Message vidéo du pape François, avec Antonio Guterres © capture de Zenit / Vatican Media

Message vidéo du pape François, avec Antonio Guterres © capture de Zenit / Vatican Media

ONU : «Nous ne pouvons pas», «No podemos!» scande le pape (traduction complète)

Print Friendly, PDF & Email

La clef de l’entente entre les peuples, c’est « la confiance »

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

La confiance entre les peuples, c’est le remède que le pape François propose ce Noël face à tout ce que l’humanité « ne peut pas », « ne doit pas » accepter : « No podemos ! » « Nous ne pouvons pas… », scande le pape dans un message vidéo enregistré avec le secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, ce vendredi 20 décembre 2019.
A plusieurs reprises, le pape répète l’expression « pas tout seuls » et il a décidé de publier ce message « pas tout seul », mais aux côtés d’Antonio Guterres, dont le Vatican publie aussi le message, en anglais.
« La confiance dans le dialogue entre les personnes et entre les nations, dans le multilatéralisme, dans le rôle des organisations internationales, dans la diplomatie en tant qu’instrument de compréhension et d’entente, est indispensable pour construire un monde pacifique », déclare notamment le pape.
Le pape insiste sur la fraternité universelle et le respect de la création: « Il est nécessaire de se reconnaître membres d’une seule humanité et de prendre soin de notre terre ».
Le pape demande d’écouter l’appel des jeunes : « Écoutons la voix de tant de jeunes qui nous aident à prendre conscience de ce qui se passe dans le monde aujourd’hui et nous demandent d’être des semeurs de paix et des bâtisseurs, ensemble et pas tout seuls, d’une civilisation plus humaine et plus juste. »
Le pape rappelle la simplicité de Noël : « Noël, dans sa simplicité authentique, nous rappelle que ce qui compte vraiment dans la vie, c’est l’amour. »
Voici notre traduction, de l’espagnol, de ce message de Noël du pape François pour les Nations unies.
AB
Message du pape François
C’est beau de célébrer cette rencontre en ces jours qui précèdent Noël. Ce sont des jours où nos regards se tournent vers le ciel pour confier à Dieu les personnes et les situations qui touchent le plus nos cœurs. Dans ce regard, nous nous reconnaissons comme les enfants d’un seul père, des frères.
Nous rendons grâce pour tout le bien qu’il y a dans le monde, et pour tous ceux qui s’engagent gratuitement, pour ceux qui passent leur vie à servir, pour ceux qui n’abandonnent pas et tentent de construire une société plus humaine et plus juste. Nous le savons, nous ne pouvons pas nous sauver tout seuls.
Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas détourner le regard devant les injustices, les inégalités, le scandale de la faim dans le monde, de la pauvreté, des enfants qui meurent faute d’eau, de nourriture, de soins nécessaires.
Nous ne pouvons pas regarder de l’autre côté face à tout type d’abus contre les plus petits. Nous devons tous combattre ensemble ce fléau.
Nous ne pouvons fermer les yeux devant nos frères qui, à cause des conflits et de la violence, de la misère ou des changements climatiques, quittent leur pays et vont souvent à la rencontre d’un triste sort.
Nous ne pouvons rester indifférents face à la dignité humaine bafouée et exploitée, aux attaques contre la vie humaine, que ce soit celle qui n’est pas encore née, que ce soit celle d’une personne qui a besoin de soins.
Nous ne pouvons ni ne devons regarder ailleurs lorsque, dans de nombreuses régions du monde, des croyants de différentes confessions religieuses sont persécutés.
Il crie vers Dieu l’utilisation de la religion pour inciter à la haine, à la violence, à l’oppression, à l’extrémisme et au fanatisme aveugle, comme son utilisation pour forcer l’exil ou à la marginalisation.
Elle crie aussi vers Dieu la course aux armements et le réarmement nucléaire. Et c’est immoral non seulement d’utiliser mais aussi de posséder des armes nucléaires, qui ont une telle capacité destructrice, que même le simple danger d’un accident représente une menace sombre pour l’humanité.
Ne restons pas indifférents face aux nombreuses guerres qui se poursuivent et voient mourir tant d’innocents.
La confiance dans le dialogue entre les personnes et entre les nations, dans le multilatéralisme, dans le rôle des organisations internationales, dans la diplomatie en tant qu’instrument de compréhension et d’entente, est indispensable pour construire un monde pacifique.
Reconnaissons-nous membres d’une seule humanité et prenons soin de notre terre qui, génération après génération, nous a été donnée en garde par Dieu afin que nous la cultivions et la laissions en héritage à nos enfants. L’engagement à réduire les émissions polluantes et pour une écologie intégrale est urgent et nécessaire: faisons quelque chose avant qu’il ne soit trop tard.
Écoutons la voix de tant de jeunes qui nous aident à prendre conscience de ce qui se passe dans le monde aujourd’hui et nous demandent d’être des semeurs de paix et des bâtisseurs, ensemble et pas tout seuls, d’une civilisation plus humaine et plus juste. Noël, dans sa simplicité authentique, nous rappelle que ce qui compte vraiment dans la vie, c’est l’amour.
Copyright 2019 – Traduction de Zenit, Anita Bourdin

Share this Entry

Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel