Conférence de presse, Tokyo-Rome @ Vatican Media

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"Combattre la condamnation à mourir lentement" : conférence de presse Tokyo-Rome (6)

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Pour l’abolition de la peine de mort et de la réclusion à perpétuité

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« Dans de nombreuses régions du monde, les prisons sont surpeuplées, ce sont des dépôts de chair humaine qui, au lieu de grandir sainement se corrompt souvent. Nous devons combattre la condamnation à mourir lentement », a souhaité le pape François en rentrant de son voyage en Thaïlande et au Japon, le 26 novembre 2019.
Devant la presse, le pape a plaidé une nouvelle fois pour l’abolition de la peine de mort et de la réclusion à perpétuité.
Voici la traduction par Vatican News de ce passage de la conférence de presse du pape François à bord de l’avion de la compagnie japonaise ANA:
Elisabetta Zunica, Kyoto News
Akamada Iwao est un Japonais condamné à mort, en attente d’une révision de son procès. Il était présent à la messe au Tokyo Dôme, mais n’a pas eu l’occasion de s’entretenir avec vous. Une brève rencontre avec vous était-elle prévue ?  La question de la peine de mort fait l’objet de nombreuses discussions au Japon. Peu avant la réforme du Catéchisme sur cette question, treize condamnés à mort ont été exécutés. Il n’y a pas eu de référence à cela dans vos discours. Avez-vous eu la possibilité d’en discuter avec le Premier ministre Shinto Abe ?
«Pour ce cas de peine de mort, je l’ai su plus tard, je ne savais rien de cette personne. Avec le Premier ministre, j’ai parlé de tant de problèmes, de procès, de condamnations éternelles qui n’en finissent pas, que ce soit à mort ou pas. Mais j’ai parlé des problèmes généraux, qui existent aussi dans d’autres pays : des prisons surpeuplées, des personnes qui attendent en détention préventive sans présomption d’innocence. Il y a quinze jours, j’ai prononcé un discours à la Conférence internationale sur le droit pénal et j’ai parlé sérieusement de ce sujet. La peine de mort ne peut être appliquée, elle n’est pas morale. Ceci doit être reliée à une conscience qui se développe. Par exemple, certains pays ne peuvent pas l’abolir en raison de problèmes politiques, mais ils la suspendent, ce qui est une façon de condamner à la prison à vie sans le déclarer. Mais la condamnation doit toujours être en vue d’une réintégration, une condamnation sans fenêtre d’horizon n’est pas humaine. Même pour la réclusion à perpétuité, il faut penser à la façon dont le condamné à perpétuité peut être réinséré, à l’intérieur ou à l’extérieur. Vous me direz : mais certains sont condamnés en raison d’un problème de folie, de maladie, d’incorrigibilité génétique… Alors il faut chercher la manière de leur permettre de faire des activités qui les font se sentir des personnes. Dans de nombreuses régions du monde, les prisons sont surpeuplées, ce sont des dépôts de chair humaine qui, au lieu de grandir sainement se corrompt souvent. Nous devons combattre la condamnation à mourir lentement. Il y a des cas qui me réjouissent parce qu’il y a des pays qui disent : nous, on arrête. Un gouverneur d’un État, l’année dernière, avant de quitter ses fonctions, a ordonné cette suspension presque définitive : ce sont des pas de la conscience humaine. Mais certains pays n’ont pas encore réussi à s’intégrer dans cette ligne d’humanité».

Traduction © Vatican News
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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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