Lavement des pieds de 12 jeunes détenus © Vatican Media

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Messe de la Cène : « La « dignité » d’être pécheurs »

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Homélie du pape François à la prison pour mineurs

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Jeudi Saint, 6 avril 2023

« Casal del Marmo », prison pour mineurs, Rome

Il est surprenant que Jésus, la veille même de sa crucifixion, accomplisse ce geste. Le lavement des pieds était une pratique courante à l’époque car les rues étaient poussiéreuses. Les gens arrivaient de l’extérieur et, en entrant dans une maison, avant de prendre un repas ou de se réunir, se lavaient les pieds. Mais qui lavait les pieds ? Les esclaves, car c’était un travail réservé aux esclaves.

Imaginez l’étonnement des disciples lorsqu’ils voient Jésus accomplir cette tâche d’esclave… Il le fait pour leur faire comprendre le message du lendemain : il mourra comme un esclave pour payer la dette de chacun d’entre nous.

Si nous écoutions ces paroles de Jésus, la vie serait si belle, nous serions prompts à nous aider les uns les autres au lieu de tirer le meilleur des autres, de profiter les uns des autres, comme les méchants nous y incitent. C’est si beau de s’entraider, de donner un coup de main, ce sont des gestes humains universels qui naissent d’un cœur noble. Et avec cette célébration d’aujourd’hui, Jésus veut nous enseigner cela : la noblesse du cœur. Chacun d’entre nous pourrait dire : « Mais si le pape connaissait la noblesse du cœur ! « Mais si le pape savait les choses que j’ai en moi… » Mais Jésus le sait, et il nous aime tels que nous sommes ! Et il lave les pieds de chacun d’entre nous. Jésus n’est jamais choqué par nos faiblesses. Il n’est jamais étonné, parce qu’il a déjà payé. Il veut simplement nous accompagner, il veut nous prendre par la main pour que la vie soit moins dure pour nous.

Je vais accomplir le même geste du lavement des pieds, mais ce n’est pas quelque chose de folklorique, non. Nous pouvons tous le considérer comme un geste qui nous dit comment nous devons nous comporter les uns envers les autres. Dans la société, nous voyons combien de personnes profitent des autres, combien de personnes sont acculées et ne peuvent pas s’en sortir…. Combien d’injustices, combien de personnes sans emploi, combien de personnes travaillent et sont payées à mi-salaire, combien de personnes n’ont pas d’argent pour acheter des médicaments, combien de familles brisées, tant de situations difficiles…

Et aucun d’entre nous ne peut dire : « Grâce à Dieu, je ne suis pas comme cela ! » « Si je ne suis pas comme cela, c’est grâce à Dieu ! » Chacun de nous peut tomber, chacun de nous. Et cette conscience, cette certitude que chacun de nous peut tomber, c’est ce qui nous donne la dignité – écoutez le mot – la  « dignité » d’être pécheurs. C’est ainsi que Jésus nous veut et c’est pour cela qu’il a voulu nous laver les pieds et nous dire : « Je suis venu pour vous sauver, pour vous servir. »

Maintenant, je vais faire de même en souvenir de ce que Jésus nous a enseigné : nous aider les uns les autres. De cette façon, la vie sera plus belle et nous pourrons continuer ainsi. Pendant le lavement des pieds – j’espère que j’y arriverai parce que je ne marche pas très bien – pensez à ceci : « Jésus m’a lavé les pieds. Jésus m’a sauvé, et j’ai cette difficulté maintenant. » Mais cela ne durera, le Seigneur est toujours à côté de vous, il ne vous abandonnera jamais, jamais. Pensez-y !

Ensuite, comme de coutume, le pape François a répété le geste de Jésus lors de la dernière Cène, lorsque le Seigneur a lavé les pieds de ses disciples en signe d’amour porté jusqu’au service et à l’humiliation, envers 12 prisonniers, garçons et filles de différentes nationalités.

À la fin de la messe, la directrice du centre pénitentiaire, le docteur Maria Teresa Iuliani, a adressé un mot de remerciement au Saint-Père.

Avant de quitter l’Institut, le Pape a béni la plaque inaugurale de la Chapelle, dédiée au Bienheureux Pino Puglisi. Ensuite, en saluant quelques détenus, le pape François a reçu en cadeau une croix réalisée par les jeunes qui participent au cours de menuiserie, des biscuits et un paquet de pâtes, tous deux fabriqués dans la fabrique de pâtes récemment installée à l’intérieur de la prison. Aux jeunes détenus, au directeur et au personnel, le pape a offert des chapelets et des œufs en chocolat.

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Pape Francois

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