Journée mondiale 2021 des légumineuses, capture @ canal YouTube de la FAO

Journée mondiale 2021 des légumineuses, capture @ canal YouTube de la FAO

Journée mondiale des… légumineuses: « Manger sainement devrait être un droit universel » (traduction complète)

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Message du pape François pour lutter contre la faim et la malnutrition

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« Manger sainement devrait être un droit universel »: le pape François exprime sa préoccupation pour les fléaux de la faim et de la malnutrition dans le monde à l’occasion de la Journée mondiale des légumineuses (#aimerleslegumineuses), promue chaque année, le 10 février, par l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui a son siège à Rome: « La faim continue de sévir avec son fléau mortel dans de nombreuses régions du monde, situation qui a été exacerbée par la crise sanitaire que nous subissons. »

Le message envoyé par le pape François est signé par Mgr Paul Richard Gallagher, Secrétaire aux relations avec les États. Il s’adresse aux participants à l’événement en ligne promu par la FAO qui a lieu lieu ce vendredi 12 février 2021, pour marquer la Journée mondiale des légumineuses.

Le pape rend un hommage appuyé au travail des cultivateurs et surtout aux femmes qui cultivent et accommodent ces légumineuses: « Imitons les belles et bonnes actions de ces femmes rurales qui ne renoncent pas à leur mission de nourrir leurs enfants et les enfants des autres familles. »

« Nourrissons tout le monde et de manière saine, pour que tout le monde ait les mêmes opportunités et que nous puissions construire un monde inclusif et juste », encourage le pape.

On pourrait être surpris que le pape fasse l’éloge des lentilles, des haricots, des petits pois et des pois chiches, mais c’est qu’ils constituent des éléments importants et « humbles » d’un régime alimentaire sain, capable de combattre la faim et la malnutrition.

La FAO mentionne aussi le tarwi en Amérique du Sud, la  fève au Proche-Orient, le haricot mung en Asie du Sud, les haricots noirs en Amérique latine et en Amérique du Nord.

A cette occasion la FAO publie une vidéo illustrant les enjeux pour la sécurité alimentaire mondiale, et ces « amis de l’environnement » qui sont aussi « bons pour le climat » et pour le … coeur!

Voici notre traduction, rapide, de travail, du texte original en espagnol.

AB

Message du pape François

Monsieur le Directeur général de la FAO,

Distinguées autorités et représentants diplomatiques,

Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux de pouvoir participer à cet événement qui commémore le nouvel anniversaire de la Journée internationale des légumineuses. Cette initiative veut également mettre en évidence le rôle transcendantal des femmes rurales dans la production et la distribution de la nourriture grâce à des mécanismes de coopération qui, au fond, trouvent leur raison et leur force dans l’amour du prochain et du travail en commun.

Les légumineuses sont un aliment noble avec un énorme potentiel pour renforcer la sécurité alimentaire dans le monde. Ils n’ont pas d’orgueil et ne reflètent pas le luxe, alors qu’ils sont un élément essentiel des régimes alimentaires sains. Il s’agit d’aliments simples et nutritifs qui surmontent les barrières géographiques, les appartenances sociales et les cultures. Les lentilles, les haricots, les petits pois ou les pois chiches se retrouvent sur les tables de nombreuses familles, car ils parviennent à satisfaire des besoins protéiques variés de notre alimentation quotidienne.

Je voudrais rappeler que le mot légumineuses vient du mot latin « legumen » et se réfère aux fruits ou aux gousses, qui sont récoltés non pas en moissonnant mais en cueillant les plantes à la main. Cela évoque naturellement ces mains calleuses du fait de leur contact avec la terre et avec les climats difficiles, aux horaires inconfortables, que les travailleurs ruraux, en particulier les femmes, ont promu et continuent de le faire.

Malheureusement, et les statistiques le montrent, il y a encore de nombreuses personnes, parmi lesquelles nous ne pouvons oublier les enfants, qui n’ont pas accès aux ressources les plus élémentaires et manquent d’une alimentation saine et suffisante. La faim continue de sévir avec son fléau mortel dans de nombreuses régions du monde, situation qui a été exacerbée par la crise sanitaire que nous subissons. En ce moment, la tâche de cultiver la terre sans l’endommager est considérée comme urgente, afin que nous puissions partager ses fruits, en pensant non seulement à nous-mêmes, mais aussi aux générations qui nous succéderont.

Concrètement, les femmes rurales et les femmes autochtones ont beaucoup à nous apprendre sur la façon dont l’effort et le sacrifice nous permettent de construire, avec l’autre et non pas en utilisant l’autre, des réseaux qui garantissent l’accès à la nourriture, à la distribution équitable des biens et à la possibilité pour tous être humain de réaliser ses aspirations.

Manger sainement devrait être un droit universel. Par conséquent, le rôle des États pour rendre cela possible est fondamental et pour encourager les politiques d’éducation du public qui favorisent l’incorporation d’aliments nutritifs en fonction de chaque réalité particulière, et où les légumineuses devraient certainement faire partie de ces régimes avec d’autres aliments qui les complètent.

Marchons ensemble dans l’espérance. Imitons les belles et bonnes actions de ces femmes rurales qui ne renoncent pas à leur mission de nourrir leurs enfants et les enfants des autres familles. Mettons en valeur l’engagement à se sentir partie de la maison commune où il devrait y avoir de la place pour tout le monde, sans exclure personne. Nourrissons tout le monde et de manière saine, pour que tout le monde ait les mêmes opportunités et que nous puissions construire un monde inclusif et juste.

L’écrivain argentin Jorge Luis Borges a dit un jour que «tout homme devrait penser que […] tout ce qui lui arrive, même les humiliations, les embarras, les mésaventures, lui a été donné comme de l’argile, comme matériau de son art; il doit en profiter […] Ces choses nous ont été données pour que nous les transmutions, afin que nous puissions faire des choses éternelles de la misérable circonstance de notre vie ou qui aspire à être » (« La ceguera », in Sept nuits, extrait des Oeuvres complètes III 1975-1985, Buenos Aires, EMECÉ, 1997, p. 285).

Eh bien, je vous invite à développer notre art, à être vigoureux et résilient comme les légumineuses, et à nous unir pour mettre fin à la faim une fois pour toutes.

+ Paul R. Gallagher

Secrétaire aux relations avec les États

 

Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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