Au cours de la veillée de Pentecôte, le 18 mai, avant la rencontre du pape François avec les mouvements, les nouvelles communautés, les associations et les agrégations laïques en pèlerinage au Tombeau de l’apôtre Pierre, divers témoignages ont marqué l’assemblée.

 Nous rapportons celui de Valérie Régnier de la communauté de Sant’ Egidio.

Née à Paris en 1973, Valérie Régnier est une dirigeante du secteur médical et sanitaire. Mariée. En 1995 elle a  fait la connaissance de la communauté de Sant’ Egidio dont elle est aujourd’hui la responsable pour la France. Sa rencontre avec les pauvres lui a fait découvrir une nouvelle dimension missionnaire.  

Témoignage de Valérie Régnier

J’ai toujours pensé que vivre ensemble était une grande richesse et que la diversité humaine était porteuse de grande humanité pour le monde. Ce sentiment était fortement ancré en moi mais je n’arrivais pas à le vivre concrètement dans ma vie à Paris.

C’était très confus dans mon cœur et dans mon âme et aussi bien moi que les autres c’était difficile à comprendre. J’étais de bonne volonté mais seule, j’avais un réel désir de construire avec les autres un monde meilleur, plus humain, mais avec surtout plus d’amour pour les plus pauvres, les plus vulnérables, ceux qui sont aux marges de la société.

Grâce à Dieu j’ai rencontré une communauté chrétienne qui m’a proposé de vivre l’Evangile. Elle me proposait de vivre ce rêve extraordinaire qui était si confus dans mon cœur et de le vivre dans une vie ordinaire.

Sans devoir aller à l’autre bout du monde. Les pauvres étaient là, à ma porte, aux portes de Paris.

Quelle découverte! Des personnes âgées seules chez elles qui attendaient une visite, des personnes sans toit au centre de Paris à côté de la cathédrale Notre-Dame qui n’ont besoin que d’amour, de reconnaissance, qui se concrétise dans une rencontre dans la rue, là où ils vivent.

Enfants et jeunes de la périphérie, égarés aux pieds des tours, qui ont retrouvé l’espérance, grâce aux écoles de la paix, où ils apprennent à vivre ensemble la paix et la solidarité.

J’ai appris à vivre concrètement l’amour pour les autres, en particulier pour les plus pauvres, comme s’ils étaient ma famille, en priant ensemble, en écoutant et suivant quotidiennement la Parole de Dieu et vivant un climat d’amitié authentique et vrai.

Quelle joie de pouvoir vivre cette réalité, découvrir qu’il est possible de vivre ensemble humainement et spirituellement dans une grande ville sécularisée comme  Paris. La prière, les pauvres, la paix: voilà ce qui change le monde. Oui, le monde peut changer ! On peut vivre les merveilles de l’Evangile dans le quotidien de la vie.