Il se passe toujours quelque chose d’imprévu dans le dialogue entre le pape François et la foule, le dimanche à l’angélus de midi.
L’allocution du pape avant l’angélus de ce dimanche 30 juin, place Saint-Pierre, pourrait s’appeler « l’angélus de la liberté de conscience » ou « l’angélus de Benoît XVI ».
En effet, le pape y a cité Benoît XVI comme un « exemple merveilleux » de la liberté de la conscience, du « dialogue intérieur avec Dieu » dans la conscience et de la décision libre et ferme prise en conscience devant Dieu.
La foule a applaudi spontanément l’exemple de Benoît XVI, puis le pape a encouragé les applaudissements d’un geste de la main, avant de lâcher lui même les feuilles de son discours pour applaudir des deux mains.
Le pape a longuement insisté sur la liberté du Christ et a exhorté les chrétiens à être eux aussi « libres », donc « créatifs »: « Jésus nous veut, nous, chrétiens, libres, comme lui, de cette liberté qui vient de ce dialogue avec le Père, de ce dialogue avec Dieu. »
« Jésus n’impose jamais: Jésus est humble, il invite. Si tu veux, viens. Et l’humilité de Jésus est ainsi, Lui, il nous invite toujours. Il n’impose pas », a souligné le pape en sortant de son discours écrit.
Jésus nous veut libres
Il soulignait aussi la liberté souveraine du Christ, et son secret: il n’était pas tout seul! « Jésus, au cours de son existence terrestre, n’était pas pour ainsi dire « télécommandé »: il était le Verbe incarné, le Fils de Dieu fait homme, et à un certain moment, il a pris la ferme décision de monter à Jérusalem pour la dernière fois; une décision prise dans sa conscience, mais pas tout seul: ensemble, avec le Père, en union totale avec lui! (…) Et dans le Père Jésus trouvait la force et la lumière pour son chemin », a expliqué le pape.
Soulignant que le Christ veut la même liberté pour les chrétiens, il a ajouté d’abondance du coeur: « Jésus ne veut pas des chrétiens égoïstes, qui suivent leur propre « ego » – ne parlent pas avec Dieu -, ni des chrétiens faibles, des chrétiens qui n’ont pas de volonté, de chrétiens « télécommandés », incapables de créativité, qui cherchent toujours d’être connectés à la volonté d’un autre, et ne sont pas libres. Jésus nous veut libres! Et cette liberté, où se fait-elle? Elle se fait dans le dialogue avec Dieu dans la conscience de chacun. Si un chrétien ne sait pas parler avec Dieu, ne sait pas entendre Dieu dans sa conscience, il n’est pas libre. Il n’est pas libre. »
Et cela s’apprend, a encore expliqué le pape François: « Nous devons apprendre à écouter davantage notre conscience. Mais attention! Cela ne signifie pas suivre mon propre moi, faire ce qui m’intéresse, ce qui me convient, ou qui me plaît… Ce n’est pas cela! La conscience est l’espace intérieur de l’écoute de la vérité, du bien, de l’écoute de Dieu; c’est le lieu intérieur de ma relation avec lui, qui parle à mon coeur, et m’aide à discerner, à comprendre la route que je dois parcourir, et une fois la décision prise, à avancer, à rester fidèle. »
Un exemple récent, merveilleux
Puis le pape rappelé l’exemple de son prédécesseur: « Nous nous avons eu un exemple merveilleux de comment est ce rapport avec Dieu dans la conscience. Un exemple récent, merveilleux. Le pape Benoît XVI nous a donné ce grand exemple [la foule se met à applaudir, le pape François aussi laisse son discours pour applaudir des deux mains], quand le Seigneur lui a fait comprendre, dans la prière, quel était le pas qu’il devait accomplir. Il a suivi sa conscience, c’est-à-dire la volonté de Dieu qui parlait à son coeur, avec un grand sens du discernement et avec courage. Et cet exemple, de notre père, nous fait tellement de bien, à nous tous, comme un exemple à suivre ». [Nouveaux applaudissements]
Enfin, il a souligné la liberté de la Vierge Marie, avec cette prière: « Que Marie nous aide à devenir toujours davantage des hommes et des femmes de conscience, libres, dans la conscience, parce que c’est dans la conscience, que se donne le dialogue avec Dieu. Des hommes et des femmes capables d’écouter la voix de Dieu et de la suivre avec décision. »