Il est journaliste, il résiste au nazisme, il le paye de sa vie

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Sa force, la prière continuelle

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Le martyrologe romain fait aujourd’hui mémoire d’un bienheureux père de sept enfants, syndicaliste et journaliste allemand, Nikolaus Gross (1898-1945), mort martyr pour avoir résisté à Hitler.

Il a été béatifié par le pape Jean-Paul II le 7 octobre 2001 à Rome. Il a puisé dans sa foi la force d’opposer une résistance héroïque à Hitler, jusqu’à le payer de sa vie, c’est pourquoi il a été proclamé martyr.

Il était né à Niederwenigern, à la limite de la Rhénanie et de la Westphalie. Et il avait été mineur avant de devenir rédacteur du journal des travailleurs, le « Westdeutsche Arbeiterzeitung ».

Son opposition à l’idéologie nazie était ouverte. Il ne cessait de défendre les valeurs de la famille chrétienne: elle constitue, disait-il, le meilleur rempart contre le national-socialisme. Ses articles et ses discours enflammés témoignaient d’un rare courage pour dénoncer la perversion du régime.

Déjà, en 1930, il écrivait: « Nous, travailleurs catholiques, nous refusons le national-socialisme, pas seulement pour des motifs politiques et écnomiques, mais aussi en raison de notre attitude religieuse et culturelle, de façon claire et décidée. »

C’est au lendemain de l’attentat manqué contre Adolf Hitler du 20 juillet 1944 qu’il fut arrêté, le 12 août, chez lui, vers midi, puis il fut emprisonné à la prison de Ravensbrück et ensuite à la prison de Tegel à Berlin. Il n’avait pas participé aux préparatifs mais il fréquentait des personnes engagées dans le projet.

A un prêtre qui lui rappelait qu’il était père de sept enfants et que par son opposition, il risquait sa vie, il avait répondu: « Si aujourd’hui, nous n’engageons pas notre vie, comment voulons-nous surmonter notre épreuve devant Dieu et devant notre peuple? »

Sa femme, Elisabeth, lui rendit visite en prison à Berlin, deux fois. Elle constata sur ses mains et ses bras de signes évidents de torture. 

Mais lui-même réussit à écrire 29 lettres en prison. Elles témoignent de sa confiance en Dieu et de sa prière continuelle, source de sa force intérieure. Il demande à sa femme et à ses enfants de prier continuellement comme lui-même le fait chaque jour pur sa famille.

Sa fête est célébrée le 15 janvier, parce que c’est le 15 janvier 1945 que le président du tribunal, Roland Freisler, l’a condamné à la peine capitale par pendaison, pour haute-trahison. Il fut pendu dans l’après-midi du 23 janvier 1945. Il avait 46 ans. Son corps fut brûlé et ses cendres dispersées sur la terre gelée de janvier.

L’aumônier de la prison, le P. Buchholz, lui avait donné sa bénédiction de façon cachée. Il raconte: « Gross a baissé la tête en silence. Son visage semblait déjà illuminé par la splendeur qui allait l’accueillir .»

Dans son homélie de la messe de béatification, Jean-Paul II l’a évoqué en ces termes: « Nikolaus Gross comprit avec sagacité que l’idéologie national-socialiste ne pouvait pas s’accorder avec la foi chrétienne. Il prit courageusement la plume pour défendre la dignité des personnes. Nikolaus Gross aimait beaucoup sa femme et ses enfants. Toutefois, à aucun moment le lien qui l’unissait à sa famille ne lui fit abandonner le Christ et son Eglise.(…) Il fut conduit à l’échafaud, mais les portes du ciel s’ouvrirent à lui. Dans le bienheureux martyr Nikolaus Gross se réalisa ce qu’avait prédit le prophète:  « Le juste vivra par sa fidélité » (Ha 2, 4). »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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