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La tentation du pharisaïsme et son remède

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Par Mgr Jean Spiritis

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« Le pharisaïsme (…) est toujours prêt à refleurir là où il n’y a pas suffisamment d’écoute de la parole, à accueillir avec joie et à mettre en pratique », avertit l’archevêque grec Jean Spiritis.

L’homélie pour la prière de l’office de tierce de la congrégation générale du synode, samedi matin, 10 octobre, dans la nouvelle salle du synode, a en effet été confiée à l’archevêque de Corfou, Zante et Céphalonie (Grèce), Jean Spiritis.

Il indique comme remède au pharisaïsme la confiance, non en ses propres mérites, mais dans le Christ et il invite à « se confier à Lui qui peut tout et qui tient continuellement les bras ouverts pour nous accueillir ».

Voici notre traduction intégrale de cette homélie.

Homélie de Mgr Jean Spiritis

Le texte de cette brève lecture fait partie de l’histoire du Roi Saül, accusé par le Prophète Samuel de ne pas avoir rigoureusement observé la loi qui ordonnait de sacrifier à Dieu tout le butin. Samuel est l’homme de Dieu qui interprète sa volonté auprès du roi Saül. Cependant cette volonté du Seigneur, Saül ne l’a pas observée. En plus, au rappel de Samuel, il met en avant des excuses, cherchant à faire endosser la faute par ses soldats. Ce n’est pas les autres, mais lui qui « était attaché au butin », lui seul avait désobéi au Seigneur.

On perçoit aussi dans le texte l’accusation de vouloir suppléer au manque de foi et d’obéissance à la parole de Dieu par des sacrifices, expression externe de dévotion au Seigneur. Sur le fond se manifeste la condamnation d’avoir préféré des alliances éloignées de la vraie foi.

L’Auteur sacré, mettant devant l’homme qui veut plaire à Dieu deux attitudes, ne l’invite pas à choisir entre sacrifice et miséricorde (l’être soumis), mais il lui fait comprendre que Dieu apprécie une chose plus qu’une autre, c’est à dire que Ses yeux ne se posent pas sur l’apparence, mais ils regardent le cœur. C’est là que se situe, comme une lumière intense, ce que Samuel déclare à Saül. Il lui fait observer que l’offrande du sacrifice et l’écoute de la voix du Seigneur n’ont pas la même valeur : « Ainsi, obéir a plus de valeur que les sacrifices, ce qui compte c’est d’être soumis à Dieu ».

Tout au long de l’histoire de l’Église, sur les sentiers empruntés par les saints, cette affirmation a été et continue à être une lumière. Non, la sainteté (qui est la communion avec le Dieu Amour et qui s’exprime dans l’engagement à bien vivre avec amour ses propres engagements humains et chrétiens) ne consiste pas dans le primat du sacrifice, du culte extérieur et sans âme, mais dans l’obéissance à Dieu pleine d’amour, en mettant en pratique le commandement par excellence qui est l’amour réciproque.

Au contraire, vouloir à tout prix s’imposer des sacrifices exorbitants peut être une illusion, pas tant pour rendre sa vie et celle des autres plus sereine et plus agréable, que pour paraître meilleur, plus saint que les autres et – comme les pharisiens de la parabole – se vanter de ses propres mérites et déprécier l’autre considéré comme un publicain, un pécheur. Le pharisaïsme (si important au temps de Jésus) est toujours prêt à refleurir là où il n’y a pas suffisamment d’écoute de la parole, à accueillir avec joie et à mettre en pratique.

Puisse chacun d’entre nous – qui sacrifie à la tentation de prêter l’oreille à toutes les voix qui nous poussent à trouver le salut dans nos bonnes œuvres, en faisant taire la voix du Seigneur qui nous invite à une amoureuse communion avec lui – se confier à Lui qui peut tout et qui tient continuellement les bras ouverts pour nous accueillir.

© Traduction de Zenit, Hugues de Warren

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ZENIT Staff

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