Le libre-échange ne peut se faire sans responsabilité et justice sociale, déclare en substance le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix.
Le cardinal a fait parvenir un message au Forum de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), organisé du 1er au 3 octobre 2014 à Genève sur le thème « Pourquoi le commerce nous concerne tous » (« Why trade matters to everyone ? »).
Dans les extraits de son message rapporté par Radio Vatican, il fait observer que « si la libéralisation du commerce international a réduit la pauvreté » à certains endroits du monde, elle a aussi « alimenté l’exclusion sociale ».
Le cardinal dénonce « des positions dominantes qui transforment la libre concurrence en dictature économique, violent la dignité des personnes, négligent le bien commun de toute l’humanité, mettent à mal la distribution des richesses, ne parviennent pas à créer d’emploi durable ou, pire, profitent du trafic d’êtres humains et des nouvelles formes d’esclavage modernes, excluant de fait les pauvres, les faibles et les vulnérables de la participation à la vie économique ».
Pour le Saint-Siège, « toute liberté doit être accompagnée de la responsabilité et du devoir de justice » : le libre échange équitable est subordonné « aux exigences de la justice sociale ».
En effet, « on ne saurait justifier un système commercial qui renforce la capacité des grandes corporation à réduire leurs coûts et à éluder les impôts, niant aux travailleurs les droits humains les plus élémentaires, à commencer par celui d’un salaire juste et des conditions de travail humaines et sûres ».
En ce sens, l’OMC a un rôle important dans la promotion d’une organisation internationale plus équitable, estime le cardinal Turkson.
Il conclut par les vœux du pape François au Forum de Davos en janvier dernier : que puisse se former « une nouvelle mentalité politique et commerciale, capable de guider toutes les actions économiques et financières dans l’optique d’une éthique vraiment humaine ».
Avec une traduction de Zenit