Nelson Castro © Vatican Media

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« La santé des papes », le livre qui plaît au pape François

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Il a été interviewé par Nelson Castro

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« La santé des papes : médecine, complots et foi. De Léon XIII à François » (« La salute dei Papi », chez Piemme): c’est le livre que le médecin et journaliste argentin, Nelson Castro, a présenté au pape François et à la presse, à Rome, ce jeudi 28 octobre. En 2019, il a interviewé le pape, qui lui a aussi parlé de la souffrance psychique.

« Je vous rappelle que vous devez écrire un livre sur la santé des papes dans lequel je vais vous parler de mes névroses », avait déclaré le pape au journaliste lors d’une rencontre à Rome en octobre 2017.

Nelson Castro raconte cette rencontre au Vatican à la radio catholique espagnole Cope (‘Aleluya‘): « Je l’ai vu comme il y a deux ans et demi, lorsque je l’ai interviewé pour le livre. Mais non seulement je l’ai vu très bien, mais ce qui m’a le plus frappé, c’est son attitude car il parlait de sa santé en toute clarté. Comme nous le disons dans le livre, l’entretien a duré près d’une heure et quart et il s’est ouvert pour raconter, non seulement ses maux physiques, mais, ce qui est extraordinaire pour moi, pour parler de ses maux mentaux. C’est un événement historique qui ne s’était jamais produit dans toute l’histoire de la papauté. »

Nelson Castro avoue que le pape le lui avait promis: « J’avoue que je pensais que ce serait une très brève mention, mais il m’en a parlé en détail. Et pour moi, c’est quelque chose d’extraordinaire qu’un prêtre reconnaisse qu’il a dû demander l’aide d’un psychiatre pour traiter (…) un problème de sa vie quotidienne à un moment très difficile de sa vie. Cela me paraissait vraiment extraordinaire et je pense que cela a une valeur pour l’avenir des prêtres, des évêques, des cardinaux et des futurs papes. Avouer que lorsque la santé nécessite une assistance professionnelle, il faut la chercher car la solution n’est nulle part ailleurs. »

Lors de sa rencontre au Vatican, le journaliste avoue que le pape a aimé son livre: « Aujourd’hui, quand nous avons parlé, il m’a non seulement montré qu’il l’avait lu mais qu’il l’aimait. Il m’a dit que l’histoire de Pie XI l’avait impressionné, il était vraiment heureux. Je savais qu’il l’avait lu et aujourd’hui j’en ai eu la preuve. »

Le pape François, qui aura 85 ans le 17 décembre, vient d’annoncer qu’il se rendrait au Canada l’an prochain. Le journaliste-médecin témoigne qu’il a trouvé le pape en forme: « Je l’ai vu il y a deux ans et j’étais curieux de voir la personne que j’allais rencontrer. J’ai rencontré un homme sur qui le temps n’avait pas passé : regard vif, voix ferme, je l’ai trouvé à l’écoute, il alimentait constamment la conversation. J’ai retrouvé une personne en parfaite santé. »
« Il faut penser qu’évidemment le Pape est un homme de pouvoir. En plus d’être un chef spirituel, il est un homme de pouvoir, un chef d’État et, outre le pouvoir spirituel, l’Église a un pouvoir politique énorme. Comme tous les hommes de pouvoir, la question de la santé on essaie de la cacher lorsque cette santé est affaiblie, car elle les fragilise. Comme avec les chefs d’État de tous les pays, l’attitude vis-à-vis de la santé du Pape était celle d’un secret absolu qui, je crois, a fini par céder avec cette décision que le Pape François a prise de parler clairement de sa santé pour notre livre. »

Pour Nelson Castro, la question de la santé des papes a engendré « des situations très compliquées », par exemple lors de l’opération de la prostate de Paul VI dans les années 1970: « A cette époque, l’opération se déroulait à ciel ouvert et pour une personne ayant de nombreuses années, c’était une opération risquée. Puis une salle d’opération avec thérapie intensive a été mise en place à l’intérieur du Vatican. »

Pour le médecin et journaliste argentin, tout a basculé lorsque Jean-Paul II a subi l’attentat de la Place Saint-Pierre et qu’une erreur a failli lui coûter la vie: « Au lieu de l’emmener à la polyclinique Gemelli, ils l’ont emmené au Palais apostolique parce qu’ils croyaient qu’avec des soins simples, ils pouvaient le sauver. A partir de ce moment-là, tout a changé pour la santé des papes. La complexité médicale d’un endroit comme l’hôpital Gemelli n’est pas facile à reproduire, encore moins au sein du Vatican. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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