Saint-Domingue: cas de l'ancien nonce arrêté, visite d'un juge au Vatican

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Satisfaction pour la coopération internationale des enquêteurs

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Un juge de Saint-Domingue exprime sa « satisfac tion » après sa visite au Vatican, dans le cadre d’une enquête sur un ancien nonce actuellement en résidence surveillée: il a rencontré un magistrat du Vatican, mardi matin, 2 décembre, et il a salué le pape François au terme de l’audience générale ce mercredi matin, 3 décembre, Place Saint-Pierre.

Le pape lui a dit l’importance de faire « prévaloir la vérité », et que « les systèmes judiciaires agissent avec une liberté totale et à l’intérieur du cadre des normes ».

Le P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, fait le point sur l’ancien nonce Josef Welosowski, arrêté et placé en résidence surveillée au Vatican, à la demande du pape François.

Il confirme que le Promoteur de la justice du Tribunal de l’Etat de la Cité du Vatican, le prof. Gian Piero Milano, a rencontré le Procureur général de la République dominicaine, Francisco Dominguez Brito, mardi, 2 décembre, au matin, à la demande de ce dernier, au cours d’un voyage en Europe pour des contacts en Pologne et au Vatican.

Cette rencontre se situe, explique-t-il, « dans le cadre de la coopération internationale au niveau d’organismes d’enquête » pour l’action contre l’ancien nonce en République dominicaine, Mgr Jozef Wesolowski, et « pour les investigations en cours », qui concernent des faits graves d’abus sur des mineurs. Mgr Wesolowski a pour cela été réduit à l’état laïc par le tribunal de la Doctrine de la foi, en première instance, en juin dernier, au terme d’un procès administratif pénal laïc.

« La rencontre, continue le P. Lombardi, a été utile pour les deux parties étant donné la complexité de l’enquête et l’éventualité d’une commission rogatoire internationale du Vatican pour acquérir de nouveaux éléments », indique le P. Lombardi.

Le juge dominicain a exprimé sa « satisfaction » au P. Lombardi pour la « collaboration » avec le Vatican. Il était accompagné d’un magistrat de Santiago, Mme Luisa Liranzo, du député Victor Suarez, président de la commission per le affaires étrangères de la Chambre des députés de Saint-Domingue, et de la porte-parole Tessie Sanchez.  A la secrétairerie d’Etat, ils ont rencontré le Substitut, Mgr Angelo Becciu et ses collaborateurs.

A propos de la situation de Mgr Wesolowski, il ajoute: « Je peux dire que la magistrature de l’Etat de la Cité du Vatican, qui continue les investigations, a fait un premier interrogatoire le prévenu en examen, d’autres suivront. »

Puis pour ce qui est des conditions de détentions, il ajoute: « Le délai de la détention préventive étant dépassé et étant donné son état de santé, Mgr Wesolowski a été autorisé à une certaine liberté de mouvement, mais avec l’obligation de résidence à l’intérieur de l’Etat et il est sujet à des limitations appropriées dans ses communications avec l’extérieur. »

Mgr Wesolowski avait été rappelé à Rome début août 2013 relevé de ses fonctions le 21 août suivant. L’arrestation a eu lieu mardi 23 septembre, en attendant le procès, cette fois au niveau de l’Etat de la Cité du Vatican.« Le Promoteur de la justice du Tribunal de première instance de l’Etat de la Cité du Vatican, Gian Piero Milano, avait convoqué  l’ancien nonce, contre lequel il avait lancé une enquête pénale. Il lui avait notifié les chefs d’accusation de la procédure pénale lancée contre lui.

L’arrestation découlait de la « volonté expresse du pape, pour qu’un cas si grave et si délicat soit affronté sans délais, avec la rigueur juste et nécessaire, avec une assomption de pleine responsabilité de la part des institutions du Saint-Siège ».
Le Comité des Nations Unies pour les droits des enfants avait cité le cas, déplorant le « silence » du Vatican. La réponse de la Doctrine de la foi puis du tribunal du Vatican et le communiqué du Saint-Siège manifestent la réalité de la « tolérance zéro » adoptée par le Saint-Siège à la demande du pape Benoît XVI (avec l’ouverture d’une section spéciale sur le site du Vatican) et maintenant du pape François.
La procédure est sans précédent, mais elle avait été en quelque sorte annoncée par le pape lui-même lors du vol de retour de Terre Sainte, le 26 mai dernier. Il avait annoncé que « trois évêques » étaient sous enquête et que « pour l’un d’entre eux, déjà condamné », le Vatican étudiait ce qu’il convenait de faire. « C’est très grave », c’est « comme une messe noire » avait déclaré le pape, autrement dit, c’est le Corps du Christ qui est profané.
« Devant Dieu », le 7 juillet dernier, lors d’une messe à Sainte-Marthe, en présence de victimes d’abus, qu’il avait rencontrées personnellement, le pape leur avait demandé pardon.

Jozef Wesolowski, 66 ans, est né à Cracovie en 1948, il a été ordonné prêtre pour ce diocèse à 23 ans, par le cardinal Karol Wojtyla, et il a été ordonné évêque en l’An 2000, par Jean-Paul II. Il a été successivement nonce en Bolivie, au Kazakhstan, au Tadjikistan, au Kirghizistan, et en Ouzbékistan, avant d’être nommé à Saint-Domingue.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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