le martyrologe romain fait aujorud’hui mémoire du bienheureux Philippe Papon, prêtre français et martyr (+1794).
Philippe Papon était curé de paroisse à Autun pendant la Révolution française. Or, selon un décret du 21 avril 1793, les prêtres catholiques qui n’avaient pas prêté serment à la Constitution civile du clergé devaient être « déportés » ou abandonnés « sur la côte d’Afrique ». Les convois se multiplient.
Les prêtres sont entassés dans les prisons de Rochefort, vite saturées, puis dans des navires amarrés sur la Charente, en rade de l’île d’Aix. Ils seront jusqu’à 829, y compris des prêtres âgés ou invalides, dépouillés de tout. Ni aération, ni lumière, ni sommeil, ni hygiène. Bronchites, congestions pulmonaires, scorbut, gale, typhus, plaies restées sans soin, faim et soif. Interdiction de prier. Les coups pleuvent. Tous décident de dire le Benedicite et de faire le signe de croix avant leur maigre ration, souvent avariée.
L’équipage est frappé par le typhus. Le ministère de la Marine charge le Dr Beraud de l’enquête. Il proteste: « C’est abominable! ». Rien ne change. La déportation de l’an II a laissé, en dix mois, dans l’estuaire de la Charente 547 victimes, dont Philippe Papon, qui mourut en donnant l’absolution à ses compagnons de captivité, dernier acte de liberté.