Le pape François et l'archevêque Justin Welby © L'Osservatore Romano

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Anglicans: l’encyclique Fratelli tutti, «un souffle universel»

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Entretien de « Avvenire » avec l’archevêque de Cantorbéry

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« Les thèmes choisis par le pape François et la passion qu’il manifeste dans Fratelli tutti ont un souffle universel », affirme l’archevêque de Cantorbéry Justin Welby, chef de l’Église d’Angleterre et leader spirituel de plus de 70 millions d’anglicans dans le monde.

Dans une interview accordée au quotidien italien Avvenire et publiée le 11 février 2021, il parle de son expérience du confinement et de la pandémie ainsi que de son amitié avec le pape François.

« Nous partageons de nombreuses priorités », dit l’archevêque évoquant ses rencontres avec le pape.

Dans l’encyclique Fratelli tutti, explique-t-il, le pape François « souligne comment certains thèmes importants de la vie de la planète sont liés entre eux ». « Il ne peut y avoir de vraie fraternité sans justice, poursuit Welby. La souffrance d’une personne affecte tout le monde et les êtres humains ont le pouvoir et la possibilité de vraiment changer les choses. »

Partageant les inquiétudes du pape pour le « changement climatique », Justin Welby souligne qu’aujourd’hui les préoccupations « pour la planète se chevauchent avec les problèmes de justice et de pauvreté ». « Ce sont les plus pauvres qui souffrent le plus des conséquences des dommages environnementaux », rappelle l’archevêque.

Le primat anglican parle aussi des leçons de la pandémie que l’humanité doit apprendre : « La chose la plus importante que la pandémie nous a apprise, dit-il, c’est à quel point nous dépendons les uns des autres et à quel point l’amitié et les contacts humains sont essentiels. » « C’est également le cas de la vaccination, ajoute Welby. Personne ne sera en sécurité tant que tout le monde ne sera en sécurité. » Pour appuyer ses paroles, l’archevêque cite les versets d’un célèbre poète John Donne (1572-1631), « qui était également le doyen de la cathédrale Saint-Paul de Londres »: « Aucun homme n’est une île autonome. Chaque homme est un morceau du continent, une partie d’une plus grande image. »

Tout comme le pape François, Justin Welby affirme qu’après la pandémie « nous ne pouvons pas continuer à vivre comme avant ». « La meilleure façon de se souvenir des personnes que nous avons perdues, estime-t-il, sera de tirer les leçons du passé et de travailler ensemble pour construire un monde plus humain et plus juste. »

Il n’y a pas longtemps, l’archevêque de Cantorbéry a encouragé les citoyens britanniques à se faire vacciner en disant que « le vaccin fait partie de l’appel de Jésus-Christ à aimer notre prochain comme nous-mêmes ». Welby est « convaincu que les vaccins sont la réponse à nos prières et la preuve de l’espérance générée par la promesse de Dieu que la lumière vaincra les ténèbres ». En tant qu’aumônier bénévole à l’hôpital Saint-Thomas, l’archevêque s’est fait vacciner et il « encourage tout le monde à le faire le plus tôt possible ». « Les vaccins nous rappellent que nous devons nous assurer que nos voisins du reste du monde, en situation de vulnérabilité, aient également droit à ce médicament le plus rapidement possible. »

« J’ai aussi personnellement éprouvé mon besoin de Dieu »

Justin Welby raconte son expérience personnelle durant le confinement : « J’ai aussi personnellement éprouvé mon besoin de Dieu, dit-il. Ces derniers mois, j’ai souvent médité sur les paroles du septième chapitre du livre d’Isaïe, verset 9: ‘Si vous n’êtes pas enraciné dans votre foi, vous ne survivrez pas.’ »

L’archevêque explique que « ce troisième confinement en Angleterre est le plus difficile de tous ». « Personnellement, dit-il, cela m’aide beaucoup de sortir et de faire un peu de sport en plein air et aussi de parler à Dieu, par la prière, et de lui faire part de mes préoccupations. Si vous avez du mal, demandez de l’aide à Dieu. Je puise beaucoup d’espoir dans les gens autour de moi surtout pendant mes heures de travail comme aumônier bénévole à l’hôpital Saint-Thomas de Londres. »

Justin Welby a décidé de prendre un congé sabbatique de trois mois pendant l’été, car la dernière fois qu’il l’avait fait c’était en 2005. « Une période sabbatique », explique-t-il, « c’est une idée qui vient directement de la Bible, de l’exemple de Jésus qui a décidé de s’isoler pour passer du temps avec Dieu, c’est aussi l’occasion d’apprendre l’humilité. » Il s’agit aussi d’une « manière de reconnaître que le travail que fait Dieu va continuer de toute façon, grâce au Saint-Esprit qui travaille de manière miraculeuse et ne dépend pas de l’archevêque de Cantorbéry ou de toute autre personne ».

Welby utilisera ces mois « pour travailler sur la réconciliation, thème crucial de l’Évangile » auquel il a « consacré une bonne partie » de sa « vie »: « Je suis convaincu, affirme l’archevêque, que la mort du Christ sur la croix et sa résurrection est un appel pour tous les chrétiens à dire la vérité et à travailler pour la paix et la justice et ce sont les sujets que j’explorerai au cours de cette période d’étude. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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