Aldo Moro @ DP

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Causes des saints: pas de requête financière pour la cause d’Aldo Moro

Une cause… « diocésaine »

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La Congrégation pour les causes des saints  nie avoir demandé de l’argent pour faciliter la cause de béatification de l’homme politique italien Aldo Moro (1916-1978).

Des accusations lancées dans une émission de la télévision italienne (RAI 3) du 12 avril 2021: M. Nicola Giampaolo a notamment prétendu avoir reçu, en tant que postulateur de la cause de béatification, une demande de contribution financière pour faire avancer la cause, en juin 2018.

Rappelons qu’Aldo Moro est un homme politique italien, catholique, enlevé puis assassiné le 9 mai 1978 par les Brigades rouges, une organisation terroriste italienne d’extrême-gauche.

Le pape Paul VI est intervenu publiquement pour demander sa libération et il a ensuite célébré ses funérailles.

Le dicastère affirme qu’« il n’y a aucune cause de béatification concernant M. Aldo Moro à la Congrégation pour les causes des saints ».

Toute cause doit d’abord être promue au niveau diocésain, et si la phase diocésaine peut se conclure, le dossier peut être adressé à Rome.

Le dicastère explique aussi que cette personne  « n’a jamais été accréditée par ce dicastère comme postulateur de la cause en question » et effectivement il n’y a pas de système d’accréditation: « il n’existe aucune forme d’accréditation des postulateurs à la Congrégation pour les Causes des Saints, comme l’écrit Giampaolo dans son curriculum vitae ».

Par contre, en avril 2018, la Congrégation « a été informée que les promoteurs de la cause de M. Moro avaient, de manière autonome, révoqué le mandat de postulateur de M. Nicola Giampaolo pour la phase diocésaine et qu’ils avaient pourvu à la nomination d’un nouveau postulateur ».

Par conséquent, la prétendue demande financière « n’a pas pu être faite à M. Giampaolo au mois de juin 2018, comme il le prétend, puisqu’il n’était plus postulateur ».

Aldo Moro : note biographique

Membre du parti italien de la Démocratie chrétienne et partisan du « compromis historique » entre les chrétiens-démocrates et les communistes, Aldo Moro a été enlevé par les Brigades rouges en mars 1978. Séquestré pendant 55 jours, Moro a été finalement assassiné par ses ravisseurs.

Plusieurs fois ministres (notamment aux Affaires étrangères), il a dirigé cinq gouvernements italiens, du décembre 1963 au juin 1968 et du novembre 1974 au juillet 1976.
Aldo Moro entretenait l’amitié avec le pape Paul VI depuis qu’ils s’étaient côtoyés au sein de la Fédération universitaire catholique italienne de 1934 à 1939.

Selon le témoignage de Mgr Ettore Malnati, vicaire pour le laïcat et la culture du diocèse de Trieste, alors proche collaborateur du secrétaire de Paul VI, Mgr Macchi, le pape Paul VI s’est offert en rançon pour permettre la libération d’Aldo Moro, mettant donc sa personne en gage.

De plus, le 21 avril 1978, le pape a écrit une lettre aux terroristes des Brigades rouges dans laquelle il les suppliait de libérer l’homme d’État « simplement et sans condition ».

« Que nos cœurs sachent pardonner l’outrage injuste et mortel infligé à cet homme très cher et à ceux qui ont subi le même sort cruel », a prié le pape Paul VI lors des funérailles d’Aldo Moro, le 13 mai 1978.

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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