Tribunal du Vatican © Vatican Media

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Justice: un vol de vêtements, dû au stress?

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Une situation financière aisée qui ne justifie pas le vol

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Un vol de vêtements fait l’objet d’un procès au Vatican, et une audience a eu lieu ce jeudi matin, 15 avril 2021, à 9h30. Le responsable présumé, Leonardo D. L. aurait agit non pas du fait de difficultés financières mais dans une situation de stress intense. La défense a demandé une nouvelle expertise psychologique.

L’audience a commencé à 10 h 43. Étaient présents le président de la Cour, Giuseppe Pignatone, les promoteurs de justice, Gianluca Perone, et Alessandro Diddi. L’avocat de la défense Angelo Coccia.

L’accusé aurait volé des vêtements dans les entrepôts du gouvernorat de la Cité du Vatican, en « les cachant sur lui-même », avec la circonstance aggravante que ces vêtements étaient destinés à être exposés ou vendus.

Le fait s’est produit deux fois, en octobre et novembre 2020, in délit qui relève de l’article 402-403 alinéa 1 article huit du code de procédure pénale du Vatican. Lors du premier vol, un vêtement a été volé. Dans le deuxième vol, deux ont été volés. Les vols ont été avoués par l’accusé le 12 novembre.

L’avocat de la défense a demandé un rapport psychiatrique basé sur un rapport d’expertise déjà réalisé par le professeur Barbieri.

L’avocat a fait valoir que rien ne pouvait logiquement expliquer le vol. L’avocat a expliqué que l’accusé est directeur médical à l’hôpital de San Camillo, a un revenu d’environ 100 000 euros annuels, tandis que sa femme est directrice médicale de l’hôpital pédiatrique Bambino Gesù.

Cette situation familiale « soulève des doutes sur la situation » dans laquelle les vols ont eu lieu parce qu ‘«il n’y a pas de logique, à moins que des conditions dues au stress aient diminué la capacité de l’accusé de comprendre et de vouloir».

En particulier, l’avocat a expliqué que lorsque l’un des vols s’est produit, le Dr D. L. était de garde à l’unité de soins intensifs de San Camillo.

Le rapport du prof. Barbieri, assisté du Dr Aiello, aurait confirmé que « l’activité a été menée sans intentionnalité ni compréhension ».

Pour cette raison, l’avocat a demandé « la non-imputabilité » de D. L., et a demandé la nomination de deux experts.

Le promoteur de justice Perone s’est opposé à cette demande à la fois parce qu ‘ »il n’y a pas de situation de difficultés » et parce qu’il y a le rapport.

Le promoteur Diddi a en outre expliqué que selon le code (article 46-47) la maladie mentale concerne un état stable, et non une maladie due au stress, et qu’on ne peut pas définir avec certitude le niveau de stress auquel D. L. a été soumis lors le vol et à quel point ce stress aurait affecté sa capacité à comprendre et à vouloir.

L’avocat Coccia a répondu que l’article 46 parle de maladie de l’esprit et non de maladie mentale, et il a réitéré sa demande de l’avis d’un expert.

Le président du tribunal de Pignatone a conclu que le tribunal se réserve le droit de se prononcer à la fois sur l’expertise éventuelle et sur l’admission de tout témoin lors de la prochaine audience, prévue le 23 juin 2021, 9h30.

L’audience s’est terminée à 10 h 55.

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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