Réfugiés : élargir les espaces d'accueil

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Déclaration de Mgr Tomasi à l’ONU

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Le Saint-Siège appelle le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés à « poursuivre ses efforts pour élargir l’espace du premier asile et l’espace pour des solutions durables » au service des réfugiés, notamment des victimes du conflit syrien.

Mgr Silvano M. Tomasi, représentant permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies à Genève, est intervenu au cours de la 57e réunion du Comité permanent de l’agence pour les réfugiés (HCR), le 26 juin 2013.

Non à l’armement

L’archevêque regrette l’augmentation du nombre des réfugiés, au cours des douze derniers mois, « due à la poursuite des conflits armés ». À l’heure actuelle, dénonce-t-il, « les États impliqués, les structures régionales et la communauté internationale dans son ensemble, n’ont pas la volonté politique de dialoguer et de rechercher des solutions politiques pacifiques ».

Pour le Saint-Siège, « l’armement n’aidera pas équilibrer la lutte contre l’influence de groupes de combattants et ne servira qu’à tuer davantage de civils et à déraciner plus de familles. Cette tragique évidence confirme qu’avec la guerre tout est perdu mais avec la paix tout est à gagner ».

Au contraire, la priorité « doit être donnée à la compassion, à la solidarité et au dialogue respectueux si l’on veut apporter une réponse adéquate à la détresse des réfugiés ».

Élargir les espaces d’accueil

Saluant l’exemple « généreux » de la Jordanie, du Liban, de la Turquie et de l’Irak qui accueillent plus d’un million et demi de réfugiés en provenance de Syrie, Mgr Tomasi appelle le Haut-Commissariat à « poursuivre ses efforts pour élargir l’espace du premier asile ainsi que l’espace pour la réinstallation et pour d’autres solutions durables ».

Ces pays d’accueil « montrent la voie au reste de la communauté internationale », poursuit-il : « Il ne suffit pas simplement d’admirer de loin les généreuses politiques adoptées et appliquées par ces pays sans les imiter ».

La délégation du Saint-Siège souligne également « d’autres urgences », qui sont « négligées parce que tout l’argent est dirigé vers l’urgence syrienne » : « un enfant malade ayant besoin de médicaments dans un camp de réfugiés en Zambie n’est pas différent d’un enfant malade nécessitant des médicaments à Damas ou Amman. L’un et l’autre sont dans le besoin et tous deux méritent une protection parce que la vie de chacun est précieuse », insiste l’archevêque.

Impliquer les communautés religieuses

Enfin, le Saint-Siège rappelle que « des rapports de première main provenant des zones de conflit montrent comment les communautés religieuses sont des « fournisseurs de protection » » : à l’heure actuelle en Syrie, « une organisation internationale catholique travaille en lien avec plus de 20 communautés religieuses, catholiques, orthodoxes, protestantes et musulmanes, pour fournir de la nourriture, des médicaments, des abris et un soutien psychosocial à plus de 100.000 personnes à Damas, Homs, Alep et dans les zones rurales environnantes ».

« Les bénéficiaires de ces prestations sont majoritairement musulmans, tout comme la population de la Syrie est en majorité musulmane. Les services ne sont pas distribués selon la croyance, mais en fonction des besoins. Ce sont des Syriens qui aident les Syriens », explique Mgr Tomasi.

L’avantage de ces groupes confessionnels, estime-t-il, est qu’ils « ne sont pas soumis aux contraintes des règles de sécurité du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations-Unies (UNDSS) ni aux tactiques de la politique qui entravent souvent l’acheminement de l’aide ».

Aussi la délégation demande de renforcer « les liens entre ces groupes et le HCR » afin « que leur mandat de protection soit accompli plus efficacement ».

Hélène Ginabat avec Anne Kurian

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ZENIT Staff

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