"En sortant de la Messe, nous devons faire nous aussi de notre vie un don d’amour au Père et pour nos frères", explique le prédicateur de la Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa, ofmcap, dans cette troisième prédication de carême pour le pape François et ses collaborateurs de la curie romaine.

Il précise à quel point l'eucharistie engage toute la vie du chrétien: "Nous devons dire nous aussi, mentalement, à nos frères: « Prenez et mangez ; ceci est mon corps ». Prenez mon temps, mes capacités, mon attention. Prenez aussi mon sang, c’est-à-dire mes souffrances, tout ce qui m’humilie, me mortifie, limite mes forces, voire ma propre mort physique. Je veux que toute ma vie soit, comme celle du Christ, du pain rompu et du vin versé pour les autres. Je veux faire de toute ma vie une eucharistie."

"C’est en effet pour nous, pour nous impliquer dans son action, que Jésus a fait de son don un « sacrement »", explique le prédicateur du pape.

Il évoque les "deux miracles de l'Eucharistie: "L’un est celui qui transforme en pain et en vin  le corps et le sang du Christ, l’autre est celui qui fait de nous « un sacrifice vivant qui plaise à Dieu », qui nous unit au sacrifice du Christ, comme acteurs, et pas seulement comme spectateurs."

Et de préciser en quoi consiste cette transformation du baptisé: "Ce qui s’est passé: mon pauvre don privé de valeur est devenu un don parfait pour le Père. Jésus, dans le pain et dans le vin, ne fait pas que se livrer, il nous prend nous aussi et nous change (mystiquement, pas réellement) en lui-même, il nous donne à nous aussi la valeur qu’a son don d’amour au Père".