les 5 continents grâce à Zoom et à YouTube.
Il a invité les membres du Renouveau charismatique à travailler à un monde meilleur de l’après-pandémie, notamment en travaillant à éradiquer la pauvreté: » Si nous ne travaillons pas pour en finir avec la pandémie de la pauvreté dans le monde, avec la pandémie de la pauvreté dans le pays de chacun de nous, dans la ville où chacun de nous habite, ce temps aura été en vain. »
Après l’allocution du pape François, traduit en direct en différentes langues, les participants du monde entier ont invoqué dans leurs langues la venue de l’Esprit Saint, conscients de vivre un « moment historique » alors que la pandémie continue de répandre le deuil et la souffrance.
« L’Esprit promis par Jésus vient renouveler, convertir, guérir chacun de nous », a dit le pape.
Il a exprimé son voeu de Pentecôte: « Je vous souhaite à tous dans cette veillée la consolation de l’Esprit Saint. Et la force de l’Esprit Saint pour sortir de ce moment de douleur, de tristesse et d’épreuve qu’est la pandémie; pour en sortir meilleurs. »
Il a évoqué la « leçon apprise » de la pandémie: « Nous sommes une seule humanité ». Et il a invité « à construire une nouvelle réalité », avant d’ajouter: « Le Seigneur le fera; nous, nous pouvons y collaborer ».
Le pape a averti du changement imposé par l’expérience de la pandémie, qui consiste à supprimer aussi « la pandémie de la pauvreté »: « Lorsque nous sortirons de cette pandémie, nous ne pourrons plus continuer à faire ce que nous faisions et de la façon dont nous le faisions. Non, tout sera différent. Toute la souffrance aura été inutile si nous ne construisons pas ensemble une société plus juste, plus équitable, plus chrétienne, pas de nom,
mais en réalité, une réalité qui nous conduit à une conduite chrétienne. Si nous ne travaillons pas pour en finir avec la pandémie de la pauvreté dans le monde, avec la pandémie de la pauvreté dans le pays de chacun de nous, dans la ville où chacun de nous habite, ce temps aura été en vain. »
Le pape a rappelé la jauge du jugement dernier en Matthieu 25: donner à manger à l’affamé, visiter le prisonnier, accueillir l’étranger.
Il a souligné la responsabilité des membres du Renouveau charismatique en citant le troisième document de Malines qui va dans cette direction: « Soyez fidèles à cet appel de l’Esprit Saint! »
Charis donne rendez-vous lundi soir, à 20h30, heure française, sur son canal YouTube pour une dernière veillée avec Mgr David Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France en Martinique (Caraïbes Françaises). La Pentecôte avait été préparée auparavant par une veillée sur 5 lundis.
Voici notre traduction, rapide, de travail, depuis l’espagnol.
AB
Message du pape François
Lorsque la fête de la Pentecôte fut arrivée, tous les croyants étaient réunis en un seul lieu. C’est ainsi que commence le deuxième chapitre du livre des Actes des Apôtres que nous venons d’entendre. Aujourd’hui encore, grâce aux progrès techniques, nous sommes réunis, des croyants de différentes parties du monde, à la veille de la Pentecôte.
Le récit continue: « Soudain, un grand bruit qui venait du ciel, comme un vent fort, résonna dans toute la maison où ils étaient. Et ils leur apparurent comme des langues de feu, réparties sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis de l’Esprit Saint » (vv. 2-4).
L’Esprit se pose sur chacun des disciples, sur chacun de nous. L’Esprit
promis par Jésus vient renouveler, convertir, guérir chacun de nous. Il vient pour guérir les peurs – combien de peurs nous avons! -, les insécurités; il vient guérir nos blessures, les blessures que nous nous faisons aussi les uns aux autres; et il vient pour faire de nous des disciples, des disciples missionnaires, témoins pleins du courage, de l’audace apostolique, nécessaires à la prédication de l’Évangile de Jésus, comme nous lisons qu’il est arrivé aux disciples dans les versets suivants.
Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin que le Père nous envoie le l’Esprit Saint. Dans le premier chapitre des Actes des Apôtres, Jésus dit à ses disciples: « Attendez l’accomplissement de la promesse que mon Père vous a faites et dont je vous ai parlé. Il est vrai que Jean a baptisé avec l’eau, mais
dans quelques jours, vous serez baptisé dans l’Esprit Saint » (v. 4). Et, au verset 8, il leur dit: « Quand l’Esprit viendra sur vous, vous recevrez de la puissance et vous sortirez pour rendre témoignage de moi en Jérusalem, dans toute la région de Judée et en Samarie et même dans les parties les plus éloignées de la Terre ».
Nous avons besoin de l’Esprit pour nous donner des yeux nouveaux, ouvrir notre esprit et notre cœur pour affronter ce moment et l’avenir avec la leçon apprise: nous sommes une seule humanité. Ne nous nous sauvons pas seuls. Personne ne se sauve tout seul. Personne. Saint Paul dit dans l’épître aux Galates: « Peu importe d’être juif ou grec, esclave ou libre, homme ou femme, car tous unis au Christ, nous sommes un, un seul corps » (cf. 3, 28), rassemblés par la force de l’Esprit Saint. Par ce baptême dans l’Esprit Saint que Jésus annonce. Nous le savons, nous le savions, mais cette pandémie que nous vivons nous en a fait faire l’expérience d’une manière beaucoup plus dramatique.
Nous avons devant nous le devoir de construire une nouvelle réalité. Le Seigneur le fera; nous, nous pouvons y collaborer: « Je fais toutes choses nouvelles », dit-il (Ap 21,5).
Lorsque nous sortirons de cette pandémie, nous ne pourrons plus continuer à faire ce que nous faisions ni de la façon dont nous le faisions. Non, tout sera différent. Toute la souffrance aura été inutile si nous ne construisons pas ensemble une société plus juste, plus équitable, plus chrétienne, pas de nom,
mais en réalité, une réalité qui nous conduise à une conduite chrétienne. Si nous ne travaillons pas pour en finir avec la pandémie de la pauvreté dans le monde, avec la pandémie de la pauvreté dans le pays de chacun de nous, dans la ville où chacun de nous habite, ce temps aura été en vain.
On sort des grandes épreuves de l’humanité, dont la pandémie, meilleur ou pire. On n’en sort pas pareil.
Je vous le demande: « Comment voulez-vous en sortir? Meilleurs ou pires? Et c’est pourquoi aujourd’hui nous nous ouvrons à l’Esprit Saint pour que ce soit Lui qui change nos cœurs et nous aide à en sortir meilleurs.
Si nous ne vivons pas pour être jugés selon ce que Jésus nous dit – « Parce que j’avais faim et ils m’ont donné à manger, j’ai été prisonnier et ils m’ont rendu visite, étranger et ils m’ont accueilli » (cf. Mt 25, 35-36) -, nous n’en sortirons pas meilleurs.
Et c’est la tâche de tous, de nous tous. Et aussi de vous, de CHARIS, qui êtes les charismatiques unis.
Le troisième document de Malines, écrit dans les années 1970 par le cardinal Suenens et Dom Helder Camara, qui s’appelle: « Renouveau charismatique et service de l’homme », indique ce chemin à ce courant de grâce. Soyez fidèles à cet appel de l’Esprit Saint!