Mgr Waldemar S. Sommertag © capture de Zenit / Vatican News

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Nicaragua: le nonce apostolique demande la reprise du dialogue

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Le curé de la communauté indigène de Monimbo parle de «génocide»

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Résoudre la crise par le dialogue, tel est l’appel du nonce apostolique au Nicaragua, Mgr Waldemar Stanislaw Sommertag, exprimé dans un message vocal transmis le mardi 17 juillet 2018, indique L’Osservatore Romano en italien du 19 juillet. « Il n’est pas acceptable, affirme-t-il, de penser que les morts et les victimes de la violence peuvent résoudre la crise politique et garantir un avenir de paix et de prospérité au Nicaragua. »
Le quotidien du Vatican publie à la une l’article sur la situation dramatique dans ce pays d’Amérique du Sud ou les affrontements et les protestations qui ont explosé le 18 avril dernier ne donnent pas signe de diminuer.
« De toute ma force humaine et spirituelle, dit le nonce, j’invite les consciences de tous à parvenir à une trêve et à permettre un retour rapide à la table du dialogue national pour chercher ensemble une solution appropriée et résoudre ensuite la crise. » Samedi dernier, Mgr Sommertag avait réaffirmé son soutien à la conférence épiscopale du Nicaragua, médiateur du dialogue national.
Entre-temps, les forces de la police et les paramilitaires, les fameuses « turbas », ont pris hier le contrôle du centre de Masaya, ville située à trente kilomètres de la capitale Managua, devenue un des symboles de l’opposition au gouvernement du président Daniel Ortega. L’opération militaire a duré plus de sept heures, en particulier dans la zone où réside la communauté indigène de Monimbo.
Selon le témoignage du père Augusto Gutiérrez, curé dans la zone de la communauté indigène de Monimbo, « il y a eu quatre heures d’attaque avec des armes de guerre lourdes : certaines églises ont été détruites ». « Ce que le gouvernement fait est très injuste, affirme-t-il. C’est un génocide. Cela n’a pas d’autre nom ». Parlant avec la presse, P. Gutiérrez a lancé un appel à l’aide : « Ce quartier est celui de personnes humbles, un quartier indigène de travailleurs. Le gouvernement est en train de nous tuer ».
Le bilan parle d’au moins trois morts et de nombreux blessés. Mais on craint que les victimes soient beaucoup plus nombreuses ; une vérification indépendante est impossible parce que la ville est actuellement assiégée par les forces de sécurité qui empêchent l’accès aux journalistes.
En seulement trois mois de protestations et de manifestations contre le gouvernement, les morts ont dépassé le chiffre de 350, dont des dizaines d’adolescents, de jeunes et aussi d’enfants. Hier, à Managua, le président Ortega a célébré avec plusieurs milliers de partisans le trente-neuvième anniversaire du renversement de la dictature d’Anastasio Somoza Debayle par le Front sandiniste. Le président n’a toutefois pas dit un seul mot sur les affrontements et les morts de ses concitoyens.
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
 
 
 
 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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