Le pape François reconnaît trois miracles attribués à trois femmes bienheureuses, en date du 6 décembre 2014. Parmi eux, deux Palestiniennes et une Française : la bienheureuse Jeanne Émilie de Villeneuve (1811-1854), fondatrice de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Castres.
Il approuve également l’« héroïcité des vertus » de cinq baptisées, dont trois religieuses et deux laïques mères de famille.
Le pape a en effet reçu le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, en audience privée, durant laquelle il a autorisé la promulgation de huit décrets concernant trois miracles et cinq baptisées ayant vécu de façon « héroïque » les vertus humaines et chrétiennes.
Trois miracles de bienheureuses
Selon un communiqué publié par le Saint Siège ce 7 décembre, les décrets reconnaissant trois miracles attribués à l’intercession de trois bienheureuses concernent :
– la bienheureuse Jeanne Émilie de Villeneuve (1811-1854), originaire de Toulouse, fondatrice de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Castres;
– la bienheureuse Marie-Alphonsine Daniel Ghattas (1843-1927), palestinienne, béatifiée le 23 novembre 2009. Elle est fondatrice des Soeurs du Rosaire de Jérusalem, congrégation formée de femmes de Terre Sainte, axée sur l’enseignement, pour vaincre l’analphabétisme et améliorer la condition de la femme;
– la bienheureuse Mariam de Jésus Crucifié – au siècle : Mariam Baouardy – (1846-1878), du Carmel de Bethléem.
Ces miracles ouvrent la voie à leur canonisation.
Cinq nouveaux « vénérables »
Les cinq baptisées reconnus « vénérables » sont deux laïques mères de famille : Prassede Fernández García (1886-1936), espagnole, du tiers-ordre de Saint-Dominique ; Elisabetta Tasca, italienne (1899-1978).
Et trois religieuses : Carmela de Jésus, au siècle Francesca Prestigiacomo (1858-1948), italienne, fondatrice de l’Institut des Soeurs du Sacré-Coeur du Verbe Incarné ; Maria Séiquer Gayá (1891-1975), fondatrice des Soeurs apostoliques du Christ Crucifié ; Adalberta Hasmandová, tchèque (1914-1988) supérieure générale de la Congrégation des Sœurs de la Miséricorde de saint Charles Borromée.
Elles pourraient donc être béatifiées prochainement, si un miracle dû à leur intercession était reconnu ultérieurement.
Petite vie d’Emilie de Villeneuve
Les sœurs de Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Castres publient une biographie d’Émilie de Villeneuve : née à Toulouse, le 9 mars 1811, au château d’Hauterive (Tarn) dans une famille de propriétaires terriens, elle perd sa mère alors qu’elle n’a que 14 ans.
Émilie devient la maîtresse de maison du château et nourrit une vie spirituelle profonde, confiant à la Vierge, ses joies, ses peines, les choix à faire… Poussée par son amour de Dieu et des plus pauvres, elle quitte sa famille pour fonder la Congrégation des sœurs de Notre Dame de l’Immaculée Conception, dite « sœurs bleues » à cause de leur habit bleu, le 8 décembre 1836.
Les sœurs se dédient aux plus pauvres, accueillant des jeunes filles fragilisées par la misère du début de l’ère industrielle, s’occupant des prisonniers, de l’éducation des enfants, du catéchisme et des soins aux malades.
La congrégation se répand dans le monde : d’abord en 1848 au Sénégal, en coopération avec les spiritains, puis en Gambie et au Gabon. Émilie meurt en 1854 du choléra après avoir offert sa vie pour que l’épidémie qui sévissait à Castres s’arrête.
Après sa mort, en 1904/1905 les sœurs rejoignent l’Amérique latine (Brésil, Argentine, Mexique). En 1998, elles partent pour l’Asie, aux Philippines.