L’humilité est «la règle d’or» du chrétien : « avancer » signifie donc « s’abaisser », a souligné le pape François lors de l’homélie de la messe qu’il a célébrée ce matin, 8 avril 2013, à la maison Sainte-Marthe au Vatican.
Pour la fête de l’Annonciation – reportée du 8 avril cette année car le 25 mars tombait au cours de la Semaine Sainte – le pape a célébré sa messe quotidienne entouré de Mgr José Horacio Gómez, archevêque de Los Angeles, de Mgr Mario Grech, évêque de Gozo, et de Mgr Dario Edoardo Viganò, directeur du Centre de télévision du Vatican (CTV).
Durant la célébration, des « Filles de la Charité » ont renouvelé leurs vœux, selon la tradition de leur communauté, chaque année pour l’Annonciation. L’Osservatore Romano signale également la présence du personnel du CTV, des membres du programme brésilien de Radio Vatican, et d’Arturo Mari, ancien photographe du quotidien du Vatican.
Avancer et s’abaisser
Toute l’histoire de la foi, a déclaré le pape, est faite d’humilité et « nous parle à tous d’humilité » : tout comme le montre la naissance de Jésus, il semble que Dieu ait voulu que tout évènement « reste caché, ne soit pas rendu public », qu’il soit comme « recouvert de l’ombre de l’Esprit-Saint », a-t-il expliqué.
La route de l’humilité, c’est celle de « l’abaissement » : dans le mystère de l’Annonciation, « Dieu, humble, s’abaisse : il vient à nous et il s’abaisse. Et il continuera à s’abaisser jusqu’à la croix ».
Pour le pape, la « règle d’or » du chrétien est donc : « progresser, avancer et s’abaisser ». « On ne peut emprunter d’autres routes. Si je ne m’abaisse pas, si tu ne t’abaisses pas, tu n’es pas chrétien », a-t-il insisté.
L’humilité, c’est l’abandon
Cependant, a précisé le pape, « être humble ne signifie pas aller sur la route avec les yeux baissés : non, non ».
La véritable humilité est « celle que Dieu nous enseigne, celle de Marie, celle de Joseph ». Ainsi, a ajouté le pape, au moment de l’annonciation Marie s’abaisse répond oui à la volonté de Dieu même si « elle ne comprend pas bien ». Marie « comprend surtout l’essentiel » : elle « abandonne son âme à la volonté de Dieu ».
Et la véritable humilité se dessine aussi dans le « oui » de « Joseph, son fiancé » qui accepte de « prendre sur lui cette responsabilité si grande ».
Le style de Marie et Joseph montre que « tout l’amour de Dieu, pour arriver à nous, prend le chemin de l’humilité. Dieu humble qui a voulu cheminer avec son peuple », a souligné le pape.
L’amour passe par la route de l’humilité
Evoquant ce « Dieu, humble et si bon. Le Dieu patient », le pape a fait observer qu’il était « différent de l’attitude des idoles : les idoles sont fortes, elles se font entendre : ici c’est moi qui commande ! ».
Au contraire, Dieu, « parce qu’il est vrai, parce qu’il n’est pas un faux Dieu, il n’est pas un Dieu en bois, fait par des hommes, préfère aller ainsi, par la voie de l’humilité », a-t-il ajouté.
Au final, « tout cet amour [de Dieu] passe par cette route de l’humilité ». En effet, « s’il n’y a pas d’humilité, l’amour reste bloqué, il ne peut avancer ». C’est pourquoi « tout se fait sur la route de l’humilité ».
A cet exemple, le chrétien est appelé à s’abaisser « pour laisser toute la charité de Dieu venir sur cette route, qui est l’unique route qu’Il a choisie – il n’en a pas choisi une autre – et qui finira sur la croix ».
Le triomphe du chrétien
Mais cette route finit aussi « dans le triomphe de la résurrection », a poursuivi le pape : ainsi, « le triomphe du chrétien prend ce chemin de l’abaissement ».
« Regardons Jésus. Regardons Marie, regardons Joseph. Et demandons la grâce de l’humilité. Mais de cette humilité qui est la route par laquelle passe la charité. Quand Paul nous dit: pensez que les autres sont meilleurs que vous, parfois il est difficile de le penser. Mais Paul pense à ce mystère, à cette route, parce qu’il sait au plus profond de son cœur que l’amour passe seulement par cette route de l’humilité. Demandons, donc, la grâce de l’humilité à la Vierge, à saint Joseph et à Jésus », a conclu le pape.