2e Congrégation générale du Synode des évêques sur les jeunes 4 oct. © Vatican Media

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Synode 2018 : les jeunes, en recherche, ont besoin d’être guidés

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Témoignage d’une jeune auditrice des États-Unis

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« Nous, les jeunes d’aujourd’hui, nous sommes en recherche » : c’est ainsi que Briana Regina Santiago a démarré son intervention devant le pape et les pères synodaux. Ayant énuméré les différents aspects de la recherche des jeunes aujourd’hui, elle a lancé un appel : « je crois que nous tous, les jeunes, nous avons besoin d’être d’abord écoutés, puis guidés pour entrer plus profondément en nous-mêmes ».

Briana Regina Santiago, membre des « Apôtres de la vie intérieure » (États-Unis d’Amérique) et auditrice au synode des évêques, est intervenue le 4 octobre 2018 au cours de la 2e Congrégation générale.

Dans son témoignage, Briana a exprimé sa reconnaissance pour son expérience lors de la réunion pré-synodale : « nous nous sommes retrouvés accueillis par des adultes qui étaient disponibles et désireux de connaître ce que nous portions dans notre cœur », a-t-elle dit. Elle a fait observer « tous les désirs » que les jeunes ont « en commun malgré nos multiples provenances et cultures ». « Nous, les jeunes, a-t-elle dit, nous désirons le dialogue, l’authenticité, la participation ».

Voici notre traduction de l’intervention de Briana R. Santiago.

HG

Intervention de Briana Regina Santiago

Saint-Père, et vous tous ici présents, je m’appelle Briana Santiago, j’ai 27 ans et je viens de San Antonio, au Texas. Je viens de commencer ma cinquième année de formation avec la communauté de consacrées « Apôtres de la vie intérieure », et ma quatrième année d’études philosophiques et théologiques à l’Université pontificale du Latran ici, à Rome.

Nous, les jeunes d’aujourd’hui, nous sommes en recherche : recherche du sens de la vie, recherche de travail, recherche de notre route ou vocation, recherche de notre identité. “Les jeunes rêvent de sécurité, de stabilité et de réalisation personnelle… de trouver un lieu auquel ils puissent sentir qu’ils appartiennent” (1). Blessés par la solitude, la fragilité familiale et l’angoisse existentielle, nous demandons à l’Église que nous soyons accompagnés par des “témoins vivants, en mesure d’évangéliser à travers leur vie” (2). Nous reconnaissons l’utilité de l’ “échange d’informations, d’idéaux, de valeurs et d’intérêts communs” qui nous est possible à travers internet, mais aussi combien la technologie utilisée de manière inhumaine peut créer “une réalité parallèle trompeuse qui ignore la dignité humaine” (3).

La majeure partie de ce que je viens d’énumérer est le fruit de la réflexion menée pendant la Réunion pré-synodale de mars dernier. J’y ai participé en accueillant les jeunes de langue anglaise qui se sont connectés sur les réseaux sociaux et j’étais physiquement présente parmi les trois-cents délégués pendant le déroulement de la réflexion. Je vous partage que j’ai été surprise par tous les désirs que nous, les jeunes, avons en commun malgré nos multiples provenances et cultures. Il y avait beaucoup de joie dans cette salle : la joie de connaître et d’être connus, qui se sentait dans les rires, les chants et les discussions pendant les pauses. Nous, les jeunes, nous désirons le dialogue, l’authenticité, la participation et là, nous nous sommes retrouvés accueillis par des adultes qui étaient disponibles et désireux de connaître ce que nous portions dans notre cœur. Cela a été une expérience de fraternité entre personnes très différentes, certaines appartenant même à d’autres religions ou non croyantes, qui ont vécu sept jours de communion et de partage mutuels.

Nous reconnaissons qu’il y a beaucoup d’exigences dans le monde, beaucoup de questions sur lesquelles il faut réfléchir et dialoguer, alors nous sommes encore plus reconnaissants qu’en ce moment historique l’Église porte son attention sur nous et sur tout ce qui nous concerne. C’est un honneur et pour nous aussi une grande responsabilité, d’être transparents et conscients de nos fragilités pour pouvoir aider non seulement nous-mêmes, mais aussi les générations qui viendront après nous.

À un niveau plus personnel, je partage avec vous que le Seigneur m’a conduite à Rome pour discerner sérieusement en vue de la vie consacrée, non seulement parce que ma famille est catholique pratiquante, mais aussi grâce à toutes les personnes qui se sont faites Providence sur mon chemin. Mon curé à San Antonio, s’est fait l’un d’entre nous et, dans sa proximité, j’ai vu une Église accueillante qui avait à cœur même le membre le plus petit, et j’ai fondu devant cet amour. Mes catéchistes ne parlaient pas seulement de règles, mais aussi de leur relation personnelle avec le Christ, qui a changé mon image d’un Dieu juge en un Dieu Père. À l’université, j’ai ensuite rencontré une consacrée qui a pris au sérieux tout ce que je vivais et qui m’a accompagnée, m’aidant à prier et à développer ma vie intérieure. Comme cela s’est passé pour moi, je crois que nous tous, les jeunes, nous avons besoin d’être d’abord écoutés, puis guidés pour entrer plus profondément en nous-mêmes. « En bref, [nous voulons] être rencontrés là où nous sommes – intellectuellement, émotionnellement, spirituellement, socialement et physiquement » (4).

Je m’unis à vous tous dans l’espérance que l’Esprit pourra descendre sur chacun de nous et éclairer ce qui nous mènera de plus en plus près du bonheur et de la rencontre avec le Christ dans la plénitude de la vie et de l’amour.

(1) Document final de la Réunion pré-synodale sur : Les jeunes, la foi et le discernement, 2018.

(2) Id.

(3) Id.

(4) Id.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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